RESUME$
Albertine a quitté un mari ennuyeux et Bordeaux pour venir vivre libre dans le grand Paris. C'est tout de suite dans le tout-Paris que son amie Cécile l'introduit. Assez déconcertée par ce poker mondain dont elle ne connaît pas les règles, elle s'adapte très vite à la peinture abstraite et au vocabulaire mondain des derniers salons à la mode. D'abord assez jalouse de sa liberté, elle refuse la première demande en mariage du vieil ami d'enfance qui s'accroche à elle et, au même titre, les quelques aventures galantes que sa beauté lui attira rapidement. Mais devant les détours habituels et le lyrisme déconcertant de Marèse, le jeune romancier de la dernière vague, elle faiblira. De cette faiblesse, le jeune poète, qui est surtout un parleur, ne lui laissera que le souvenir d'un mortel ennui. Une autre aventure avec le lion Challenberg, le célèbre chirurgien, lui donnera plus de satisfactions. Mais les exigences de cette forte nature arriveront à la lasser même de cela. De lassitude en désillusion, Albertine se rendra'compte que Bordeaux et le mari quotidien n'était pas si mal et elle retournera dans sa province moins cruelle.
© Les fiches du cinéma 2001FICHE TECHNIQUERéalisateur : Henri Verneuil
Auteur de l'oeuvre originale Nicole
Dialogues : Michel Audiard
Sociétés de production : Franco-London-Film, Vides Cinematografica SAS (Rome)
Directeur de production : Irénée Leriche
Directeur de la photographie : Christian Matras
Ingénieur du son : Georges Mardiguian
Compositeur de la musique : Georges Garvarentz
Décorateur : Robert Clavel
Monteur : Borys Lewin
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h47
Sortie France : 20 Septembre 1961
DISTRIBUTIONClaudia Cardinale (Albertine)
Jean-Claude Brialy (Didier Marèze)
Danielle Darrieux (Marie-Laure)
Lino Ventura (Dr Challenberg)
Michèle Morgan (Cécile)
Louis Arbessier (Frédéric Moine)
Charles Aznavour Daniel Ceccaldi (Georges Guichard)
Marcel Charvey Darry Cowl (Richard)
Lucien Frégis Martine Lambert Marc Lambert Martine Messager Bernard Musson (Gabriel)
Francis Nani François Nocher (Gilles)
Jean Ozenne (Alfred Robert-Guichard)
Denise Provence (Hélène)
Gaston Vaccia AUTOUR DU FILMPublié en 1955 aux éditions Julliard, «Les lions sont lâchés» se présentait sous la forme d’une correspondance épistolaire entre la jeune Albertine, venue se divertir quelques semaines à Paris et son amie Cécile, restée à Bordeaux. Les scénaristes ont transformé cette confidente provinciale et passive en Parisienne, personnage pivot et lien entre tous les protagonistes du film. Déjà auteur de «L’A.B.C. des scènes de ménage» et «Des sourires et des hommes», Nicole est en réalité un pseudonyme abritant deux romancières dont Françoise Parturier qui a publié «L’amant de cinq jours» (adapté au cinéma par Philippe de Broca en 1960) et «Les hauts de Ramatuelle», chronique sulfureuse et controversée des mœurs tropéziennes qui fit scandale en 1983
DIALOGUES- On pardonne aux jolies femmes de se regarder dans les glaces, et on blâme un homme intelligent de s'écouter parler, pourquoi?
M. Morgan
- Les galas de bienfaisance sont une des bases de la choregraphie. Le système consiste à organiser des spectacles que l'on ne rejouera jamais, en échange d'une recette que personne ne verra jamais.Sinon, depuis le temps qu'on danse pour eux, les pauvres seraient riches. L'argent aurait changé de camp, ce qui est impensable.
J.C Brialy
- Il est parfaitement superflu de connaître les choses dont on parle. Je dirais même que la sincérité en générale dénote un certain manque d'imagination.
J.C Brialy
- La danse, c'est du pelotage. Tout ce qu'on fait avec les pieds est parfaitement secondaire, tout le monde s'en fout.
L. Ventura
- La réussite et surtout la fréquentation de vos amies m'ont appris une chose : à ne plus chercher au coin de la rue ce que l'on trouve gratuitement auprès des femmes du monde.
L.Ventura
- Le week-end en famille est une tradition plus tenace que la poule au pot.
C. Cardinale
- Qu'un homme puisse aimer sa femme et surveiller la note de gaz est une ambiguité difficile à supporter.
- A Paris, après minuit, les femmes qui ne sont pas jolies dorment ou font du strip-tease.
- C'est souvent à New-York ou Moscou que l'on expose, mais c'est à Paris que l'on peint.
CRITIQUESMon avisComédie satirique sur les snobs, d'après un best seller de l'époque, les lions sont lâchés n'est pas aussi réussi que le sujet, le casting étincelant ou les dialogues d'Audiard pouvaient le laisser espérer. Le film s'attache à suivre les tribulations d'une provinciale (jouée par la sublime Claudia Cardinale qui est l'atout maître du film) dans la faune parisienne. Le risque majeur d'être trop superficiel à force de vouloir montrer la superficialité de ce milieu parisien n'est pas évité. La satire n'est pas si mordante que cela, on assiste au final à une comédie de boulevard où les principaux protagonistes n'en finissent pas de se croiser dans les escaliers. Le film a bien vieilli, audacieux pour l'époque, il prête plus à sourire maintenant. Les acteurs surjouent un petit peu, à l'exception de Michèle Morgan et surtout de Lino Ventura, très crédible dans son rôle de chirurgien trousseur de jupons. Il apparaît principalement dans le dernier tiers du film, qui relate la dernière aventure sentimentale de l'héroîne, avant qu'elle retourne sagement auprès de son mari. Il joue sa partition en professionnel, tout en sachant que le film ne restera pas dans les annales. Néanmoins ne boudons pas notre plaisir, ne serait ce que pour les acteurs et les très bons dialogues.
Autres critiques"Comédie très "parisienne" réalisée avec un certain mordant. De plus, la distribution rehausse l'intérêt du film."
Daniel Collin -
Guide des films de Jean Tulard"Exaspérée par son mari provincial, une jeune et affriolante dinde découvre les tics toc de la capitale. En 2001, les mondains sont aussi sots que ceux imaginés par Nicole dans son livre, qui fut un best seller au début des années 60. Mais le film semble d'un autre âge. Peut-être parce qu'elle est l'élément sage de ces péripéties vaudevillesques, c'est Michèle Morgan qui s'en tire le mieux. Réplique d'Audidard, dite par Lino Ventura : "
La danse, c'est du pelotage. Tout ce qu'on fait avec les pieds est parfaitement secondaire." "
Pierre Murat -
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