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Luis BUNUEL - LA VOIE LACTEE



RESUME

Deux pèlerins, Pierre et Jean, sont en route vers Saint-Jacques de Compostelle. Sur le chemin de Saint-Jacques (qui s'appelle aussi "La Voie Lactée"), des rencontres, des miracles, des récits de miracles, épisodes historiques ou contemporains, réalistes ou surnaturels, évoqueront pour les deux héros et pour les spectateurs, les grands problèmes (ou mystères) de la religion - l'Eucharistie, l'origine du Mal, la querelle du libre arbitre, la Sainte Trinité, la Grâce, la nature (ou les deux natures) du Christ, la Vierge Marie - ainsi que les hérésies qu'ils ont fait naître.

Deux vagabonds, Pierre et Jean, se rendent en marchant à Saint-Jacques de Compostelle en pèlerinage. Sur leur route, ils rencontrent l'inquiétant homme à la cape (Alain Cluny) qui refuse l'aumône à Jean qui a de l'argent et leur fait une étrange prophétie : " Allez à Saint-Jacques de Compostelle. Là, vous rencontrerez une prostituée et vous aurez des enfants d'elle. Le premier, vous l'appellerez " Tu n'es pas mon peuple " et le second vous l'appellerez " Point de miséricorde ". " Les deux amis poursuivent leur route et rencontrent tour à tour un curé fou qui discute de l'eucharistie avec un brigadier, un maître d'hôtel expert en théologie, un janséniste se battant en duel avec un jésuite, un curé appréciant le jambon, des protestants convertis en un éclair au catholicisme, et même le marquis de Sade prêchant l'athéisme à sa victime Thérèse…

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Luis BUNUEL (1969)
Scénario, adaptation, dialogues : Luis BUNUEL, Jean-Claude CARRIERE
Directeur de la photographie : Christian MATRAS (Eastman color)
Musique : choisie par Luis BUNUEL
Production : Serge SILBERMAN - Greenwich Films Production (Paris) / Fraia Film (Rome)
Distribution : Compagnie Commerciale Française Cinématographique(CCFC)
Durée : 101 minutes
Date de sortie : 15 Mars 1969
Box-office France : 529 600 entrées.


DISTRIBUTION

Paul FRANKEUR : Pierre
Laurent TERZIEFF : Jean
Bernard VERLEY : Jésus
Edith SCOB : Marie, mère de Jésus
Michel PICCOLI : Le marquis de Sade
Delphine SEYRIG : La prostituée
Pierre CLEMENTI : L'ange de la mort
Alain CUNY : L'homme à la cape
Julien BERTHEAU : Le maître d'hôtel
Agnès CAPRI : La directrice de l'institution Lamartine
Michel ETCHEVERRY : L'inquisiteur
Georges MARCHAL : Le jésuite
Jean PIAT : Le janséniste
François MAISTRE : Le curé français
Jean-Claude CARRIERE : Priscillien
Marcel PERES :le curé de l'auberge espagnole
Julien GUIOMAR : le curé espagnol
MUNI : La mère supérieure
Denis MANUEL : Rodolphe, un étudiant protestant
Claudio BROOK : L'évêque
Pierre MAGUELON : Le Caporal de la Garde civile
Michel CRETON : Un Serveur
(voix)Luis Buñuel (non crédité)


AUTOUR DU FILM

Depuis de nombreuses années, Luis Bunuel projetait de faire un film sur les grandes hérésies qui ont jalonné le cours de l'histoire de la religion catholique. C'est en 1967 qu'il entreprit, avec le scénariste Jean-Claude Carrière, de dresser un inventaire exhaustif des nombreuses hérésies qu'avaient suscitées les dogmes contenus dans les Evangiles : le corps et le sang du Christ sont réellement dans le pain et le vin (L'Eucharistie); le Christ est à la fois corps et esprit, divin et humain; Dieu est un en trois personnes, le Père, le Fils, le Saint-Esprit; Dieu n'est pas à l'origine du mal bien qu'il ait créé toutes choses; Marie, mère du Christ, est à la fois vierge et mère; Dieu sait tout mais l'homme est libre d'un destin pourtant connu de Dieu.
De nombreux ouvrages théologiques et hérétiques fournirent à Bunuel et Carrière la matière à une suite de sketches dont la vérité et le sérieux historiques sont conformes aux représentations qu'en donne l'Église. Les dialogues, textes, citations sont extraits des Ancien et Nouveau Testaments, des Épîtres de saint Paul et des divers Evangiles, selon saint Jean, saint Mathieu, saint Marc ainsi que d'ouvrages écrits par des hérétiques, tels Jansénius. Certaines scènes sont dialoguées en latin, une autre, met en scène Michel Piccoli en marquis de Sade qui dit un texte emprunté à la Justine du "Divin Marquis".

Bunuel souhaitait également, depuis longtemps, tourner une vie du Christ où l'on aurait vu celui-ci se comporter comme un homme. Le grand cinéaste parvint en partie à réaliser ce projet dans LA VOlE LACTEE où Bernard Verley incarne un Christ qui court, chante, rit et projette même, un instant, de se raser !

L'idée du film lui est venue à la lecture de l'ouvrage de Menendez Pelayo, Histoire des hétérodoxes espagnols (paru à la fin du XIXe siècle, 1880-1882) peu après l'arrivée de Bunuel au Mexique.

Bunuel a résumé ses intentions à travers ce film par une boutade : "Je voudrais qu'après l'avoir vu sept athées trouvent la foi et que sept croyants la perdent."
Comme l'analyse Marcel Oms (auteur de Don luis Bunuel), ce n'est pas un match nul : un athée qui trouve la foi et un croyant qui la perd sont deux êtres qui accèdent enfin à une autre connaissance, parce qu'ils cessent de fonctionner dans des schémas reçus et remettent en cause leur vision du monde. Tous deux vont ainsi au-delà de ce qu'ils savaient ou croyaient.

C'est la voix de Bunuel que l'on entend à la radio, lisant un texte de Saint Jean de la Croix dans la scène où le Diable est assis à l'arrière d'une voiture qui vient de s'écraser.

Bunuel à propos du fameux duel "théologique" à l'épée entre un janséniste et un jésuite : "J'ai imaginé qu'au lieu de voir deux hommes assis, discutant à n'en plus finir, je pourrais remplacer le duel "théologique" par un véritable duel à l'épée. Je fais en sorte de trouver des idées visuelles, même pour les sujets les plus abstraits. S'il s'agissait uniquement de transcrire au cinéma des discussions verbales, il vaudrait mieux écrire un livre... mais je suis "agrafo", rebelle à l'écriture.".


CRITIQUES

Mon avis
Assurément encore un très grand film Bunuelien, déconcertant au premier abord pour qui ne s'intéresse pas aux nombreux monologues théologiques sur les dogmes chrétiens qui émaillent le film. Prenant le prétexte d'un road-movie de deux vagabonds en pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle, Bunuel laisse libre cours à son anticléricalisme (mais passionné par la religion depuis le début de son oeuvre), mettant un malin plaisir à mettre en doute la foi chrétienne et les fondements sur lesquels elle se base. L'humour bunuelien décalé, surréaliste et si délicieux met à mal et bouscule toutes les croyances chrétiennes en prenant pour base des textes véridiques empruntés aux Evangiles, aux hérétiques et c'est en cela que le film fait mouche. Le récit fait coexister différentes époques dans une même scène, ce qui peut dérouter le spectateur, mais cette imbrication est faite avec fluidité, subtilité et intelligence. Le talent de Bunuel est de n'être jamais lourd ni démonstratif, surtout avec un sujet pareil. Le découpage en épisodes permet d'insuffler un rythme enlevé et de ne pas ennuyer, passant à l'intérieur d'une même scène du passé au présent et gardant toujours un fil conducteur : la marche des deux vagabonds vers Saint Jacques. Bunuel se sert de n'importe quel détail pour passer d'une époque à une autre : ainsi des habits de chasseurs servent à passer d'une époque à l'autre pour deux étudiants du Moyen-Age. Sublime trouvaille. Bunuel peut tout se permettre et cela passe, c'est incroyable, dans quel autre film verrons-nous un maître d'hôtel discutant de théologie avec des serveurs. L'effet est plus saisissant que si c'étaient des évêques ou des cardinaux. Dans une autre scène, un personnage entend la fusillade qui se déroule dans la rêverie éveillée du vagabond Jean. Nous visualisons d'ailleurs son rêve où le pape est fusillé. Bunuel s'affranchit totalement de toute vraisemblance.


Autres critiques

"Anticlérical fasciné par la religion, Bunuel filme un récit picaresque, construit à la manière de Jacques le fataliste : deux badauds, qui vont de Paris à Saint-Jacques de Compostelle, croisent les hérétiques et les dogmatiques de tous les siècles (de Priscillien, au IVe siècle, au marquis de Sade). Réflexion pleine d'humour, servie par des acteurs formidables, sur les dogmes fondamentaux de la religion chrétienne, comme l'Eucharistie ("Le Christ est dans l'hostie comme le lièvre dans la terrine", avoue finalement un curé échappé de l'asile...). Bunuel s'attache au mystère de la religion et à la nature de la foi....Ce qui importe en effet, à ses yeux, c'est que croyants et athées aillent au-delà de ce qu'ils connaissent ou croient. Mine de rien, il nous rappelle ce qu'est la liberté de pensée."
Xavier Lardoux - Télérama

"Je fais du cinéma, qui est une machine à fabriquer des miracles », disait Buñuel, suggérant que tout était possible à l'écran, comme dans les Saintes Ecritures... Il en fait la preuve dans ce film qui est à la fois un conte et un essai très documenté pour lequel il lut quantité de livres de théologie. Son scénariste, Jean-Claude Carrière, lui offrit même une histoire de l'Eglise en quatre-vingts volumes ! Plus que jamais, Buñuel casse ici le moule traditionnel du cinéma, au profit d'une sorte de collage qui laisse place à pas mal d'humour, surréaliste ou non. Le voyage de deux pèlerins à Saint-Jacques-de-Compostelle sert de prétexte à cette traversée des débats et combats menés au nom de la foi, au fil du temps. C'est une véritable dictature du catholicisme que décrit Buñuel : tout le monde est catholique, les musulmans sont catholiques, les juifs aussi sont catholiques... Le Christ est partout, il est dans le pain de la communion comme le sanglier est dans le pâté. Mais, une fois dans l'estomac, qu'est-ce que devient le corps du Christ ? On passe du coq-à-l'âne, et du diable à la Vierge Marie, avec une liberté frondeuse, mais qui ne fait pas mouche à chaque scène. Le trouble ne s'installe que peu à peu, en particulier grâce à un personnage de prêtre joué par le formidable Julien Guiomar. Buñuel aimait rappeler que ce film lui valut à la fois de recevoir un prix pour son athéisme et d'être accusé de complicité avec le Vatican. Comme le dit un des personnages, la religion sans mystère ne serait pas la religion."
Frédéric Strauss - Télérama

"Conter peu à peu, raconter de petites histoires déliées et indépendantes, c'est là ce qui caractérise les films de la période française (du début des années soixante à Cet obscur objet du désir, son dernier film en 1979). Bunuel accentue une technique de narration déjà expérimentée au Mexique, le film à sketches, constitué d'une succession de courtes scènes soit closes sur elles-mêmes ou bien débouchant sur une séquence un peu plus longue. Comme ses contemporains Fellini et Pasolini, eux aussi amateurs de contes et d'historiettes chaotiques, le cinéaste présente toute une mosaique de situations différentes, opposées, voire contradictoires . Alternant conversations religieuses et scènes burlesques souvent absurdes, Bunuel crée un divertissement et propose une revue de la société de son temps, de l'Eglise, que nous découvrons en suivant les errances des deux pèlerins, nouveaux picaros . S'affranchissant de l'ordre chronologique et historique, il met cote à cote des hérétiques du Moyen Age et un combat à l'épée d'un janséniste et d'un jésuite au XVIIe siècle.
Le sketch lui permet de donner une lecture satirique et peu commune des Ecritures : on voit une Cène où le Christ est hilare, Jésus projette à un moment de se raser la barbe au grand dam de sa mère… Ce regard irrévérencieux, ce sens de l'absurde (une voiture s'écrase contre un arbre juste après une malédiction de Jean), c'est toujours celui du réalisateur du Chien andalou, du jeune auteur surréaliste, ami de Breton et Dali. Le merveilleux surréaliste, la croyance dans le " hasard objectif " se retrouvent dans l'humour piquant et irrévérencieux de La Voie lactée.
L'essentiel du film, c'est donc une grande conversation à bâtons rompus sur l'hérésie et sur certaines questions théologiques. Mais dans toutes les situations, le débat échoue : les personnages semblent déclamer sans s'entendre, ne se comprennent pas. La scène du duel théologique du Jésuite et du janséniste en est un parfait exemple : les héros du film jouent à la controverse comme ils jouent aux épées et c'est l'absurde, le comique qui prévalent puisque les conversations tournent court. Le curé du début du film accumule les paradoxes (tout le monde est catholique, même les protestants, les musulmans et les juifs) se contredit et finalement, le voilà mis en difficulté par le brigadier son interlocuteur. Qu'à cela ne tienne : il lui jette son café brûlant à la figure. Le spectateur apprend ensuite qu'il est fou. On le voit, pour Bunuel, la controverse avorte car elle est minée de l'intérieur.
Comment comprendre alors ce film ? N'est-il qu'une satire réjouissante des pouvoirs temporels et spirituels de l'Eglise, des origines à nos jours ? ne répond-il pas cependant à des angoisses profondes du réalisateur, élevé dans la religion catholique mais se déclarant athée ? Ce qui est certain, c'est que Bunuel tourne en dérision les efforts de conversion de ses personnages et ici, la conversion n'est rien qu'un détournement. Il invite le spectateur à rire des arguments, mais pas à rejeter les questions. Bunuel propose ici une philosophie fondée sur le doute et le rire, un gai savoir, à sa façon, balançant entre sérieux et ironie comme l'exprime cette boutade de l'auteur : " Grâce à Dieu, je suis athée. "
Source : Cine-Club Normale Sup


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