BIOGRAPHIEBourvil (de son vrai nom André-Zacharie Raimbourg), né le
27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare, Seine-Maritime et mort le
23 septembre 1970 à Paris (XVIe arrondissement), était un acteur et chanteur français.
Né André-Zacharie Raimbourg-Ménart le
27 juillet 1917, dans un petit bourg rural de Normandie Prétot-Vicquemare, Bourvil doit son nom d'artiste au nom du village natal de sa mère, Bourville. Il naît orphelin puisque son père, André Raimbourg, est mort en début d'année sur les champs de bataille de la triste et grande guerre.
Remariée à Louis Ménart, la veuve Raimbourg et ses deux enfants, René et André, s'installent dans les alentours de Dieppe, où naîtront encore trois autres enfants de cette nouvelle union. La vie est rude dans la campagne normande de l'entre-deux-guerres, et les Ménart, aidés de leurs cinq enfants, travaillent dur à la ferme.
Dès l'âge de dix ans, André prend goût à la musique, en s'abreuvant des derniers tubes sur la TSF de l'instituteur du village. A quatorze ans, certificat d'étude en poche, il quitte la campagne pour le pensionnat de Doudeville. Eprouvé par cette vie d'enfermement, il s'enfuit et rentre chez lui. Sa vie, c'est la terre, à laquelle il restera attaché toute son existence.
Les premières notesAprès avoir étudié l'harmonica, l'accordéon et le cornet à piston, André intègre la fanfare du village. Mais à dix-neuf ans, il se sent pousser des ailes. Adieu la campagne, bonjour la ville. Il part pour Rouen et y exerce le métier d'apprenti boulanger, dans le but d'obtenir une situation et de demander en mariage son amie Jeanne Lefrique. Mais il n'en oublie pas pour autant la musique.
Puis un soir de
1936, c'est la révélation lorsqu'il assiste, sidéré, à un concert du grand Fernandel. C'est décidé, il sera artiste !
Mars 1937, direction Paris et le 24ème Régiment d'Infanterie que le jeune Raimbourg vient d'intégrer. Il s'engage pour trois ans au sein de la clique du Régiment. Il y fait ses véritables débuts de chanteur, devant des camarades stupéfiés par son talent et sa drôlerie. Mais il brille aussi en dehors des murs étroits de la caserne, en remportant de nombreux Radio-crochets qui sont autant de petites victoires.
La guerreSeptembre 1939. la deuxième guerre mondiale commence, et avec elle, son lot d'exil et de souffrances. Raimbourg est envoyé sur le front, puis démobilisé en août 1940, près de Pau, où il fait la connaissance d'Etienne Lorin, son meilleur ami et le parolier de nombre de ses futures chansons. Ensemble, ils mettent au point les numéros du nouveau comique-troupier Andrel (c'est le nom que Raimbourg s'invente alors) en hommage à Fernandel son idole.
Retour à Paris en
1941. Mais personne ne veut du jeune normand. Sauf La Gaîté Montparnasse, qui finit par l'embaucher pour un soir. Il y chante ses premières compositions, accompagné d'Etienne. Puis il accompagne Bordas à l'ABC pour plusieurs représentations. Il met ainsi le pied à l'étrier du métier d'artiste. Après plusieurs contrats dans les cabarets parisiens, il décide de troquer son nom Andrel pour Bourvil. Nous sommes en
1942, et Bourvil débute véritablement sa carrière.
Le
23 janvier 1943, il épouse Jeanne Lefrique (1918-1985) avec qui, il aura deux fils :
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Dominique Raimbourg (né le 28 avril 1950), avocat pénaliste, adjoint au maire de Nantes et député.
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Philippe Raimbourg (né le 18 mars 1953), Professeur de Finance à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l'ESCP-EAP.
Petit à petit, ses contrats sur scène font parler de lui. Jusqu'à ce jour de 1944 où, ému par une petite vendeuse de cartes postales croisée dans les rues de Paris, il écrit Les crayons. Cette chanson passe sur toutes les ondes et devient son premier tube. Bourvil est maintenant une star !
Cinéma et opéretteSoudainement très sollicité, il obtient un premier rôle au cinéma dans
La ferme du pendu en
1945 où à la fin d'un repas de noces il chante l'un de ses succès "Elle vendait des cartes postales", puis il tourne sous la houlette d'André Berthomieu dans
Pas si bête. Il remplit les music-halls, vend ses disques comme des petits pains, joue dans de nombreuses opérettes et entame une fulgurante carrière au cinéma.
Le cinéma exploite son côté "paysan benêt" mais Clouzot lui offre un rôle totalement différent dans
MIQUETTE ET SA MÈRE, celui d'un timide. Dans
LE ROI PANDORE, il crée l'un des personnages clé du cinéma français, le gendarme. Dans
LE ROSIER DE MADAME HUSSON, il prend la place de Fernandel qui avait interprété le fameux "rosier" en 1932. Grâce aux
TROIS MOUSQUETAIRES il trouve un nouvel emploi, celui de valet dans les films de cape et d'épée. Plus tard, il sera Passepoil dans
LE BOSSU, Cogolin dans
LE CAPITAN aux côtés de Jean Marais.
Sur scène, il va décrocher un nouveau succès en
1952 aux côtés d'Annie Cordy et de Georges Guétary: l'opérette
L'auberge fleurie se joue à guichets fermés au mois de décembre 1952 à l'ABC et son succès durera des années.
1956 marque une date importante dans la carrière de Bourvil. Il obtient le grand prix d'interprétation au Festival de Venise pour son rôle de Martin dans
LA TRAVERSÉE DE PARIS.
Après
LES MISERABLES où il interprète l'ignoble Thénardier, il joue le pitoyable Tardinet dans
LE MIROIR A DEUX FACES. Il retrouvera, du reste, Michèle Morgan quelques années plus tard dans
FORTUNAT. Français moyen pris au piège du quotidien dans
LE TRACASSIN, il jouera, toujours sous la direction de son cinéaste de prédilection Alex Joffé, Fendard, le vieux garçon quelque peu timoré des
CULOTTES ROUGES que la petite gouape égoïste et cruelle, interprétée par Laurent Terzieff, manoeuvre selon un schéma désormais bien connu du bourreau et de la victime. En
1963, il rencontre Jean-Pierre Mocky avec lequel il tournera quatre films essentiels dans sa carrière :
UN DROLE DE PAROISSIEN,
LA CITE DE L'INDICIBLE PEUR,
LA GRANDE LESSIVE et
L'ETALON où, le crâne rasé, il compose un personnage particulièrement anticonformiste.
Dans les années 60, il connaîtra plusieurs succès populaires dont
LA CUISINE AU BEURRE où le normand Bourvil est réuni au méridional Fernandel et surtout les deux films où Gérard Oury l'oppose à Louis de Funès :
LE CORNIAUD et
LA GRANDE VADROUILLE. Robert Enrico révèle un nouvel aspect de son talent en lui confiant le rôle du forestier dans
LES GRANDES GUEULES où i lest opposé à Lino Ventura.
La maladieEn
1967, lors du tournage des
Cracks, le couperet tombe. Au faîte de sa gloire, Bourvil apprend qu'il est atteint de la maladie de Kahler. Ses jours sont comptés. Il vivra en fait trois ans de plus, jusqu'à ce jour du
23 septembre 1970 où il s'éteint, à l'âge de 53 ans.
Il repose à Montainville (Yvelines), village où il avait sa maison de campagne.
Son dernier film, tourné juste après
Le Cercle rouge, fut
Le Mur de l'Atlantique. Ces deux films sortirent quelques semaines après sa mort.
C'est sous le nom d’« André Bourvil » qu'il apparaît au générique et à l'affiche de l'avant-dernier film qu'il a tourné, Le Cercle rouge. Il remercia Jean-Pierre Melville, le réalisateur, pour avoir mentionné ainsi son prénom.
LIENShttp://joeyy.free.fr/bourvil_filmographie.htmFILMOGRAPHIELONG METRAGESAu cours de ses 25 ans de carrière, Bourvil a tourné dans 58 long métrages dont 5 où il ne fait qu'une courte apparition.
- 1941 : Croisières sidérales d'André Zwobada : figuration sous le nom d'Alain Grimor, un scientifique au début du film
- 1945 : La Ferme du pendu de Jean Dréville : le bourrelier, un villageois et chanteur à la noce
- 1946 : Pas si bête d'André Berthomieu, Léon Ménard, le paysan
- 1947 : Blanc comme neige d'André Berthomieu : Léon Ménard , le jeune paysan veilleur de nuit
- 1947 : Par la fenêtre de Gilles Grangier : Gaston, dit « Pilou », peintre en bâtiment
- 1948 : Le Cœur sur la main d'André Berthomieu : Léon Ménard, le bedeau musicien
- 1949 : Le Roi Pandore d'André Berthomieu : Léon Ménard, le gendarme
- 1949 : Miquette et sa mère d'Henri-Georges Clouzot : Urbain de la Tour-Mirande
- 1950 : Le Rosier de madame Husson de Jean Boyer : Isidore, le benêt au prix de vertu
- 1951 : Seul dans Paris d'Hervé Bromberger : Henri Milliard, le jeune marié
- 1951 : Le Passe-Muraille (Mister Peek a Boo) de Jean Boyer : Léon Dutilleul, modeste fonctionnaire (« Mister Peek a Boo » dans la version anglaise)
- 1952 : Cent francs par seconde de Jean Boyer : Bourvil est un invité d'honneur
- 1952 : Le Trou normand de Jean Boyer : Hyppolite Lemoine, le dadais
- 1953 : Les Trois Mousquetaires d'André Hunebelle : Planchet, valet de d’Artagnan
- 1954 : Cadet Rousselle d'André Hunebelle: Jérôme Baguindet
- 1954 : Le Fil à la patte de Guy Lefranc : Camille Bouzin, clerc de notaire compositeur
- 1954 : Poisson d’avril de Gilles Grangier: Émile Dupuy, mécanicien auto
- 1954 : Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry : un guide du musée de Versailles
- 1955 : Les Hussards d'Alex Joffé: Flicot, un soldat de l'armée napoléonienne
- 1956 : La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara : Marcel Martin, chauffeur de taxi au chômage
- 1956 : Le Chanteur de Mexico de Richard Pottier : Bilou, l'ami de Vincent
- 1958 : Les Misérables, film tourné en deux époques de Jean-Paul Le Chanois : Thénardier, l'aubergiste de Montfermeil
- 1958 : Le Miroir à deux faces d'André Cayatte : Pierre Tardivet, professeur de calcul
- 1958 : Sérénade au Texas de Richard Pottier :Me Jérôme Quillebœuf, notaire
- 1958 : Un drôle de dimanche de Marc Allégret : Jean Brevent, publiciste à « Publiparis »
- 1959 : La Jument verte de Claude Autant-Lara : Honoré Haudouin, paysan
- 1959 : Le Bossu d'André Hunebelle : Passepoil, le compagnon de Lagardère
- 1959 : Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond: Charles Michaud, entrepreneur intermédiaire
- 1960 : Fortunat d'Alex Joffé : Noël Fortunat, le braconnier passeur
- 1960 : Le Capitan d'André Hunebelle : Cogolin, le roi des baladins
- 1961 : Le Tracassin ou Les Plaisirs de la ville d'Alex Joffé : André Loriot, laborantin
- 1961 : Dans la gueule du loup de Jean-Charles Dudrumet : Bourvil fait une apparition dans ce film
- 1961 : Tout l'or du monde de René Clair : Mathieu Dumont et ses fils, Toine et Martial
- 1962 : Les Bonnes causes de Christian-Jaque : le juge Albert Gaudet
- 1962 : Un clair de lune à Maubeuge de Jean Chérasse : Bourvil chante la chanson à la télévision
- 1962 : Les Culottes rouges d'Alex Joffé : Fendard, le prisonnier poltron
- 1962 : Tartarin de Tarascon de Francis Blanche: apparition en curé dans ce film
- 1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) de Ken Annakin: le maire de Colleville
- 1963 : La Cuisine au beurre de Gilles Grangier : André Colombet, le cuisinier normand
- 1963 : Le Magot de Josefa de Claude Autant-Lara : Pierre Corneille, petit escroc
- 1963 : Un drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky : Georges Lachaunaye, noble déchu
- 1964 : Le majordome de Jean Delannoy : apparition en vrai fiancé d'Agnès à la fin du film
- 1964 : La Cité de l'Indicible Peur ou La Grande Frousse de Jean-Pierre Mocky : l’inspecteur Simon Triquet
- 1964 : Le Corniaud de Gérard Oury : Antoine Maréchal, modeste commerçant en vacances
- 1965 : Guerre secrète (The Dirty Game) de Christian-Jaque: sketch de Bourvil, Michel Lalande, agent secret
- 1965 : La Grosse Caisse d'Alex Joffé : Louis Bourdin, employé R.A.T.P et écrivain
- 1965 : Les Grandes Gueules de Robert Enrico : Hector Valentin, bûcheron
- 1966 : La Grande Vadrouille de Gérard Oury : Augustin Bouvet, peintre en bâtiment
- 1966 : Trois Enfants dans le désordre de Léo Joannon: Eugène Laporte, entrepreneur de travaux publics
- 1967 : Les Arnaud de Léo Joannon: le juge Henri Arnaud
- 1967 : Les Cracks d'Alex Joffé : Jules Auguste Duroc, inventeur
- 1968 : Gonflés à bloc ou Le Rallye de Monte-Carlo (Monte Carlo or Bust) de Ken Annakin : Monsieur Dupont
- 1968 : La Grande Lessive de Jean-Pierre Mocky : Armand Saint-Just, professeur de lycée
- 1968 : Le Cerveau de Gérard Oury : Anatole, le copain d'Arthur
- 1969 : L'Arbre de Noël (The Christmas Tree) de Terence Young : Verdun
- 1969 : L'Étalon de Jean-Pierre Mocky : William Chaminade, vétérinaire
- 1970 : Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville :le commissaire Matteï
- 1970 : Le Mur de l'Atlantique de Marcel Camus: Léon Duchemin, restaurateur normand
COURT-METRAGES
- 1947 : Le Studio en folie, court métrage de Walter Kapps : Bourvil y tient son propre rôle
- 1948 : Le Bal du comité de défense, court métrage muet, réalisation anonyme : Bourvil y tient son propre rôle
- 1952 : Grrr, court métrage d'André Rigal : Bourvil y fait une participation
- 1953 : Étoiles au soleil, court métrage de Jacques Guillon : Bourvil y fait une participation
- 1964 : Reflets du temps passé, court métrage de Marcel Leray : Bourvil y tient son propre rôle
- 1970 : Clodo de Georges Clair : Gaston, le père vivant sur le tableau
Sa filmographie commentée en images et extraits vidéos :
Théâtre
- 1946 : La Bonne Hôtesse - Opérette de Jean-Jacques Vital et Serge Veber, sur une mise en scène de Fred Pasquali, à l'Alhambra
- 1947 : Le Maharadjah - Opérette de Jean-Jacques Vital et Serge Veber, sur une mise en scène de Fred Pasquali, à l'Alhambra
- 1949 : Le Bouillant Achille comédie de Paul Nivoix, sur une mise en scène de Robert Dhéry, au Théâtre des Variétés
- 1950 : M’sieur Nanar - Opérette de Jean-Jacques Vital, Pierre Ferrari et André Hornez, sur une mise en scène de Fred Pasquali, théâtre de l'Étoile
- 1952 : La Route fleurie - Opérette de Raymond Vincy, avec Georges Guétary sur une mise en scène de Max Révol, théâtre de l'ABC. L'œuvre durera 4 ans sans interruption. Soit 1302 représentations a Paris, et une tournée en province
- 1958 : Pacifico - Opérette de Paul Nivoix, sur une mise en scène de Max Revol, à la Porte Saint-Martin, avec ses principaux complices de La Route fleurie
- 1962 : La Bonne planque comédie de Michel André, sur une mise en scène de Raymond Bailly
- 1965 : Ouah ! Ouah ! - Opérette de Michel André, sur une mise en scène de Roland Bailly, la musique a été coécrite par Etienne Lorin et Gaby Wagenheim
Bibliographie1969 :
Notre ami Bourvil, Catherine Claude, éd. Éditeurs français réunis
1972 :
André Bourvil, Maurice Bessy, éd. Denoël
1975 :
Bourvil, du rire aux larmes, Pierre Berruer, éd. Presses de la cité
1981 :
Bourvil, Jacques Lorcey, éd. P.A.C.
1983 :
Bourvil, Christian Plume et Xavier Pasquini, éd. Bréa
1990 :
Un certain Bourvil, Catherine Claude, éd. Messidor
1990 :
Bourvil, Jean-Jacques Jelot-Blanc et James Huet, éd. Stock
1990 :
Bourvil, ou la tendresse du rire, Philippe Huet et Élizabeth Coquart, éd. Albin Michel
2000 :
Bourvil... c'était bien, Gérard Lenne, éd. Albin Michel
2003 :
Chansons de Bourvil en bandes dessinées (coll.), éd. Petit à Petit
2006 :
Les plus belles répliques de Bourvil, Jean-Jacques Jelot-Blanc, éd. du Rocher
2006 :
Bourvil. De rire et de tendresse, Philippe Crocq et Jean Mareska, éd. Privat
VIDEOSVideos interview, reportages, etc