RESUMESur les ordres de Mackintosh, un chef du contre-espionnage Rearden vole un lot de diamants. Dénoncé par un coup de téléphone anonyme, il est arrêté et condamné à vingt ans de prison. Peu après son incarcération, une organisation secrète, les "Scarperers", lui propose de le faire évader avec un agent communiste, Slade, contre la moitié de la valeur des diamants.
Après une évasion spectaculaire, les deux hommes se retrouvent prisonniers dans une maison isolée en Irlande, sous la surveillance d'une "forte femme", Gerda. Rearden réussit à s'enfuir, mais il est poursuivi par ses gardiens qui ont découvert sa véritable mission : s'infiltrer dans les "Scarperers" pour mettre en évidence leurs liens avec le député Wheeler. Rearden contacte Mrs Smith, la fille de Mackintosh qui lui apprend que son père a été victime d'un attentat.
Entre temps, Slade s'est réfugié sur le yacht de Wheeler, justement mouillé au large de l'Irlande et qui doit partir vers Malte. Au cours d'une réception, Mrs Smith, venue sur l'île avec Rearden, aperçoit Slade mais elle est enlevée par les sbires du député. Rearden avertit la police. Se sachant découvert, Wheeler donne rendez-vous à l'homme de Mackintosh dans une église. Il lui offre d'échanger la vie de Mrs Smith contre leur liberté à lui et à Slade. Rearden accepte, mais Mrs Smith abat Slade et Wheller pour venger son père.
FICHE TECHNIQUERéalisation : John HUSTON (1973)
Scénario : Walter HILL
D'après le roman "The Freedom Trap" de Desmond BAGLEY
Directeur de la photographie : Oswald MORDS
Musique : Maurice JARRE
Production : John FOREMAN, John HUSTON, Paul NEWMAN
Distribution : Warner-Columbia
Durée : 99 minutes
DISTRIBUTIONPaul NEWMAN (Rearden)
Dominique SANDA (Mrs Smith)
James MASON (Sir George Wheeler)
Harry ANDREWS (Angus Mackintosh)
Ian BANNEN (Slade)
Michael HORDERN (Brown)
Nigel PATRICK (Soames-Trevelyan)
Jenny RUNACRE (Gerda)
Leo GENN (Rollins)
Peter VAUGHAN (Brunskill)
ANECDOTESTrès satisfaits de leur association dans JUGE ET HORS-LA-LOI, en 1972, John Huston et Paul Newman ont tourné ensemble LE PIÈGE l'année suivante. LE PIÈCE est le sixième échec commercial consécutif de Paul Newman aux États-Unis. Sa popularité avait décliné régulièrement depuis BUTCH CASSIDY ET LE KID (1969) et le film qu'il réalisa, DE L'EFFET DES RAYONS GAMMA SUR LE COMPORTEMENT DES MARGUERITES (1972) ne fit rien pour l'aider. Cependant, si sa cote est faible aux États-Unis son prestige grandit en Angleterre et en France où tous ses films sont accueillis très chaleureusement, tant par la critique que par le public.
L'acteur anglais Leo Genn (1905-1978) a d'abord exercé trois ans le métier d'avocat, avant de se consacrer au cinéma et au théâtre. Se partageant entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, il a tourné trois films en France, CHANTACE (Guy Lefranc) et L'AMANT DE LADY CHATTERLEY (Marc Allégret) en 1955 et LE SILENCIEUX (Claude Pinoteau) en 1972. Mais son interprétation du poète Petrone dans QUO VADIS (1951, Mervyn LeRoy) est le point culminant de sa carrière.
CRITIQUESMon avisBon film d’espionnage, le piège est un peu à tort considéré comme mineur dans la filmographie de John Huston, même si c’est à l’évidence un travail de commande. Le film s’avère très divertissant, bien mené, sans temps mort, avec une composition tout en finesse et sobriété de Paul Newman, qui à près de cinquante ans, conserve une forme éblouissante. La belle musique de Maurice Jarre contribue aussi efficacement à la réussite du film. C’est à un jeu de miroirs fascinant auquel nous assistons, chaque personnage se révèlera tout à fait différent de ce qu’il semble être à première vue.
Autres critiques "Rearden reçoit de Mackintosh et de sa secrétaire, Mrs Smith, l'ordre de s'emparer d'une cargaison de diamants. Le vol est exécuté, le butin négocié et l'argent mis en sécurité en Suisse. De retour en Angleterre, il est arrêté et emprisonné. Rearden prépare son évasion... Considéré comme une réalisation mineure dans l'oeuvre immense de John Huston, Le Piège est une habile variation sur un genre bien codé, le film d'espionnage. Diabolique, le cinéaste nous embarque dans un univers étonnant, fait de tromperie et de faux-semblants. Il parsème son scénario de trous mystérieux, de coïncidences étranges, d'obscures approximations. Ce goût du jeu et de la manipulation, cette description du monde pourri de l'espionnage, il les développait déjà, en 1969, dans La Lettre du Kremlin, avec le même humour -féroce, la même morale pessimiste. Mais Huston n'oublie pas le plaisir des spectateurs. Il propose quelques scènes d'action éblouissantes et une remarquable distribution, avec un Paul Newman et un James Mason étincelants, ainsi qu'une Dominique Sanda sensible et implacable."
Gérard Camy -
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