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1959 - UN TEMOIN DANS LA VILLE


 



RESUME
Sa femme ayant été tuée par un nommé Verdier dont elle était la maîtresse, Ancelin se venge en tuant Verdier, de telle sorte que l'on pourra croire à un suicide. Mais en sortant de chez sa victime, Ancelin se heurte à un chauffeur de taxi-radio que Verdier avait appelé. Le chauffeur, Lambert, ne se doutant pas qu'il vient de voir l'auteur d'un crime, est reparti en croyant à une erreur. Mais Ancelin, qui a eu le temps de noter le numéro du taxi, va tout faire pour supprimer ce témoin possible. Après avoir repéré l'immeuble où loge Lambert, Ancelin part louer une voiture et revient se poster en face du domicile de son témoin. Prenant en chasse le taxi de Lambert pendant ses courses, Ancelin trouve un moment propice pour se présenter comme s'il était un client et se fait prendre en charge par Lambert qui ne le reconnaît que trop tard. Réalisant le danger qu'il court, Lambert réussit, sans se faire remarquer, à décrocher le téléphone qui le relie au standard des radio-taxis. Liliane, sa fiancée, ses camarades et le directeur peuvent suivre avec angoisse la conversation qui se poursuit alors à l'intérieur du taxi et se termine tragiquement par un nouveau meurtre, Ancelin ayant tué Lambert. Du standard, le directeur des radio-taxis demande alors à tous ses chauffeurs de prendre en chasse la voiture de Lambert. Aussitôt s'organise une poursuite mouvementée qui se termine par une bagarre dans le Jardin d'Acclimatation où Ancelin s'est réfugié et où il est finalement abattu.
© Les fiches du cinéma 2001

RESUME
Réalisateur : Edouard Molinaro
Scénario : Pierre Boileau, Thomas Narcejac, Gérard Oury
Adaptateurs : Gérard Oury,Pierre Boileau,Thomas Narcejac, Alain Poiré, Edouard Molinaro
Dialogues : Georges Tabet, André Tabet
Sociétés de production : S.N.E.G. - Société Nouvelle des Etablissements Gaumont,Franco-London-Film, Paris Union Films, Zebra Film (Rome), Tempo Film (Rome)
Producteurs : Alain Poiré, Henry Deutschmeister
Directeur de production : Robert Sussfeld
Directeur de la photographie : Henri Decae
Ingénieur du son : Robert Biart
Compositeurs de la musique : Barney Wilem, Kenny Dorham, Kenny Clarke
Assistant-réalisateur : Pierre Cosson
Monteurs : Monique Isnardon, Robert Isnardon
Genre : Policier/Drame/Thriller
Durée : 1h30
Sortie France : 08 Mai 1959

DISTRIBUTION
Lino Ventura (Ancelin)
Sandra Milo (Liliane)
Franco Fabrizi (Lambert)
Robert Dalban (Raymond)
Jacques Berthier (Verdier)
Micheline Luccioni (Germaine)
Ginette Pigeon (Muriel, la prostituée)
Dora Doll (la prostituée)
Janine Darcey (l'hôtelière)
Françoise Brion (Jeanne Ancelin)
Geneviève Cluny (La speakerine)
Joëlle Janin (une standardiste)
Claire Nicole (une standardiste)
Martine Reichenbach (une standardiste)
Paul Bisciglia (Barnum, un chauffeur de taxi)
Daniel Ceccaldi (le client sud-américain)
Henri Belly (Petit Louis)
Michel Etcheverry (le juge d'instruction)
Jacques Monod (l'avocat de Verdier)
Jean Lara (le directeur des radio-taxis)
Gérard Darrieu (Pierre, un collègue d'Ancelin)
Jean Daurand (Bernard, un chauffeur de taxi)
Charles Bouillaud (le copain de Raymond)
Billy Kearns (un soldat américain dans le taxi)
Robert Castel (Bob la tenaille)
Sacha Briquet (le client éméché du strip-tease)
Micheline Gary (la cliente brune du taxi)
Henri Marteau (le client amoureux)
Rodolphe Marcilly (Léon)
Jacques Jouanneau (le loueur de voitures)
Alain Nobis (l'auteur de l'accident)
Michel Thomass (le client de la prostituée)
René Hell (Grand-père)

AUTOUR DU FILM
L'intrigue policière donnait l'occasion de décrire, à travers de nombreux élément quasi-documentaires, le milieu des chauffeurs de taxi, plus spécialement ceux équipés de radio-téléphones reliés à un standard, relative nouveauté alors. Edouard Molinaro signait à trente ans son troisième film
Lino Ventura, fraîchement promu vedette, y jouait un de ses rares rôles antipathiques.

Comme quelques films français de la fin des années 50, celui-ci bénéficia d'une intéressante musique écrite et interprétée par de grands jazzmen, en majorité américains, ainsi, outre Barney Wilen ici, John Lewis et le Modern Jazz Quartet pour SAIT-ON JAMAIS (Roger Vadim, 1957), Miles Davis pour ASCENSEUR POUR L'âCHAFAUD (Louis Malle, 1958), Art Blakey et les Jazz Messengers pour DES FEMMES DISPARAISSENT (Molinaro également, 1959) et LES LIAISONS DANGEREUSES 1960 (Vadim, 1959) etc...

CRITIQUES

Mon avis

Très bonne surprise, un témoin dans la ville n’a pas trop mal vieilli et reste encore un bon film policier à suspense, commençant par une vengeance classique et se poursuivant dans une chasse à l’homme haletante, dans le contexte des radios taxis. Lino Ventura est stupéfiant dans un rôle taillé pour lui, une fois sa vengeance faite, préméditée et bien mise au point (il tue l’amant de sa femme qui a assassiné cette dernière en la poussant d’un train en marche), il va se trouver pris dans un engrenage fatal, s’acharnant à poursuivre l’unique témoin de son forfait, un radio taxi amoureux d’une des standardistes de sa compagnie. La présence et la stature de Lino font merveille, il n’a pratiquement pas de dialogue et parcourt le film telle une bête traquée, toujours en mouvement. Il ne s’agit pas de juger le personnage, qui se fait vengeance lui-même, on ne nous en laisse pas le temps, c’est sa destinée qui finit par nous toucher car on sait qu’il courre après sa perte.
Édouard Molinaro sait ménager le suspense et capter l’attention sans la relâcher jusqu’à la fin. Par sa mise en scène, il nous attache aux pas de Lino Ventura pour mieux nous faire ressentir sa détresse, ainsi quand il pourchasse le radio taxi dans Paris, les scènes sont filmées de l’intérieur de sa voiture, en caméra subjective.
Co-production italienne oblige, nous trouvons au casting Sandra Milo et Franco Fabrizzi (vu dans les Vitelloni de Fellini), tous deux parfaits.
La musique jazzy est parfaite et accompagne idéalement le film.

Autres critiques

"L'intrigue , minimale, se met au service d'une mise en scène remarquable de fluidité et d'invention. Les personnages sont à peine caractérisés et, paradoxalement, les comédiens tirent partie de ce flou : Ventura, pris malgré lui dans l'engrenage de la fuite, n'est qu'un homme en mouvement, sans aucune connotation morale. Pas le temps de se demander si sa vengeance était "juste" : elle se transforme illico en cavale meurtrière. Sandra Milo construit avec trois fois rien un magnifique personnage de femme adulte, indépendante, sensuelle sans ostentation."
Aurélien Ferenczi - Télérama

"Un honnête policier, un peu démodé aujourd'hui, mais qui attira l'attention sur Molinaro à l'époque."
Jean Tulard

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