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1957 - MAIGRET TEND UN PIEGE


 



RESUME
Une série de crimes dont l'auteur semble unique ont été commis dans le quartier de la place des Vosges. Le commissaire Maigret se lance sur une piste en supposant que le coupable tient surtout à faire parler de lui. C'est un orgueilleux. Maigret, pour l'amener à se démasquer, laisse publier par la presse qu'il a arrêté l'assassin et que l'on va procéder à une reconstitution. Ce qu'il a prévu ne manque pas d'arriver ; l'homme vient sur les lieux de la reconstitution et, comme tous les individus présents, est pris en filature. Il réussit pourtant à disparaître mystérieusement, mais c'en est assez pour que Maigret tienne enfin le petit fil qu'il va tirer jusqu'à ce que soit désembrouillé tout l'écheveau. Un autre inspecteur a, en même temps, filé une jeune femme qui était elle aussi présente sur les lieux de la reconstitution. C'est par elle qu'il sera conduit jusqu'à l'assassin ; son mari. C'est en étudiant le caractère, le passé, la vie de celui qu'il soupçonne, en questionnant avec patience sa femme et sa mère que Maigret se convainc de la culpabilité de Marcel Maurin, découvre ses mobiles et l'attire à la P.J. où, après un interrogatoire habile, il réussit à le faire avouer. Mais un autre crime est commis, dans les mêmes conditions, alors que Maurin est dans les bureaux de la P. J.. Maigret n'a pas de mal à découvrir que c'est la femme de Maurin qui en est l'auteur et qui a voulu ainsi disculper celui qu'elle a trompé mais qu'elle aime.
© Les fiches du cinéma 2001

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Jean Delannoy
Scénario: Jean Delannoy, Michel Audiard, Rodolphe-Maurice Arlaud
Auteur de l'oeuvre originale Georges Simenon
Dialogues : Michel Audiard
Sociétés de production : Intermondia Films (Paris), Jolly Film (Rome)
Producteur : Jean-Paul Guibert
Directeur de production : Claude Hasser
Directeur de la photographie : Louis Page
Ingénieur du son : Jacques Carrère
Musique : Paul Misraki
Monteur : Henri Taverna
Genre : Policier/Drame
Durée : 1h56
Tournage : 22 juillet 1957 - 28 septembre 1957 Studios Eclair, Epinay-sur-Seine, Seine-Saint-Denis, France
Sortie France : 29 Janvier 1958

DISTRIBUTION
Jean Gabin (Maigret)
Annie Girardot (Yvonne Maurin)
Jean Desailly (Marcel Maurin)
Olivier Hussenot (L'inspecteur Lagrume)
Lucienne Bogaert (Mme Maurin mère)
Gérard Sety (Jojo)
Lino Ventura (L'inspecteur Torrence)
Paulette Dubost (Mauricette Barberot)
Jeanne Boitel (Mme Maigret)
André Valmy (L'inspecteur Lucas)
Alfred Adam (Barberot)
Nicolas Amato (Le standardiste)
Amédée (L'inspecteur Alfonsi)
France Asselin (L'auxiliaire de police)
Madeleine Barbulée (La cliente du boucher)
Nadine Basile (L'auxiliaire de police)
Charles Bouillaud (L'inspecteur Mondar)
Florence Brière (La dame des toilettes)
Louis Bugette (L'agent du commissariat du 4e arrondissement)
Denise Clair (La concierge)
Henri Coutet (Le garçon de la brasserie)
Gérard Darrieu (Un agent)
Dominique Davray (Marguerite Juteau)
Jean Debucourt (Le directeur de la P.J.)
Guy Decomble (Mazet)
Pierre Duncan (Un agent)
Daniel Emilfork (Le maniaque)
Jacques Hilling (Le médecin légiste)
Georges Lannes (Maître Lieutard)
Hubert de Lapparent (Juge Comélian)
Jean-Louis Le Goff (Goudier)
Pierre Louis (Rougin, le journaliste)
Georges Lycan (Un inspecteur)
Marie Mergey (le dactylo de la PJ)
Albert Michel (un gardien)
Germaine Michel (La voisine de Marguerite Juteau)
Jean-Pierre Moncorbier (le photographe)
Michèle Nadal (La journaliste)
Dominique Page (La bonne des Maurin)
Maryse Paillet (La bouchère)
Raphaël Patorni (L'inspecteur Janvier)
Louis Saintève (Un badaud)
Maurice Sarfati (L'inspecteur Lapointe)
Jean Tissier (Le journaliste de Paris-Presse)

AUTOUR DU FILM

Jean Gabin fut chronologiquement le huitième comédien à incarner le commissaire Maigret au cinéma depuis 1932. Il fut également le seul avec Albert Préjean, à le personnifier trois fois : dans MAIGRET ET L'AFFAIRE SAINT-FIACRE, de Jean Delannoy (1959) et MAIGRET VOIT ROUGE, de Gilles Grangier (1963).

Georges Simenon (1903-1989) est (avec Balzac et Zola) l'un des écrivains de langue française les plus adaptés au cinéma. Mais il ne cacha jamais sa réticence à voir ses œuvres à l'écran. On prétend qu'il ignorait la quasi-totalité des films inspirés de ses livres et particulièrement les "Maigret", au nombre de quatorze ! Un seul film semble avoir fait exception, LA NUIT DU CARREFOUR de Jean Renoir (1932), où le célèbre commissaire fut incarné par le propre frère du réalisateur, Pierre Renoir.

Lino Ventura, révélé en 1953 dans TOUCHEZ PAS AU GRISBI de Jacques Becker, tient ici, curieusement, le rôle très effacé d'un inspecteur de police. Il s'agit pourtant de son douzième film.

Gérard Séty devait être la même année la vedette du film de Clouzot, LES ESPIONS.

DIALOGUES

- T'as une bonne tête, mon p'tit père, mais fais attention...
- Pourquoi vous m'dites ça ?
- Parce qu'on pourrait bien t'la couper !... Ta discrétion est celle d'un gentleman, bravo, mais elle pourrait t'coûter une inculpation d'complicité... Y s'agit d'crime... Alors, avec ton palmarès, si ça s'arrange bien, t'y va déjà d'la Relég', mais si ça s'arrange moins bien... T'y vas du cigare... Comme tu joues, je joue... Tu prends les blancs ou les noirs ?...
J.Gabin/J.Sety
- En fin de compte, ces femmes là trouvent toujours preneur. Tout le monde visite et un imbécile finit par acheter.
J.Gabin

- Qu'elle soit passée devant monsieur le maire, c'est bien possible. Mais c'st pour le reste qu'elle est passée à côté.
J.Gabin

- Ca vit sur le contribuable toute l'année, et , pour remerciements, ça lui casse la gueule les jours de fête.

- On a pas de mandat, vous connaissez la loi.
- Mois oui, mais c'est pas chez moi qu'on monte.
J.Gabin

CRITIQUES

Mon avis

Bon Maigret interprété par un Gabin des grands jours qui s'est approprié le personnage et l'a totalement adapté à sa personnalité. Le film est correctement réalisé par Jean Delannoy, vilipendé par la Nouvelle Vague pour le classicisme voire l'académisme de ses mises en scène , mais il serait injuste de ne pas reconnaître qu'il sait distiller une ambiance prenante, une attention à chaque élément de décor et bien diriger ses acteurs jusque dans les moindres petits rôles. Jean Desailly et la jeune débutante Annie Girardot sont parfaits. Lino Ventura joue l'inspecteur Torrence, adjoint du commissaire Maigret, il traverse le film de façon très discrète, on le voit très peu, il n' a pas grand chose à faire hormis taper à la machine en interogeant un suspect, se tenir derrière ou près de Gabin et surtout une scène mémorable, clin d'oeil savoureux à son ancien métier de catcheur, où il se fait mettre au tapis par une des douze assistantes de police recrutées pour attirer le tueur en série.
Maigret tend un piège, même si le film peut paraître vieilli et daté, est très plaisant à voir, c'est l'atmosphère bien rendu des quartiers de Paris de l'époque (du marais, de la place des vosges), les dialogues géniaux de Michel Audiard et une interprétation hors pair qui en font le charme principal, ce qui n'est pas rien. On est dans une ambiance à la Simenon, la traque au tueur en série privilégiera l'analyse psychologique et non l'hémoglobine et les gros effets, ce n'est pas Seven, c'est sur.

Autres critiques

"Dans le Paris cartonneux du cinéma "qualité française", Delannoy met en scène une aventure policière solidement charpentée, avec ce qu'il faut de rebondissements, de coups de sifflet et de peinture sociale pittoresque. Régnant comme un usurpateur magnifique sur ce ballet sans surprises, Jean Gabin détourne la pipe et le chapeau mou du commissaire Maigret à son profit. Il invente un nouveau personnage, bourru, chaleureux, épatant : le commissaire
Gabin."
Cécile Mury - Télérama


"Il n'est pas si facile de faire vivre au cinéma ce mythe littéraire : le commissaire Maigret, sorti de l'imaginaire d'un écrivain non moins célèbre : Georges Simenon. Et Jean Delannoy a réussi, à deux reprises (avec Maigret tend un piège et Maigret et l'affaire Saint-Fiacre), à nous faire partager les secrets et les émotions d'une enquête du redoutable commissaire. Jean Gabin a joué dans neuf adaptations d'oeuvres de Simenon. Il fut trois fois, et de façon magistrale, ce Maigret bourru, intuitif, parfois familier, avec juste ce qu'il faut de populaire, traversant le film d'un pas nonchalant. C'est tout Gabin,
dont la personnalité "colle" admirablement à celle du personnage. Le film est très réussi grâce à une atmosphère intimiste jamais égalée. Les comédiens entourant Jean Gabin sont tous dignes d'éloges, et en particulier Jean Desailly, qui interprète ce rôle de raté avec une force dramatique incroyable. L'afrontement de deux comédiens tels que Gabin et Desailly, fort bien servis par le dialogue sur mesures d'Audiard, mériterait à lui seul notre admiration."
Jean Chalmont - Guide des films Jean Tulard

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