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RESUME Un voyage dans les profondeurs de Beyrouth-Ouest pendant les massacres de Sabra et Chatila.
Vingt ans après, un homme raconte les horreurs de la guerre. Avant ses dix-sept ans, il est enrôlé dans l'armée israélienne et arrive à Beyrouth Ouest en septembre 1982. Le président Libanais Bachir Gemayel vient d'être assassiné, le jour de sa nomination. Trois jours plus tard, le jeune soldat quitte la capitale, témoin de l'atrocité des massacres des camps de Sabra et Chatila.
FICHE TECHNIQUE Réalisateur : Ari Folman Scénario : Ari Folman Compositeur : Max Richter Producteurs : Ari Folman, Serge Lalou, Gerhard Meixner, Yael Nahlieli , Roman Paul Durée : 1h27 Genre : Documentaire d'animation Date de sortie : 25 Juin 2008
AUTOUR DU FILM
- Ce «cartoon documentaire» traitant des rapports complexes entre Israël et le Liban est précédé d'un buzz assez conséquent. Il a été co-produit par la France, via Les Films d'Ici, et sortira sur les écrans français sous la bannière Le Pacte, la nouvelle société de distribution de Jean Labadie (ex-président de Bac Films).
CRITIQUES
"Le film revient, de façon aussi originale que pertinente, sur le massacre de centaines de Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila au Liban, perpetré en 1982 par les Phalangistes (la milice chrétienne), au moment où le pays était occupé par l’armée israélienne. Le point de départ est le suivant : le réalisateur, ancien soldat qui avait effacé cette époque de sa mémoire, éprouve le besoin soudain de s’y replonger. La forme du film est inédite, donc stimulante : Folman est d’abord allé interroger et filmer des témoins de l’époque, ses anciens compagnons d’armes, puis a tiré de ce documentaire un storyboard, devenu un dessin animé… Le cinéaste justifie cette démarche : "(…) tourner en "images réelles" ne me convenait pas. Qu’est-ce que cela aurait donné ? Un quarantenaire interviewé sur fond noir, racontant des histoires vieilles de 25 ans, sans aucune images d’archives pour illustrer son propos. Quel ennui ! Alors l’animation m’est apparue comme la seule solution, avec sa part d’imaginaire." Pari réussi. Si la fiction peut rendre compte de l’état d’esprit dans lequel se trouve un soldat (sur un sujet voisin, on pense au remarquable et récent Beaufort), l’animation se révèle un détour judicieux, à la fois en instaurant une distance et en plaçant le spectateur au plus près des sensations. Pas loin d’une cure psychanalytique, Valse avec Bachir (on vous laisse découvrir l'explication du titre, une des plus belles séquences du film) se présente ainsi comme un voyage dans la mémoire d’un Ari dans tous ses états : fantasmes, cauchemars, hallucinations, souvenirs flous ou refoulés... La guerre, nous dit le film, ça ne laisse pas seulement des trous dans la chair, mais dans la tête aussi. De même que la force de Persepolis résidait (entre autres) dans son côté "autoportrait d’une jeune fille insolente", Valse avec Bachir passionne et émeut par sa dimension éminemment personnelle (Ari se souvient des combats, mais aussi du jour où sa copine l’a largué, des morceaux d’OMD ou PIL qu’il écoutait…). Allociné
"Un film d'animation au palmarès : ce coup d'éclat réalisé l'an dernier par Marjane Satrapi, auteur de Persepolis, sera-t-il réédité par Ari Folman ? La chose est envisageable car cette œuvre d'art originale ne ressemble à rien de comparable dans l'histoire du cinéma. Valse avec Bachir arbore des arguments séduisants. Le film mêle astucieusement le documentaire politique et la chronique autobiographique, le film de guerre et la psychanalyse, la transcription de rêves – réminiscences, fantasmes – et l'animation graphique flamboyante. Cette fresque explosive explore l'inconscient d'un Israélien – Ari Folman, confessant que ce film est son "histoire personnelle" – dont les nuits sont troublées par des hallucinations. Jadis soldat expédié à Beyrouth lors de la première guerre du Liban, en 1982, il entend comprendre ce qui le hante, remonter à la source de ses tourments, retrouver trace de ce qu'il a vu, vécu et occulté. Imaginaire et objectivité sont les deux ingrédients épicés de ce cocktail qui a nécessité quatre ans de travail. Dans un premier temps, Ari Folman a interviewé ses anciens compagnons d'armes pour leur demander d'exhumer leurs propres souvenirs, puis une série de psychiatres qui décryptent leurs visions et cauchemars. Dans un second temps, ces témoignages ont été transformés en dessins animés, non par le système du rotoscope qui permet de repeindre l'enregistrement vidéo, mais au fil d'une création graphique réaliste (il faut rendre hommage au directeur artistique, David Polonsky) qui permet de reconnaître le profil des protagonistes. A cette enquête se sont ajoutées des scènes de vie privée et des évocations d'épisodes de guerre, eux aussi composés sur une palette graphique vouée à projeter des flashes de terreurs et des songes irréels. C'est par une séquence fantastique que débute le film : une meute de chiens fous court, tous crocs menaçants, à travers une ville jusqu'à la demeure d'un ancien guerrier. Les spécialistes de la mémoire inventée permettent à Folman et à ses anciens compagnons d'armes d'entamer une thérapie médicale et cinématographique, de dénicher des images effacées du disque dur de leur mémoire. Ils aboutissent aux massacres des Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila par les phalangistes chrétiens de Béchir Gemayel, pour venger l'assassinat de ce dernier. Valse avec Bachir est un film sur la peur et sur la culpabilité qui ose montrer ces soldats israéliens comme victimes. Cette interprétation de la guerre par des soldats quelconques met l'accent sur le stress post-traumatique qui les habite, leur culpabilité de rescapés, la douleur d'avoir été impuissants à empêcher cette boucherie non commanditée par leur hiérarchie militaire. Culpabilité attisée par une hantise : ils n'ont pas participé aux massacres mais ne sont-ils pas suspects d'avoir endossé le rôle des nazis durant la seconde guerre mondiale, se demande Folman. Leur chaos psychologique met en effet en regard Sabra et Chatila et le ghetto de Varsovie. Outre ces morceaux de bravoure que sont l'attaque d'un tank israélien par des milices palestiniennes, une tuerie dans un verger, l'entrée stupéfiante de soldats israéliens dans Beyrouth sous les rafales de snipers, une scène récurrente ne cesse de renvoyer ces jeunes fantassins à l'horreur des camps de concentration : trois hommes surgissant nus de la mer, squelettiques, sortis de l'enfer. Rien de glamour ni de glorieux dans cette épopée d'hommes qui ne retrouvent leurs ombres que grâce aux expertises freudiennes. Valse avec Bachir est d'ailleurs truffé de signes illustrant le désir et la mort, la sensualité féminine et le refuge marin... Jusqu'à ce que quelques dernières images – des documents d'archives en vidéo et photo cette fois – authentifient les blessures en faisant basculer le film du dessin au drame réel. Jean-Luc Douin - Le monde
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