RESUMEMax et Riton, deux bandits, volent cinquante millions à Orly. Mise au courant Josy, la maîtresse de Riton, avertit son patron, Angelo. Celui-ci enlève Riton et Max se voit obligé de payer la rançon pour le sauver. Mais après le paiement, Angelo tente d'assassiner Max et une bagarre est déclenchée...
FICHE TECHNIQUERéalisateur : Jacques Becker
Auteur de l'oeuvre originale Albert Simonin d'après le roman "Touchez pas au grisbi"
Adaptateurs : Jacques Becker, Maurice Griffe, Albert Simonin
Dialogues : Albert Simonin
Producteur : Robert Dorfmann
Directeur de production : Léon Carré
Distributeur d'origine: Les Films Corona
Directeur de la photographie : Pierre Montazel
Ingénieur du son : Jacques Lebreton
Compositeur de la musique: Jean Wiener
Assistants-réalisateurs : Marc Maurette, Jean-François Hauduroy , Jean Becker
Monteur : Marguerite Renoir
Tournage : dans les studios de Paris-Studio-Cinéma de Billancourt du 21 Septembre au 18 Décembre 1953
Sortie en France 17 mars 1954
Durée : 94 mn
DISTRIBUTIONJean Gabin (Max le Menteur)
René Dary (Riton)
Jeanne Moreau (Josy)
Dora Doll (Lola)
Paul Frankeur (Pierrot)
Lino Ventura (Angelo)
Delia Scala (Huguette)
Marilyn Buferd (Betty)
Gaby Basset (Marinette)
Denise Clair (Madame Bouche)
Michel Jourdan (Marco)
Paul Oettly (Oscar)
Vittorio Sanipoli (Ramon)
Angelo Dessi (Bastien)
Jean Riveyre (le portier)
Lucilla Solivani (Nana)
Paul Barge (Eugène)
Jean Clarieux (un consommateur)
Jean Daurand (un consommateur)
René Hell (un consommateur)
Dominique Davray (la prostituée)
Robert Le Fort (le client éconduit)
AUTOUR DU FILMJacques Becker, dont le premier film DERNIER ATOUT était un "film de gangsters", retrouvait ici ce genre et y apportait son goût du détail et de l'étude d'un milieu. Il offrit à Jean Gabin l'occasion de commencer une seconde carrière, à l'âge de cinquante ans, dans ce rôle de truand vieillissant pour lequel il obtiendra le Prix d'Interprétation masculine au Festival de Venise 1954.
Le rôle de Riton, Becker le donna à René Dary qui, comme Gabin, avait souvent joué, quinze ans plus tôt, des rôles de mauvais garçons.
Ce fut aussi la première apparition de Lino Ventura.
Gaby Basset, qui joue Marinette, l’épouse de Pierrot, avait été mariée à Gabin dans les années trente.
TOUCHEZ PAS AU GRISBI – dont le thème musical, joué à l’harmonica – est demeuré célèbre, obtint un succès public très important. Considéré aujourd’hui comme un classique et l’un des meilleurs films policiers français, il donna naissance à un renouveau du genre, avec de nombreux films adaptés de romanciers comme Auguste Le Breton, Pierre Lesou ou José Giovanni.
CRITIQUESMon avisAutres critiques"Même s'il avait tourné La Vérité sur Bébé donge, de Decoin et Le Plaisir d'Ophuls, Gabin était au creux de la vague. C'est ce film sec, impeccable de Becker qui lui redonna une popularité qui ne se démentira plus. A la différence du Rififi chez les hommes, que Jules Dassin tournera un an plus tard, ce n'est pas le "coup" qui intéresse Becker, mais ces gangsters pantouflards, pépères, qui songent à se retirer des affaires, fortune faite, et à qui le destin joue un dernier tour. Le destin, en l'occurence, c'est Jeanne Moreau, débutante, à qui Gabin, donne une série de claques (à partir de ce film, les gifles de Gabin à ses partenaires féminines leur serviront de porte-bonheur!). L'une des plus belles scènes, toute simple, c'est le dîner sur le pouce entre Gabin et René Dary. C'est dire que tout est dans le détail, le mot juste, l'intonation exacte. Et dans l'ambiance nostalgique et poisseuse créée par le refrain à l'harmonica, composé par Jean Wiener."
Pierre Murat -
Télérama"Agréable surprise que cette très honnête adaptation du roman d'Albert Simonin. "On a dit de moi : "Voilà un homme qui s'intéresse au côté social des choses" alors que ce n'est pas cela (...), ce qui m'intéresse d'abord, ce sont les personnages, beaucoup plus que l'histoire, par exemple, ou le milieu." (Jacques Becker, entretien dans le n°32 des Cahiers du cinéma). Becker travaille effectivement à l'inverse du film noir américain. Il refuse la chronique sociale qui brasse malfrats et honnêtes gens pour se contenter des portraits de quelques truands dans un "ghetto" du milieu, où les seuls bourgeois sot doit des véreux, soit des éléments muets du décor. Ses truands à lui apparaissent comme des petits commerçants d'un business qui possède ses propres lois, ses codes et son cadre. Ni juge ni flic pour déranger l'ordonnancement apparent des choses : les soubresauts proviennent du milieu lui-même. Becker filme cela avec un savoir-faire très discret. Peu d'esbrouffe, peu de "bons mots" ou d'éclats spectaculaires. Il réussit à tirer de ce roman canaille un film "soft", presque aseptisé; d'une excellente tenue technique. Un modèle d'académisme serein. Aux antipodes des fulgurances du thriller américain comme des mollassonnes "gabineries" de Grangier ou de La Patellière.
Jean Chamont -
Guide des films Jean TulardAFFICHES



PHOTOS
© Sunset Boulevard/Corbis


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