RESUMEFederico et Vincenzo sont deux amis mineurs italiens sur le point de retourner au pays. Il leur reste un peu de temps pour se ballader dans Amsterdam. Dans les rues des prostituées, ils feront la rencontre de deux d'entre elles, sur le point de partir en week-end.
FICHE TECHNIQUERéalisateur : Luciano Emmer
Scénario : Vinicio Marinucci
Luciano Martino, Pier Paolo Pasolini, Ennio Flaiano, Rodolfo Sonego(d'après son histoire), Emanuele Cassuto (histoire & scénario), Luciano Emmer(histoire & scénario)
Dialogues : José Giovanni
Producteur : Emanuele Cassuto
Direction de la Photographie : Otello Martelli
Montage : Jolanda Benvenuti, Emma Le Chanois
Musique : Román Vlad
Assistants réalisateurs : Vana Caruso, Giancarlo Ravasio
Son : Fausto Ancillai, Nino Renda, Vittorio Trentino
Genre :Drame
Durée : 1h35
Sortie France : 12 Mai 1961
DISTRIBUTIONLino Ventura (Federico)
Magali Noël (Chanel)
Marina Vlady (Else)
Bernard Fresson (Vincenzo)
Antonio Badas Roger Bernard Peter Faber Salvatore Lombardo Giulio Mancini Salvatore Tesoriero ANECDOTESD'abord documentariste - une production qu'il n'a jamais abandonnée - Luciano Emmer s'est ensuite signalé avec Dimanche d'août, comédie avec laquelle il aurait inventé le "film choral" (selon l'opinion du critique Jean Gili). À 80 ans bien sonnés, il a aussi fait un retour au cinéma de fiction en 2002 après trente ans avec Une longue longue nuit d'amour avec Marie Trintignant et Ornella Muti.
CRITIQUESMon avisCe film longtemps invisible, censuré dès sa sortie bénéficie enfin d'une très belle édition DVD qui nous permet d'apprécier à sa juste valeur un récit agréable à suivre et nous offrant un bon moment de cinéma. La première partie est remarquable, elle se passe dans la mine et l'on retouve les qualités documentraires du cinéaste Luicianno Emmer, âgé aujourd"hui de 91 ans et interviewé longuement en février 2009 dans les bonus du DVD.
Pour la petite histoire,
la fille dans la vitrine a été co-écrit par Pier Paolo Pasolini et dialogué par José Giovanni. La distribution est excellente avec un Bernard Fresson débutant tout en sobriété et émotion, un Lino Ventura des grands jours en bon pote débaucheur. Sans oublier Marina Vlady sublime de beauté. Pour les fans de Lino, c'est un vrai plaisir de le retrouver dans un quasi inédit d'autant plus que le film est bon et lui offre un rôle conséquent, bien meilleur que dans les autres productions qu'il aura tourné à l'étranger à la même époque. Il est inénarrable dans la séquence où complètement enivré, il aterrit dans une boite gay et ne se rend pas tout de suite compte qu'il danse dans les bras d'un jeune hommosexuel.
Autres critiques"La carrière de Luciano Emmer se distingue, à partir de Domenica d'agosto en 1950, par une alternance de documentaires, le plus souvent consacrés à l'art pictural, et de drames ou comédies. Ainsi en onze ans, le cinéaste milanais réalise-t-il dix-huit films dont huit fictions. Le dernier d'entre eux, La Ragazza in vetrina souvent présenté à tort comme une drame social, apparaît rapidement comme une gentille comédie sentimentale dont la vertu essentielle était de réunir quatre acteurs français dans les principaux rôles.
Venu d'Italie pour travailler dans une mine de charbon néerlandaise, Vincenzo Rossi fait la connaissance de Federico, un compatriote arrivé il y a cinq ans. Victimes de l'éboulement d'une galerie, les deux hommes doivent attendre plusieurs jours les secours. Federico fait promettre à son compagnon, s'ils sont libérés au plus tard le samedi qui suit l'accident, de passer ensemble le week end au bord d'un lac en compagnie de deux prostituées. Choqué par son expérience et décidé à rentrer chez lui, Vincenzo tient cependant son engagement. Dans le quartier chaud d'Amsterdam, celui-ci jette son dévolu sur une jolie jeune et blonde péripatéticienne assise derrière une vitrine. Pendant que Federico rejoint Corrie qu'il fréquente régulièrement, le trop hésitant Vincenzo est pris de vitesse par un autre client, obligeant son éméché ami à trouver une suppléante à Else.
Le profond contraste entre la première partie (environ 25') de La Ragazza in vetrina et la suite constitue sans aucun doute l'élément le plus marquant du film. D'évidence, Luciano Emmer ne s'attarde sur celle-là que parce le tournage dans une mine devait lui tenir particulièrement à cœur. L'intrigue amoureuse, en chassé-croisé, prenant de romantiques filles de joie pour héroïnes et le quartier De Wallen au centre d'Amsterdam pour décor se révèle plus conventionnelle et moins intéressante. Il faut cependant mettre au crédit du réalisateur et de son principal scénariste Rodolfo Sonego leur humanisme confiant et l'absence d'une artificielle dramatisation. En outre, le spectacle de Lino Ventura (bien loin de Tobrouk !), passant des bras d'une grande bringue blonde à ceux d'un jeune homosexuel sur deux pistes de danse successives, mérite à lui seul le détour. Cette première association du Parmesan avec le Rémois Bernard Fresson, qu'il retrouvera dans Espion, lève-toi, est d'ailleurs plutôt efficace. Tout comme les prestations de Marina Vlady (titulaire la même année du rôle-titre dans La Princesse de Clèves de Jean Delannoy) et de Magali Noël qui venait de tourner avec Fellini."
DvdtoileAFFICHES


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