RESUME

Vieil homme orgueilleux et droit, Homer Bannon règne sur un grand ranch texan. Son fils Hud le déçoit beaucoup: la trentaine, le caractère impérieux et l'humeur changeante, celui-ci passe son temps à boire et à coucher avec les femmes du bourg voisin. Homer a cependant une consolation : son petit-fils orphelin, Lon, un adolescent idéaliste et tendre. Quand le bétail tombe malade, Hud suggère de le vendre sans plus tarder. Homer s'y refuse. Hud essaie alors de le faire mettre sous tutelle. Blessé par l'attitude de son fils, le vieillard s'en ouvre à Lon que cet antagonisme déchire, car s'il aime son grand-père, il n'est pas moins admiratif de son oncle, dont il envie le style de vie. Aussi, le soir où ce dernier lui propose de l'accompagner en ville, part-il sans hésiter, au désespoir d'Homer.

Quand ils regagnent le ranch, Hud, un peu éméché, tente d'abuser d'Alma, belle femme d'une trentaine d'années qui tient la maison et qui n'a jamais pris au sérieux ses avances. C'est l'arrivée de Lon, qu'elle aime comme son fils, qui met un terme aux agissements de Hud Le lendemain, le bétail, victime de la fièvre aphteuse, est abattu après avoir été poussé dans une fosse. Pendant ce temps, Lon conduit à la ville Alma, qui a décidé de partir. Hud les y rejoint pour faire ses adieux. Sur le chemin du retour, l'oncle et le neveu découvrent Homer gisant sur la chaussée : il a fait une chute de cheval. Transporté à la maison, il y meurt un peu plus tard Après l'enterrement du vieil homme, Lon quitte son oncle et le ranch. Hud est maintenant le maître, mais il est seul.


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Martin RITT (1963)
Scénario : I RAVETCH, Harriet FRANK Jr
D'après le roman " Horseman, Pass By " de Larry McMURTRY
Directeur de la photographie : James WONG HOWE
Musique : Elmer BERNSTEIN
Production : M RITT, Irving RAVETCH
Distribution : Paramount
Durée : 112 minutes

DISTRIBUTION

Paul NEWMAN (Hud Bannon)
Melvyn DOUGLAS (Homer Bannon)
Patricia NEAL (Alma)
Brandon DE WILDE (Lon Bannon)
John ASHLEY (Hermy)
Whit BISSELL (Burris)
Crahan DENTON (Jesse)
Val AVERY (José)
Sheldon ALLMAN (Thompson)
Pitt HERBERT (Larker)
Peter BROOKS (George)
Curt CONWAY (Truman Peters)


ANECDOTES

Ce cinquième film de la collaboration Newman-Ritt adapte un roman de Larry McMurtry, un jeune écrivain dont trois autres oeuvres ont été ultérieurement portées à l'écran par Peter Bogdanovich (LA DERNIERE SEANCE), Sidney Lumet (LOVIN'MOLLY) et James L Brooks (TENDRES PASSIONS) Présenté à la Mostra de Venise, LE PLUS SAUVAGE D'ENTRE TOUS y obtint le Prix de l'office Catholique du Cinéma En outre, Patricia Neal et Melvyn Douglas reçurent respectivement l'Oscar de la Meilleure Actrice et celui du Second Rôle Masculin. Quant à Paul Newman, bien que nommé pour la troisième fois pour l'Oscar du Meilleur Acteur -après LA CHATTE SUR UN TOIT BRÛLANT et L ARNAQUEUR - il en fut une nouvelle fois privé de nouveau au profit de Sidney Poitier pour son interprétation dans LE LYS DES CHAMPS.

CRITIQUES

Mon avis

Un des plus grands rôles de Paul Newman (figurant parmi ses préférés) pour le meilleur film de son association avec Martin Ritt. Il interprète magnifiquement ce Hud Bannon, un type au fond minable et égoïste, plutôt antipathique qui s’oppose un peu à tout le monde et en particulier à son père fermier texan qu’il aide depuis son plus jeune âge, dans cette petite bourgade du Texas à l’aube du progrès et des puits de pétrole et des forages prenant la place des terres qui étaient dévolues aux élevages de troupeaux. Il sait jouer de son charme auprès des femmes, de préférence mariées mais derrière cette façade se cache un monstre sans aucun scrupule ni intérêt pour autrui. Il aime la boisson, les bagarres et attend avec impatience la mort de son père. La force du film est de nous montrer par petites touches progressives qui est réellement ce Hud pour que le public à l’image du personnage du neveu, d’abord fasciné par la séduction et le charme viril de son oncle, finisse par voir clair et le détester. Paul Newman n’aura de cesse dans ses rôles de détruire l’image du beau gosse aux yeux bleus qui lui colle à la peau mais le public, surtout féminin, n’arrivera jamais à le haïr vraiment et trouvera même à un personnage aussi détestable que Hud des qualités d’anti héros fascinant les adolescents alors que c’est une sombre crapule.
La photo d’un beau noir et blanc contrasté est due au grand chef opérateur James Wong Howe. Le reste de l’interprétation est de tout premier ordre, avec une très convaincante et émouvante Patricia Neal dans le rôle de la domestique Alma que Hud tentera de violer.
En conclusion, un très bon film au charme crépusculaire, désenchanté et amer offrant un des plus beaux rôles de sa carrière à Paul Newman et participant très certainement à sa légende.

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