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Paul NEWMAN - LE CLAN DES IRRÉDUCTIBLES (1971 - SOMETIMES A GREAT NOTION)




RESUME COMPLET

**** ATTENTION SPOILER****

La vie des bûcherons en Oregon est de plus en plus difficile. Le prix du bois a chuté et les syndicats tentent d'organiser une grève. Tous s'y rallient, à l'exception de la famille Stamper, une tribu d'irréductibles dont la devise est " Never give an inch " (" Ne pas céder d'un pouce "). Le patriarche, Henry, a eu un fils (Hank) d'une première épouse, morte peu après. Il s'est remarié avec une jeune femme qui, ne supportant pas la solitude des montagnes et l'atmosphère étouffante du clan, est partie en emmenant avec elle son fils Leland, dit " Lee ". Aujourd'hui, Henry fait tourner l'entreprise avec Hank, son cousin Joe Ben et leurs épouses respectives, Viv et Jan. Malgré la pression insistante des délégués syndicaux Floyd et Draeger, ils continuent de couper leur bois et de livrer leurs clients.
Sur ces entrefaites, Lee reparaît. Sa mère s'est suicidée et lui-même a tenté de mettre fin à ses jours. Il est plein de rancune envers son père pour n'avoir pas su rendre sa mère heureuse et envers Hank pour avoir eu jadis une brève aventure avec elle. La seule personne avec laquelle il se sent des affinités est Viv, elle aussi " étrangère " à la tribu.
Considérés comme des briseurs de grève, les Stamper sont en butte à des agressions répétées. Une grue est sabotée et Lee manque d'être fauché par un câble. Par mesure de rétorsion, Hank fait irruption dans le local du syndicat et scie en deux le bureau du délégué. Williard Eggleston, principal commerçant de la ville, se dit désespéré et supplie Hank de se rallier aux grévistes afin que le conflit aboutisse et que les affaires reprennent. Peu après, il s'électrocute en réparant l'affiche lumineuse de son cinéma, un accident que tous prendront pour un suicide et dont ils rendront responsables les Stamper.
Sortant de sa réserve, Viv affronte son mari et son beau-père et leur demande de faire des concessions, mais ils restent fermes sur leurs positions. Lors d'une coupe de bois, un drame se produit : écrasé par un arbre, Henry est emmené par Lee à l'hôpital, tandis que Hank tente de dégager Joe Ben, coincé sous un tronc dans la rivière. Toutefois, ses efforts sont inutiles et le malheureux finit par mourir noyé. Suivant les conseils de Lee, Viv décide de quitter définitivement la région. Henry étant mort, Hank et Lee descendent seuls la rivière avec leur cargaison de bois. À l'avant du remorqueur, le bras coupé d'Henry fait un geste obscène à l'intention des bûcherons assistant, de la rive, à cette insolente manifestation d'indépendance.


FICHE TECHNIQUE

Réalisation et production : Paul NEWMAN (1971)
Scénario : John GAY
D'après le roman de Ken KESEY
Directeur de la photographie : Richard MOORE
Musique : Henry MANCINI
Production : John C FOREMAN / Universal
Distribution : CIC
Tournage : Central Coast, Newport, Toledo / Oregon, USA
Durée : 113 minutes
Genre : Drame, action, aventure


DISTRIBUTION

Henry FONDA (Henry Stamper)
Paul NEWMAN (Hank Stamper)
Lee REMICK (Viv Stamper)
Michael SARRAZIN (Leland Stamper, dit " Lee ")
Richard JAECKEL (Joe Ben)
Linda LAWSON (Jan)
Roy POOLE (Draeger)
Joe MAROSS (Floyd)
Lee DeBROUX (Williard Eggleston)


ANECDOTES

Le tournant des années 1970 marqua un des sommets dans la carrière de Paul Newman : depuis deux ans, il était élu " acteur préféré du public " et commençait à être connu comme producteur et comme réalisateur, grâce à un premier long métrage, RACHEL, RACHEL (1968), écrit pour son épouse Joanne Woodward. Il participait aussi aux luttes sociales et politiques, ce qui explique son choix d'une œuvre engagée de Ken Kesey (auteur par ailleurs de " Vol au-dessus d'un nid de coucou "). À l'origine, il ne comptait pas assurer la mise en scène, mais il dut s'y résoudre, faute d'avoir trouvé un candidat. Le film valut à Richard Jaeckel une nomination à l'Oscar du Meilleur Second Rôle masculin. La scène de sa noyade reste en effet un moment inoubliable du film.

Le 22 juin 1970, Newman commence le tournage du film qu'il produit avec John Foreman, sous la direction de Richard A. Colla.
Le 29 juin, Newman se casse la cheville en répétant la séquence de la course de moto. Le film doit être arrêté environ un mois, alors qu'il reste cinq semaines de tournage. Richard Colla se retire de l'affaire. Après sa convalescence, Newman reprend à sa compte la mise en scène et termine le film.

Juste avant la sortie, il y avait une scène d'amour entre Michael Sarrazin et Lee Remick qui a été coupée. Cette scène incluait une nudité explicite. Dans le montage final, leur liaison est seulement insinuée.

Le film fut un échec commercial énorme. Newman pensa qu'il aurait fallu changer le titre. C'est sans doute pour cela que le film s'intitule en Angleterre : "Never give an inch" ("Ne cédez pas d'un pouce"), devise des Stamper.

Newman expliquait à Gordon Gow ("Films and filming", mars 1973) que "Thématiquement, c'est un film très faible, mais émotionnellement, c'est un film plutôt fort."

CRITIQUES

Mon avis

Très bon film, parmi mes favoris de Paul Newman avec un casting excellent, une réalisation efficace, une histoire solide d'une famille de bucherons qui maintiennent des anciennes valeurs indiviualistes en s'opposant à la grève locale imposée par les syndicats et en voulant continuer coute que coute à couper et livrer leur bois, bravant les hostilités et sabotages en tout genre mais succombant aux dures lois de la nature.
Le personnage de Paul Newman est un individualiste macho, proche de Hud. Il se bat, chasse et boit sans arrêt de la bière. Il n'a pas de conscience sociale, est particulièrement sarcastique envers les grévistes et son demi-frère Lee, un hippie aux cheveux longs, qu'il traite de Rita Hayworth. Il partage avec son père (admirablement interprété par Henry Fonda) outre une fierté professionnelle, le même conservatisme rigide et but dans la vie qui est de "travailler et manger et dormir, baiser et boire". Dans cet univers d'hommes, il n'est pas étonnant que les femmes soient relégués à l'arrière-plan, réduits à de simples objets sexuels, passant leur temps à cuisiner et faire le ménage.
Paul Newman, ne l'oublions pas, est un très bon réalisateur. Même s'il a repris la mise en scène de ce film après le départ de Richard Colla, il a su imprimé sa marque et a bien su capturé tous les détails d'une exploitation forestière, de l'abattage du bois avec un sens des scènes d'action indéniable. A l'image de la séquence admirable par son côté tragi-comique où Newman essaie de sauver de la noyade son frère coincé sous un tronc dans la rivière en lui insufflant de l'air dans les poumons. La dernière scène st aussi mémorable par son côté inattendu et provocateur.
Même si ces aventures masculines hautes en couleur tranchent fortement avec les autres films que Newman aura réalisé, notamment les deux drames féminins aux univers confinés et introvertis que sont "Rachel Rachel" et "De l'influence des rayons...", le style de Paul Newman est bien là alliant à la fois sensibilité et dureté avec un sens de la violence et de la nature, particulèrement maitrisé ici.
Vous l'aurez compris, ce film est hautement recommandé pour les fans de Paul Newman.

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Dernière modification le : 20/02/2008 @ 18:24
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