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INTEGRALE MITCHELL LEISEN 03/10


 

LIENS

http://www.archive.org/details/swinghi_swinglo

http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=2&t=14757&start=45

FILMS DE L'INTEGRALE

la programmation complète de l'intégrale Mitchell Leisen

Remember the night (Remember the Night, 1940, de Mitchell Leisen)
Avec Barbara Stanwyck, Fred MacMurray, Beulah Bondi et Elizabeth Patterson)

Vie Facile (Easy Living, 1937, de Mitchell Leisen)
Avec Jean Arthur, Edward Arnold, Ray Milland, Luis Alberni)

A Chacun son destin (To Each His Own, 1946, de Mitchell Leisen)
Avec Olivia de Havilland, Mary Anderson, Roland Culver et Phillip Tery

La Baronne de minuit (Midnight, 1939, de Mitchell Leisen)
Avec Claudette Colbert, Don Ameche, John Barrymore et Francis Lederer

Une Fille qui promet (The Girl Most Likely, 1957, de Mitchell Leisen)
Avec Jane Powell, Cliff Robertson, Keith Andes et Kaye Ballard

Par la porte d’or (Hold Back the Dawn, 1941, de Mitchell Leisen)
Avec Olivia de Havilland, Charles Boyer, Paulette Goddard et Victor Francen

La Duchesse des bas-fonds (Kitty, 1945, de Mitchell Leisen)
Avec Ray Milland, Paulette Goddard, Patric Knowles, Reginald Owen

Arise, My Love (Arise, My Love, 1940, de Mitchell Leisen)
Avec Claudette Colbert, Ray Milland, Dennis O’Keefe, Walter Abel

Boulevards de Paris (Bedevilled, 1955, de Mitchell Leisen)
Avec Anne Baxter, Steve Forrest et Simone Renant

Ultime forfait (Four Hours to Kill!, 1935, de Mitchell Leisen)
Avec Richard Barthelmess, Joe Morrison, Gertrude Michael, Ray Milland

L’Aventure vient de la mer (Frenchman’s Creek, 1944, de Mitchell Leisen)
Avec Joan Fontaine, Arturo de Cordova, Basil Rathbone, Nigel Bruce

Les Anneaux d’Or (Golden Earrings, 1947, de Mitchell Leisen)
Avec Ray Milland, Marlene Dietrich, Murvyn Vye et Bruce Lester

Jeux de mains (Hands Across the Table, 1935, de Mitchell Leisen)
Avec Carole Lombard, Fred MacMurray, Ralph Bellamy et Astrid Allwyn

L’Escadrille des jeunes (I Wanted Wings, 1941, de Mitchell Leisen
Avec Ray Milland, William Holden, Wayne Morris, Brian Donlevy et Veronica Lake

Mascarade à Mexico (Masquerade in Mexico, 1946, de Mitchell Leisen)
Avec Dorothy Lamour, Arturo de Cordova, Ann Dvorak et Patric Knowles

Rythmes d’amour (Murder at the Vanities, 1934, de Mitchell Leisen)
Avec Carl Brisson, Victor McLaglen, Jack Oakie, Kitty Carlisle

La Dangereuse aventure (No Time for Love, 1943, de Mitchell Leisen)
Avec Claudette Colbert, Fred MacMurray

Young Man With Ideas (Young Man With Ideas, 1952, de Mitchell Leisen)
Avec Glenn Ford, Ruth Roman, Denise Darcel et Nina Foch

The Big Broadcast of 1937 (The Big Broadcast of 1937, de Mitchell Leisen)
Avec Jack Benny, George Burns, Gracie Allen, Bob Burns et Ray Milland

Trois jours chez les vivants (Death Takes a Holiday), 1934, de Mitchell Leisen
Avec Fredric March, Evelyn Venable, Guy Standing, Katharine Alexander

CRITIQUES

Quelqeus avis d'internaute sur Dvdclassik

Death Takes a Holiday
(Trois jours chez les vivants, 1934)
avec Fredric March et Evelyn Venable. Un film vraiment étonnant entre comédie dramatique et surnaturel.

Hands Across the Table
(Jeux de mains, 1935)
avec Carole Lombard et Fred MacMurray. Petit bijou de la comédie.

Arise My Love (1940)
avec Claudette Colbert et Ray Milland. Ca commence comme une comédie, devient un mélo puis un film catastrophe. Très étonnant avec en plus les dialogues de Billy Wilder.

Remember the Night (1940) avec Barbara Stanwyck et Fred MacMurray.
Pas vu, mais un scénario de Preston Sturges!!!

La dangereuse aventure ( No Time for Love - 1943 )
Bonne petite comédie romantique qui brille surtout pour son excellent duo d'acteur : Claudette Colbert ( en photographe artistique snob et prétentieuse ) et Fred MacMurray ( en ouvrier Mr muscle bon vivant et issu du milieur populaire ).
Comme souvent l'intrigue repose sur une rivalité amoureuse où le "couple" ne peut pas se supporter au début, n'ose pas avouer leur passion au milieu et s'aime sans retenu dans dans le final.
Les 2 acteurs ont tous deux un excellent tempo comique qui offre jusque ce qu'il de faut de respiration, d'expressions faciales et de silence en 2 répliques cinglantes bien tournées. Ils sont comme souvent accompagnés de seconds rôles réussis qui donnent du relief à l'intrigue et relancent la machine à gag/dialogues pour un film qui s'essoufle tout de même dans le dernier tiers durant le passage obligé où les amoureux doivent prouver leur amour après une dispute où tout commençait pourtant à fonctionner entre eux.
La structure comme la mise en scène demeure trop conventionnel mais c'est fait avec un professionnalisme qui n'a rien de honteux et on se prend sans aucune problème au jeu.
Et puis il y a bien sur son lot de scènes franchement drôles ( du au choc des univers ) : Fred MacMurray découvrant la fameuse chaise, la présentation de celui-ci au ami de Claudette Colbert, le rêve avec Superman ou bien le jeu des chaises musicales.
Si ce n'est donc la baisse de régime vers la fin, c'est un excellent divertissement !

Masquerade in Mexico ( 1945 )

Première rencontre donc avec le cinéaste pour une comédie qui ne doit surement pas faire partie des incontournables du de Leisen mais qui demeure très agréable.
Quelques bons mots, des seconds rôles plutôt drôles ( le chauffeur de taxi ou le toréador ), quelques situations/quiproquos bien menés, des connotations sexuelles plus poussées qu'à l'accoutumée, des décors et des costumes forcement stylisés et un duo d'acteur qui fonctionne bien ( sans pour autant faire des étincelles... )... Ca suffit donc à passer un bon moment malgré un rythme en dent de scie au début du dernier tiers et une mise en scène peu inspirée au final.
Celà dit, Leisen n'est jamais aussi bon que quand il s'amuse à jouer avec les codes et les séquences obligées. Les intermèdes musicaux notamment sont intégrés avec beaucoup de malice et d'ironie dans l'intrigue comme cette danse de Dorothy Lamour ( dans une robe bien osée ) qui essaye d'échapper aux médisances de Ann Dvorak.

Remake de la Baronne de Minuit dont il n'atteint pas tout à fait l'espèce de grâce (les rapports humains étaient moins attendus dans la première version -par exemple Knowles qui reprend le rôle de Barrymore est beaucoup moins ambigu, le rythme étant par ailleur un peu moins soutenu, le ton moins totalement léger avec cette fin qui se rapproche d'un sentimentalisme qu'évitait totalement La Baronne). C'est remarquable d'élégance, tant plastiquement (la musique, les costumes, les décors) que dans une mise en scène qui traduit un certain exotisme fantasmé sans tombé dans la pacotille. Les intermèdes musicaux sont parfaitement intégré à l'action, le film n'a rien d'une comédie musicale d'ailleurs, la musique sert de toile de fond et souvent la caméra quitte se consacre aux réactions du public où à ce qui se passe en coulisse.
Le film reprend presque textuellement les grandes scènes du premake ce qui sans doute m'a empéché d'apprécier le film autant qu'il le méritait l'effet de surprise ne jouant plus.
L'interprétation est à la hauteur de la première version et ça c'est remarquable et surprenant. Seul Knowles manque du grain de folie de Barrymore. Lamour est un délice à regarder et à entendre et se révèle très drôle, dans un registre un poil plus clownesque que Colbert laquelle restait toujours élégante. Dvorak est remarquable, aussi bonne je crois qu'Astor (et pourtant vous savez que je suis fan de cette dernière) dont elle reprend à merveille le narcissisme complaisant. Un peu plus hystérique quand Astor demeurait une femme du monde.
Copie pas très bonne, mais surtout à laquelle il manque deux bobines au moins : une chanson de Lamour et la séquence de son réveil à l'hotel et de son explication avec "la bonne fée".

To Each His Own
(A chacun son destin, 1946)

A Londres durant la seconde guerre mondiale, Jodie Norris (Olivia de Havilland) se souvient de son passé... Elle était la fille du patron du drugstore dans une petite ville américaine. Sa vie sans histoire bascule le jour où elle rencontre un pilote (John Lund). Leur aventure est sans lendemain car il meure peut de temps après. Enceinte de lui, Jody doit cacher sa grossesse à la petite ville puritaine. Elle tente 'd'adopter' l'enfant; mais, son strategème s'effondre quand une autre femme prend l'enfant avant elle....
Le scénario recèle tous les clichés des mélodrames avec mère sacrificielle. Un film avec Ann Harding, The Life of Vergie Winters (1934) de E. Santell contient à peu près les mêmes éléments. Mais, quand le film de Santell est un sombre navet, écrasé par un scénario improbable, le film de Leisen réussit à donner vie au personnage de Jodie. De Havilland accepte de s'enlaidir avec un maquillage veillissant guère flatteur (d'ailleurs, ils auraient pu limiter celui-ci car elle n'est censé avoir que 40 ans et des poussières à la fin du film!) et porte le film de bout en bout avec un superbe charisme. Le début du film à Londres durant le blitz est excellent: elle découvre petit à petit son compagnon Lord Desham (Roland Culver) qui manque de tomber du toit où ils sont postés. Aucun des autres acteurs n'est vraiment célèbre; mais, ils sont tous excellents dans leurs différents rôles. Mitchell Leisen (contrairement aux vacheries de Wilder!) était réellement un brillant metteur en scène qui savait doser l'émotion et l'humour dans ses films.
Il faut ajouter que la copie (du UCLA Film & TV archive) restaurée était absolument superbe.


Deux mélos

Par la porte d'or
( Hold Back the Dawn - 1941 )
(scénario de Wilder également)
avec De Havilland , Goddard et Boyer

C'est sans doute l'un des films de Leisen les plus tristement célèbre puisqu'il marqua la fâche entre son réalisateur et son scénariste, Billy Wilder, qui n'apprécia guère les coupes effectuées à son script, criant désormais avec haine son mépris pour Leisen et le conduisit dans un oubli injuste.
Car si cette porte d'or n'est pas parfait, les raisons en incombent autant à Leisen ( encore de fâcheux problèmes de rythme ) qu'à Wilder qui ralentit considérablement la narration avec des personnages secondaires franchement inutile ( le descendant de Lafayette plombe le récit d'une force ! ).
Celà dit, ça reste un très bon film avec comme toujours une structure banale ( un homme qui épouse une femme par intérêt finit par tomber réellement amoureuse d'elle mais trop tard ) qui se rattrape par le soin accordé aux personnages conférant une tonalité doucement amer dont l'aspect désillusionné surprend à plusieurs reprises ( comme par exemple le jeu "absent" de Charles Boyer ou sa voix off mélancolique que rien ne vient accompagné : ni bruitage ambiant, ni musique ). Et puis cette vision dépressive des immigrés bloqués à la frontière américaine prend encore plus de sens quand on sait qu'elle date de 1941 et que Wilder lui-même avait fuit l'Allemagne nazie.
Mais pour en revenir au film en lui-même, c'est une comédie dramatique terriblement attachante et juste avec un trio de personnages merveilleusement bien écrits et joués et qui distille émotions et pointe d'humour avec un charme évident. Et si je disais du mal de certains seconds rôles, d'autres sont tout aussi réussis ( Walter Abel ; le femme voulant accoucher aux USA ).
Enfin, le film est raconté dans un étonnant flash-back où le héros vient trouver un réalisateur dans les studios Paramount ( Mitchell Leisen lui-même ) pour lui narrer son histoire avant d'être arrêter
Imparfait mais terriblement attachant.

A chacun son destin
avec De Havilland


Cradle Song (1933)
avec la charmante Evelyn Venable.
Joanna (Dorothea Wieck) quitte sa famille d'adoption où elle servait de mère aux jeunes enfants pour entrer au convent. Ses premiers temps sont difficiles car elle regrette amèrement d'avoir laisser ses jeunes frères et soeurs derrière elle. Un jour, un bébé est abandonné devant le couvent. Joanna est autorisée à l'éléver come sa fille avec les autres soeurs. L'enfant, Theresa (E. Venable), grandit et semble plus attirée par le monde extérieur que par une vie monacale au grand désespoir de Joanna....
La cinématographie de Charles Lang a toutes les qualités des meilleurs films Paramount des années 30: crémeuse avec d'infinies nuances de gris. Les gros plans des deux actrices sont une pure merveille qui s'apprécient au mieux sur grand écran. Sur un sujet qui pourrait être mièvre, Leisen réussit un film réellement émouvant grâce à l'actrice allemande Dorothea Wieck qui donne à son portrait de nonne, une humanité qui n'est pas éloigné de celle de Deborah Kerr bien des années plus tard. Evelyn Venable, qui sera l'actrice principale de Death Takes a Holiday l'année suivante, a déjà ce charme si particulier avec sa voix sombre et son visage poupin. Un film tout en douceur, avec quelques éclats de rire, mais, sans jamais déraper vers le mélo larmoyant. A voir pour découvrir deux très belles actrices.

Tonight is Ours (1933)
avec Fredric March et Claudette Colbert

La mère du marié 1951
( The Mating Season - 1951 )

Leisen n'avait vraiment perdu la main : Cette que j'ai vu tout à l'heure en est la preuve. On y retrouve les qualités de ces grandes comédies des années 30 : la perfection du rythme (pas un temps mort, mais aucune frénésie), l'équilibre subtil entre humour et sentiment, l'élégance visuelle qui transcende un univers finalement quotidien (superbe scène où on ne voit que les ombres du couple de héros ... dans un placard !), le foisonnement d'idées pas toujours attendu (culminant avec une scène hilarante ou Miriam Hopkins ....
les dialogues délicieux d'un bout à l'autre et la direction d'acteur remarquable : Leisen n'a pas besoin de faire grand chose pour Thelma Ritter aussi confondante d'humanité et de justesse que d'habitude et se contente de filmer avec beaucoup d'intelligence le numéro délicieux d'Hopkins, aussi maniérée et théâtrale que d'habitude mais c'est sans doute à lui qu'on doit l'aisance décontractée de Tierney et la touchante fragilité de John Lund (sans oublier l'ambiguÏté qu'il donne au personnage du rival). Tout deux sont magnifiquement filmés et chacune de leur scène est un plaisir visuel. Les scènes marquantes se succèdent et j'ai du mal à en détacher une tellement tout s'équilibre avec justesse jusqu'au happy end (sous la pluie).

La par contre, c'est une excellente comédie enlevée et irrésistible.
Le scénario à la construction impeccable évoque comment une femme d'origine modeste se retrouve, suite à un quiproquo, à devenir la cuisinière de son propre fils et garder cet emploi pour ne pas gêner sa belle-fille qui ignore son identité. Ce se pimente encore plus comme la mère de la mariée, une bourgeoise hautaine à baffer, vient séjourner dans leurs appartement.
Rythme soutenu, dialogues percutant, situations cocasses, mises en scène tout en élégance et surtout un bien sur casting en or ! Entre Gene Tierney qui aura rarement été aussi fraiche, Miriam Hopkins impayable avec sa méchanceté et ses poses shakespeariennes, John Lund dépassé par les événements et surtout une Thelma Ritter extraordinaire, le spectateur est aux anges et savoure chaque seconde passé avec eux.
Ce sont ces personnages délicieusement humains et cette alchimie entre les touches d'émotion et un rire léger, raffiné et jamais vulgaire qui font de Leisen un réalisateur humble, modeste et chaleureux.

Boulevards de paris ( Bedevilled - 1955 )
Bon, là par contre, on est proche du Navet.
Il y a avait pourtant de faire de bonne chose en remplaçant le sempiternel privé des films noar par un jeune prêtre...
Mais ça va pas plus loin que le vague mélo conservateur ( et un brin misogyne ) avec un héros masculin fade comme pas permis et dont la mise se limite à se la jouer carte postale parisienne pour des scènes d'une mollesse éhontée pour un film policier.
Seule Anne Baxter tire son épingle du jeu avec une fragilité qui parvient à faire oublier le pré ben Affleck qui lui récite ses dialogues.
Certes, les conditions de diffusion auraient pu être mieux ( une copie recadrée du 2.55 en 4/3 et aux couleurs virées ) mais je ne suis pas sur que ça aurait sauver ce film, par ailleurs l'avant dernier de Leisen.