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Sujet : « LE DEUXIEME SOUFFLE ». NUMERO 2 -- Auteur : LE PREMIER SOUFFLE
Date : 24/10/2007, 11H01

« LE DEUXIEME SOUFFLE ». -- Daniel Auteuil interprète le personnage principal de cette adaptation à l'écran par Alain Corneau du roman de José Giovanni

Adapté du livre de José Giovanni qui parut en 1958, « Le Deuxième Souffle » est d'abord l'histoire d'un gangster, Gu, qui s'évade de prison et découvre, hors les murs, que le monde de la pègre a changé. Traqué par la police, voulant fuir avec celle qu'il aime, il accepte de participer à un dernier hold-up et de partir en héros. Les codes de l'honneur, la parole donnée, les relations ambivalentes entre flics et voyous traversent ce récit qu'Alain Corneau rêvait depuis trente ans de porter à l'écran. En 1966, Jean-Pierre Melville s'était emparé du roman, et même si José Giovanni n'aimait guère l'homme, il reconnaissait son talent de cinéaste. Aujourd'hui, trois ans après la mort de Giovanni, Alain Corneau a enfin réuni les conditions pour réaliser son rêve, avec Daniel Auteuil dans le rôle de Gu.
Rencontre avec un comédien sans nostalgie.
« Sud Ouest ».
Comment pense-t-on à un tel rôle sachant qu'on vient après Lino Ventura ?
Daniel Auteuil.
On y pense comme à un grand honneur et une fois qu'on a accepté, on le joue avec simplicité. J'avais vu le film de Jean-Pierre Melville, à sa sortie, en 1966, mais je n'ai pas voulu le revoir jusqu'au bout. A vrai dire, j'ai trouvé ma légitimité grâce au roman et j'ai davantage travaillé à partir du livre et du scénario plutôt que d'essayer d'être une pâle copie de Lino Ventura...
Un gangster se joue-t-il comme n'importe quel personnage ?
Aussi bizarre que cela puisse paraître, c'est la première fois que j'interprète un gangster. Mais c'est un gangster spécial parce que ce film est un film historique où les personnages ont un code d'honneur qui n'est plus en usage aujourd'hui.
Quel genre de metteur en scène est Alain Corneau ?
Il met en confiance ses acteurs, il a un regard bienveillant et il fait peu de prises. Moi, je ne me prononce pas sur les prises, je suis meilleur lorsque le metteur en scène décide que je suis meilleur. De toute façon, ces choses-là, on les sent dans le regard des partenaires.
Avez-vous le sentiment que votre image correspond à l'homme que vous êtes ?
Non, il y a forcément un décalage entre les rôles que je choisis, qui me valorisent, et celui que je suis et que les gens ne connaissent pas. L'image est fausse, fatalement.
L'homme que vous êtes, justement, est-il comme Gu, nostalgique d'un âge d'or ?
Non, je vis l'instant et n'ai aucune nostalgie. J'espère toujours que ce qu'il me reste à vivre sera bien mieux que ce que j'ai vécu... Ce qui peut-être me rapproche de Gu, c'est que je crois en la parole donnée.
Pour vous, quelle est la qualité essentielle d'un cinéaste ?
La rigueur.
Etes-vous cinéphile ?
Je ne le suis plus tellement aujourd'hui. Je tourne beaucoup et le soir, je suis fatigué. En revanche, je pense à Claude Sautet presque tous les jours. J'ai revu « Mado » l'autre soir, à la télévision, c'est balèze.
Avez-vous des envies de réalisation ?
Strictement aucune. Aucune idée, aucune envie. Je suis tellement acteur...

-- Sud Ouest 23 oct 2007 --

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