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Luis BUNUEL - LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE



RESUME

L'ambassadeur d'un petit pays d'Amérique du Sud revient en Europe. Il y retrouve deux amis très chers, Sénéchal et Thévenot, avec lesquels il se livre au trafic de drogue. Pour fêter l'heureuse conclusion d'une transaction, ils décident de dîner ensemble chez Sénéchal.
Le jour dit, les invités se présentent chez lui, mais il est absent et sa femme n'est pas au courant. Ils décident de dîner au restaurant... mais le patron, mort dans l'après-midi, est exposé dans un coin de la salle. Dans les semaines qui suivent, ils vont essayer de se réunir, mais en vain : des officiers en manœuvre font irruption dans la salle à manger...
La semaine suivante, invités par le colonel, désireux de réparer son intrusion, les amis se trompent d'immeuble et se retrouvent sur une scène de théâtre au moment où le rideau se lève! Ils s'enfuient sous les sifflets et dès lors ce dîner manqué les obsède, ils en rêvent. Ils tentent encore de dîner ensemble, mais c'est la police qui fait irruption et les arrête; seule 1'intervention du ministre de l'Intérieur les fera remettre en liberté.
Une dernière fois, les amis se réunissent mais alors qu'enfin le dîner se déroule normalement, les amis d'une terroriste, qui a tenté à plusieurs reprises de tuer l'ambassadeur, envahissent la maison et les massacrent tous.
Toutefois, si l'on en croit les dernières images, peut-être ne s'agit-il que d'une de ces fantaisies rêveuses qui font, parmi tant d'autres choses, le charme discret de la bourgeoisie.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Luis BUÑUEL (1972)
Scénario original, adaptation et dialogues : Luis BUÑUEL, Jean-Claude CARRIÈRE
Directeur de la photographie : Edmond RICHARD (Eastmancolor)
Décors : Pierre GUFFROY
Production : Serge SILBERMAN - Greenwich Films (Paris) / Jet Film (Barcelone) / Dear Film (Rome)
Distribution : Fox-Lira
Durée : 100 minutes
Dates de tournage Début : Paris 23 mai 1972
Sortie en France : 15 septembre 1972

DISTRIBUTION

Fernando REY : Rafaele Costa, l'ambassadeur
Delphine SEYRIG : Mme Thévenot
Stéphane AUDRAN : Mme Sénéchal
Bulle OGIER : Florence
Jean-Pierre CASSEL : M Sénéchal
Paul FRANKEUR : M Thévenot
Julien BERTHEAU : L'évêque
Claude PIÉPLU : Le colonel
Michel PICCOLI : Le ministre
MUNI : La paysanne
François MAISTRE : Le commissaire
Milena VUKOTIC : Inès
Maria Gabriella MAIONE : La guérillera
Georges DOUKING : Le jardinier
Pierre MAGUELON : Le brigadier

ANECDOTES

Le film reçut l'Oscar du meilleur film étranger en 1972.

Lors de la sortie du film, Buñuel déclara: "J'y ai travaillé pendant deux ans et demi. Pas tout le temps bien sûr, mais assez pour en faire quatre versions avant celle-ci définitive", mais il précisa aussi "Pour ce film, j'ai eu beaucoup de facilités. J'avais devant moi une petite télévision reliée à la caméra, je pouvais contrôler sur l'écran tout ce qui se passait et être à la fois metteur en scène et cameraman. Au début, je me sentais davantage cameraman et je m'intéressais plus à la composition qu'à l'action. Ensuite, j'ai "rectifié" et j'ai rendu ces deux métiers compatibles. J'aimerais tourner dans les mêmes conditions si je fais un autre film. " (in "le Monde", 14 septembre 1972).

Buñuel devait en tourner deux autres : LE FANTOME DE LA LIBERTÉ (1974), dans la même veine absurde, comique et étrange, et enfin CET OBSCUR OBJET DU DÉSIR (1977), d'après "La Femme et le pantin" de Pierre Louys, avec Fernando Rey, Angela Molina, et Carole Bouquet dans son premier role à l'écran.

L'idée de départ du Charme discret de la bourgeoisie lui vient de son producteur de l'époque, Silberman, qui lui raconta une anecdote savoureuse. " Il invita des gens à dîner chez lui, un mardi par exemple, oublia d'en parler à sa femme et oublia qu'il avait un dîner hors de chez lui ce même mardi. Les invités arrivèrent vers neuf heures chargés de fleurs. Silberman n'était pas là. Ils trouvèrent sa femme en robe de chambre, ignorant tout, ayant déjà dîné et disposée à se mettre au lit. Cette scène devint la première du Charme discret de la bourgeoisie. Il ne restait qu'à poursuivre, qu'à imaginer diverses situations où, sans trop brutaliser la vraisemblance, un groupe d'amis cherche à dîner ensemble et n'y parvient pas ", écrit Bunuel dans Mon dernier soupir.

Dans le film, Bunuel, grand buveur de dry-martini devant l'éternel et pour qui c'est le meilleur tranquillisant, nous donne sa propre recette pour les réussir : "Il se boit idéalement dans le verre classique en forme de cône. L'important c'est la glace, il faut qu'elle soit d'excellente qualité, très froide, très dure... environ 15 à 16 degrés sous zéro. On verse le gin. On agite un instant pour bien rafraîchir et on sert. Le dry-Martini se boit comme le Champagne. Il faut le mâcher un peu."

Découpage du scénario, plus complexe qu'il n'y paraît :
— Générique sur une route parcourue de nuit en automobile
— Dîner frustré à cause d'un malentendu et d'une veillée funèbre
— Trafic de drogue et inquiétude, apparition de la jeune terroriste
— Déjeuner frustré par l'amour (Récit/confession de l'évêque)
— Première marche sans but des protagonistes sur la route
— Goûter frustré par manque de thé et de café (Récit/rêve/confession du jeune lieutenant)
— Rendez-vous galant frustré de l'ambassadeur avec Mme Thévenot (Transfert érotique sur la jeune terroriste et frustration)
— Dîner frustré par les grandes manœuvres (Récit/rêve du jeune sergent)
— Dîner frustré chez le colonel et scène du théâtre
— Dîner chez le colonel
— Deuxième marche sans but des protagonistes sur la route
— Déjeuner frustré par l'irruption de la police
(Dénouement du mélodrame de l'évêque qui sort du film)
— La police frustrée de son action par l'intervention du ministre (Légende du brigadier sanglant et tortures)
— Dîner frustré par l'irruption du gang des Marseillais
(Réveil en sursaut de l'ambassadeur qui va au frigidaire)
— Troisième marche sans but sur la route.


CRITIQUES

Mon avis

Film de la frustration et critique acerbe de la bourgeoisie, « Le charme discret de la bourgeoisie » pourrait se résumer en une intrigue simple et récurrente : 6 bourgeois, deux couples, un ambassadeur et une jeune fille, ont l’habitude de s’inviter à tour de rôle , mais n’arrivent jamais à dîner ou manger ensemble, empêchés par divers malentendus , quiproquos ou interventions inopinées (des militaires en manœuvre, patron du restaurant décédé, irruption de la police, irruption d’un gang, dîner sur scène d’un théâtre , etc.). Bunuel est la cinéaste de la répétition, il a toujours été « attiré par les actions et les paroles qui se répètent ».
Résumer ainsi le film à son fil conducteur serait très réducteur car il y a d’autres niveaux de lecture, notamment une empilation de rêves à la manière de poupée russes puisque l’on rêve même le rêve ou le cauchemar d’un autre, comme dans la scène du dîner frustré par la scène du théâtre qui est en fait rêvé par Sénéchal endormi dans un fauteuil dont le réveil est à son tour rêvé par Thévenot qui rêvait que Sénéchal rêvait. La poupée russe ultime étant le rêve final de Don Rafael qui pourrait d’ailleurs avoir rêvé tout le film, ce qui peut être une piste d’interprétation du film dans son ensemble. Les rêves sont très bien amenés, on croit dur comme fer à ce que l’on voit pris comme réalité et l’on est aussi surpris que le personnage qui se réveille de son rêve.
La frustration ne se limite pas au fait de ne pouvoir manger mais elle est aussi d’ordre sexuel : les Sénéchal empêché de faire l’amour par l’arrivée de leurs invités, l’ambassadeur ne pouvant satisfaire son désir vis-à-vis de sa maîtresse, cette dernière ayant une maladie cutanée. Cette frustrations s’étend d’ailleurs jusqu’au spectateur voyeuriste qui est privé de voir ce qu’il aurait souhaité et d’entendre certains dialogues explicatifs, couverts volontairement par d’autres bruits.
Au passage, Bunuel règle ses comptes avec ces cibles privilégiées que sont la bourgeoisie, l’armée, la police ou la religion. Les bourgeois sont tournés en ridicule et mis à nu que ce soit sous les huées d’une salle de théâtre ou à travers leurs désirs les plus refoulés exprimés dans leur rêve, l’image la plus étonnante étant celle de l’ambassadeur surpris sous la table, avec une tranche de gigot, l’air d’un chien battu.
Comme toujours chez Bunuel, la mise en scène est admirable, fluide, légère, avec une interprétation de tout premier ordre, citons seulement le fidèle Fernando Rey, irrésistible et conservant son accent délicieux, il faut l’entendre dire « J’aime beaucoup le poissonne ». Sans oublier Stéphane Audran et Delphine Seyrig, parmi les deux plus belles voix du cinéma français. Au final, un très bon Bunuel, typique de sa dernière période française, au surréalisme assagi mais néanmoins virulent, peut-être plus léger et accessible que les autres en apparence, mais à la structure complexe qui n’hésite pas autour de l’argument répétitif à recourir à des digressions où un nouveau personnage raconte un de ses rêves sans aucun motif, tout cela sans perdre le fil du propos mais en l’enrichissant. Bunuel se libère des contraintes narratives classiques du cinéma et n’hésite pas à couper court à tout dialogue explicatif.


Autres critiques

Analyse critique du film et du DVD zone 1 sur Dvdclassik

"Le Charme discret de la bourgeoisie représente sous certains aspects la version moqueuse et acidulée du Journal d'une femme de chambre : une charge virulente contre la décadence et la morgue de la classe bourgeoise, mais dans laquelle Buñuel a troqué l'angoisse alarmiste du film avec Jeanne Moreau contre la légèreté de la satire. Bien qu'il lui ait valu l'Oscar du meilleur film étranger (en 1972), Le Charme discret de la bourgeoisie se situe quelque peu en deçà d'autres oeuvres du réalisateur.
Cela ne l'empêche pas d'être un film de haut standing, mettant en scène avec virtuosité une fabuleuse galerie de personnages. Trois couples se partagent le haut de l'affiche autour d'une trame scénaristique de la plus haute importance : parvenir à dîner tous ensemble, malgré des aléas plus ou moins sérieux et plus ou moins imaginaires. Le récit prend donc la forme d'une suite de saynètes, au cours desquelles nos bourgeois de héros apparaissent plus pathétiques qu'autre chose. Successivement méprisants (car capables de s'imposer dans une auberge fermée car le propriétaire vient de mourir) et lassés de tout (des récits horribles de meurtres et de cauchemars ne leur soutirent aucune réaction particulière), ils ne comprennent en effet rien à rien et ne font preuve d'aucun bon sens. Vivant dans un univers à part avec des règles à part (un univers où, par exemple, la valeur d'un homme est jaugée à sa façon de boire un dry martini), ils semblent se nourrir uniquement de peurs imaginaires pour tromper leur ennui.
La paranoïa est en effet leur principale occupation : peur d'être assassiné (qu'il y ait ou non une raison de le croire), mais aussi peur d'être démasqué en tant qu'imposteur. Toute la perversité de Buñuel consiste à placer ces deux angoisses apparemment sans commune mesure sur le même plan ; l'un des dîners ajournés est ainsi un cauchemar dans lequel le repas se déroule sur une scène de théâtre, sous les yeux d'un public hostile qui force les protagonistes à assumer leur incurie. Plus que la privation de leurs privilèges, c'est pourtant bien la mort que ces derniers devraient craindre tant elle est omniprésente autour d'eux dans les récits que d'autres personnages leur font, et même dans leurs propres rêves, qui s'achèvent toujours dans les circonstances violentes et tragiques qu'ils cherchent si désespérément à évincer de leurs vies. Seul Don Rafael (Fernando Rey), ambassadeur faisant partie d'un trafic de drogue très organisé un sujet en or dont l'on peut regretter qu'il ne soit qu'effleuré par le scénario et harcelé par des terroristes, semble plus en phase avec la réalité ; mais lui aussi sera rattrapé au final par sa lâcheté et sa mesquinerie.
Pour être au diapason de ce jeu de massacre orchestré par Buñuel, les acteurs (Jean-Pierre Cassel, Bulle Ogier, Paul Frankeur&#133;) s'en donnent à coeur-joie en surjouant juste ce qu'il faut mais leurs personnages ne sont-ils pas eux-mêmes des comédiens se faisant passer pour ce qu'ils ne sont pas ?
Erwan Desbois - Ecranlarge

"...Elégante poupée gigogne dotée d'un effet Vache qui rit des plus vertigineux, cette chronique mondaine est un empilement de songes troublants, où se mêlent les traditionnelles obsessions buñueliennes (l'armée, l'Eglise, le sexe). Luis Buñuel avait l'habitude de noter ses rêves dans un petit carnet. Au début de sa carrière, il les recyclait avec une violence viscérale, dans des films surréalistes et débridés, comme L'Age d'or ou Un chien andalou. Au soir de sa vie, le cinéaste préféra les teinter d'humour noir, sec et pince-sans-rire. Tourné lorsqu'il avait 72 ans, ce film montre que sa révolte sociale resta intacte."
Marine Landrot - Télérama

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