RESUME

La Côte d’Azur. Le producteur Meyerheimer est soucieux : Richard Benson risque de ne pas lui livrer à temps le scénario de LA FILLE QUI VOLA LA TOUR EIFFEL, son prochain film. Dans la suite d’un hôtel parisien, où il s’adonne à une oisiveté bien arrosée, Benson est rappelé à l’ordre puis reçoit la visite de Gabrielle Simpson, une secrétaire engagée pour accélérer les choses. Il reste deux jours avant l’échéance du 14 juillet et le scénario, pour l’instant, s’étale sur… deux pages blanches ! Le travail commence.
Benson imagine plusieurs débuts : pourquoi pas Marlene Dietrich entrant chez un grand couturier ? Et puis non… Il regarde Gabrielle : elle est belle. La voilà devenue l’héroïne du film. Le héros, bien sûr, c’est lui : un homme mûr encore séduisant. Richard et Gabrielle discutent, inventent, illustrent, donnent à leurs personnages toutes les nuances psychologiques pour accélérer ou retarder la naissance de tendres sentiments, dans la fiction et aussi entre eux. Ils mêlent tous les genres cinématographiques, comédie, épouvante, western (dans le Bois de Boulogne), policier, espionnage… Quand ils reviennent à la réalité, c’est pour argumenter ou se griser avec du champagne.
Mais les personnages – et eux-mêmes – se rendent à l’évidence : ils s’aiment ! Des truands, un inspecteur de police, un personnage secondaire et maladroit, le défilé du 14 juillet, un bal masqué à la Tour Eiffel et même le producteur n’y peuvent rien : le scénario terminé est jeté au ruisseau.
Richard et Gabrielle préfèrent la tradition : le baiser devant les fontaines du Trocadéro, avant l’apparition du mot « Fin ».


FICHE TECHNIQUE

Réalisation et production : Richard QUINE (1964)
Scénario et production : George AXELROD
D’après le film LA FÊTE À HENRIETTE de Julien DUVIVIER et Henri JEANSON
Directeur de la photographie : Charles LANG
Musique : Nelson RIDDLE
Robes d’Audrey Hepburn Hubert de GIVENCHY
Production : Richard Quine Productions / Charleston Enterprises
Distribution : Paramount (1964), puis Action Gitanes (1991)
Durée : 110 minutes

DISTRIBUTION

William HOLDEN : Richard Benson
Audrey HEPBURN : Gabrielle Simpson
Grégoire ASLAN : L’inspecteur de police
Noel COWARD : Le producteur Alexander Meyerheimer
Raymond BUSSIÈRES : Le truand
Christian DUVALEIX : Le maître d’hôtel
Tony CURTIS : Le personnage secondaire
Mel FERRER : Le docteur Jekyll
Marlene DIETRICH : Marlene Dietrich
Thomas MICHEL, Dominique BOSCHERO, Evi MIRANDI et
les voix de Frank SINATRA et Fred ASTAIRE


ANECDOTES

DEUX TÊTES FOLLES reprend le sujet de LA FÊTE À HENRIETTE de Julien Duvivier (1952), écrit par Henri Jeanson : le film en train de se faire, Paris, le 14 juillet, etc. Alors que les scénaristes, deux quinquagénaires, en restaient, dans le film français, au plan strictement professionnel (le ton à sonner au récit), ici, le couple intervient dans les scènes imaginées et surtout il s’agit d’une histoire d’amour déguisée en leçon de cinéma, puisqu’on y apprend de nombreux trucs : comment éviter la censure avec les fondus enchaînés, par exemple.
Le scénariste George Axelrod (né en 1922) collabora avec Billy Wilder (SEPT ANS DE RÉFLEXION, 1955), Joshua Logan (BUS STOP, 1956), et Blake Edwards (DIAMANTS SUR CANAPÉ, 1961, avec Audrey Hepburn). Il retrouva Richard Quine (1920-1989) en 1965 pour COMMENT TUER VOTRE FEMME (How to Murder Your Wife).

Le décorateur Jean d’Eaubonne figure à la fois au générique de LA FÊTE À HENRIETTE et à celui de DEUX TÊTES FOLLES.


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