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GARY COOPER - BIOGRAPHIE


 

GARY COOPER, Le shérif de ces dames (Source TCM)

Immortalisé par son rôle de shérif dans Le Train sifflera trois fois, Gary Cooper a aussi bâti sa légende en tournant avec les plus grands cinéastes d’Hollywood. Sans compter l’effet ravageur de son physique idéal sur la population féminine.

« Ce film sera le plus grand flop de l’histoire du cinéma » avait prédit Gary Cooper à propos de Autant en emporte le vent pour justifier son refus de jouer le rôle de Rhett Butler, modèle de virilité qui lui serait pourtant allé comme un gant. Il s’est rattrapé plus tard en misant sur Le Train sifflera trois fois. Pour ce film à moitié fauché, il accepta en effet un maigre salaire en échange d’une participation aux bénéfices, créant en cela un précédent dans le mode de rémunération des acteurs, et récoltant accessoirement un oscar, son deuxième après celui de Sergent York.

On ne tiendra pas non plus rigueur à Gary Cooper d’avoir snobé par deux fois des rôles offerts par Alfred Hitchcock sachant qu’entre autres géants, il fut dirigé par Howard Hawks, Frank Capra, Raoul Walsh, Billy Wilder, Otto Preminger, William Wyler et King Vidor. De quoi lui valoir un statut mérité d’acteur de légende même s’il jugeait son talent très moyen, n’en déplaise à Lee Strasberg, le fondateur de l’Actor’s Studio qui voyait en lui un précurseur de sa Méthode.

Gary Cooper n’aimait pas les pensionnaires de l’Actor’s Studio, il trouvait qu’ils se prenaient la tête et qu’ils bougeaient comme des crabes. Il devait aussi les juger trop à gauche, lui qui était du bord opposé, au point d’appartenir à l’Alliance, club d’acteurs réacs fondé dans les années 40, et de balancer quelques camarades aux sombres heures du maccarthysme. Une démarche motivée par un anticommunisme viscéral mais dont il fut l’un des rares à ne pas pâtir lorsque la roue eût tourné, d’abord par qu’il avait aussi défendu quelques proies des chasseurs de sorcières, mais aussi parce que, de l’avis général il n’en était pas moins un chic type.

« Coop est un homme bien, aussi honnête, droit, aimable et intègre qu’il le paraît. Si on inventait un personnage comme lui, personne n’y croirait » disait de lui son ami Ernest Hemingway qui, tout comme Picasso, faisait partie de ses intimes. Des accointances qui ne reposaient pas sur son amour de la culture sachant que l’acteur avouait n’avoir lu dans sa vie qu’une demi-douzaine de bouquins. Pour ses loisirs, Gary Cooper préférait chasser, pêcher, monter à cheval et pratiquer la taxidermie. Il aimait aussi courir les jupons, d’où quelques prestigieux trophées comme Carole Lombard, Ingrid Bergman, Grace Kelly et Marlene Dietrich.



Bref, le plus westerner des acteurs après John Wayne était un sacré cavaleur, ce qui ne l’a pas empêché de rester marié pendant vingt-huit ans avec son épouse, l’actrice Sandra Shaw, et cela jusqu’à sa mort, en 1961, à l’âge de 60 ans. C’était aussi un sacré cavalier, talent acquis dans son Montana natal où son père, immigrant britannique devenu juge à la Cour Suprême, possédait un ranch. Après une carrière ratée de caricaturiste, c’est d’ailleurs grâce aux chevaux qu’il se remit en selle puisqu’il gagna sa vie en devenant figurant dans des westerns avant que son visage avenant, son mètre quatre-vingt onze et son élégance naturelle ne tapent dans l’œil des pontes de la Paramount.

Nan Collins, son agent, était native de Gary, Indiana. D’où le prénom dont elle l’affubla après avoir découvert qu’il avait un homonyme dans le métier, un acteur nommé Frank Cooper. « Heureusement que Nan ne venait pas de Poughkeepsie » aimait-il plaisanter, car il avait le sens de l’humour. John Wayne en sut quelque chose quand, malade, il le pria officiellement de venir chercher son oscar décroché avec Le Train sifflera trois fois que l’intéressé avait violemment accusé d’anti-américanisme. Des 107 films tourné en 36 ans par Gary Cooper, c’est ce western de Fred Zinneman qui reste le plus attaché à son nom, encore plus que d’autres classiques comme Cœur brûlés, Sergent York ou L’Extravagant Mr Deeds. Ironiquement, lorsqu’il accepta ce rôle en 1952, sa carrière battait de l’aile au point que certains le disaient flingué. Sans doute ignoraient-ils que les héros ne meurent jamais…