RESUMEDans une petite ville du Kansas, en 1928, Deanie Loomis et Bud Stemper sont deux élèves du collège, très épris l'un de l'autre. Ils essaient de garder leur affection sur un plan intellectuel, ils répriment leur besoin physique.
Deanie a une mère autoritaire qui lui interdit d'avoir des relations avec les hommes. Le père de Bud, Ace stamper, est un riche propriétaire de puits de pétrole alors que celui de Deanie n'est qu'un petit actionnaire. Ace Stamper règne en despote sur sa famille et réussit à convaincre Bud de faire ses études à Yale, pendant quatre ans, avant de songer au mariage avec Deanie.
Bud a une pneumonie, après s'être rétabli, le désir le tenaillant, il accepte les avances de Juanita, une camarade de Deanie peu farouche. Furieuse, Deanie s'offre à lui. Il résiste à sa passion et déséquilibrée, la jeune fille tente de se suicider. Elle est conduite dans un hôpital psychiatrique où elle est soignée pour troubles nerveux. Plusieurs drames arrivent à Bud. Sa soeur nymphomane, Ginny, meurt dans un accident de voiture et Ace stamper ruiné par le krach financier d'octobre 1929 se suicide.
Bud quitte Yale et se marie avec Angelina, une jeune serveuse italienne de New Haven dont les parents tiennent un restaurant. Quant à Deanie, guérie, elle quitte la clinique où elle est tombée amoureuse d'un autre malade, Johnny Masterson, médecin à Cincinnati. Elle se rend dans sa ville natale pour annoncer à sa mère qu'elle va se marier avec lui. Puis, en compagnie de deux anciens camarades de collège, elle rend visite à Bud, cultivateur, marié et père d'un enfant, qu'elle revoit sans amertume et quitte définitivement.
FICHE TECHNIQUERéalisateur : Elia Kazan
Scénario : William Inge
Producteur : Elia Kazan (Newton NBI Production)
Images : Boris Kaufman (Technicolor)
Son : Edward Johnstone, Richard Vorisek
Montage : Gene Milford
Direction artistisque : Richard Sylbert
Décors : Gene Callahan
Costumes : Anna Hill Johnstone
Musique : David Amram
Distribution : Warner Brothers
Tournage : New York, USA studios FILMWAYS
Durée : 2H04
Couleur : Couleur
Genre : Drame
Sortie : USA 10 octobre 1961 / Paris 23 mars 1962
DISTRIBUTIONNatalie Wood...Wilma Dean "Deanie" Loomis
Warren Beatty...Bud Stamper
Pat Hingle...Ace Stamper
Audrey Christie...Mme Loamis
Barbara Loden...Ginny Stamper
Zohra Lampert...Angelina
Fred Stewart...Del Loomis
Joanna Roos...Mrs Stamper
Jan Norris...Juanita Howard
Gary Lockwood...Toots
Sandry Dennis...Kay
Crystal Field...Hazel
Marla Adams...June
Lynn Loring...Carolyn
John Mc Govern...Doc Smiley
Martine Bartlett...Mademoiselle Metcalf
Sean Garrison...Glenn
William Inge...Le pasteur
Charles Robinson...Johnny Masterson
Phyllis Diller...Texas Guinan
Phoebe MacKay...La bonne
ANECDOTESVenant après LE FLEUVE SAUVAGE, ce film précède le cycle autobiographique entrepris par Elia Kazan avec AMERICA AMERICA et L'ARRANGEMENT. Mais en 1929, année de l'action du film, Kazan avait l'âge de ses héros et en 1961 sa fille et son fils ont vingt-deux et vingt ans. Son propre père avait été ruiné par le krach et il avait dû travailler comme serveur pour pouvoir terminer ses études. Il a vu des gens ruinés se suicider, en sautant par des fenêtres, comme dans le film. Les détails autobiographiques abondent déjà. Kazan poursuit sa recherche de l'Amérique et de ses racines (la famille) avant de parler à la première personne à partir d'AMERICA AMERICA.
William Inge le scénariste, tient un petit rôle dans le film, celui du révérend Whiteman; Barbara Loden, également cinéaste, morte en 1980, fut la seconde femme d'Elia Kazan.
Le titre américain "La splendeur dans l'herbe" est pris à un poème de Wordsworth. Une phrase d'Inge fut déterminante pour Kazan : "J'aimerais raconter comment nous devons pardonner à nos parents."
CRITIQUESMon avisAutres critiques "Personnages en crise, explosions de violence venant ébranler le cadre quasi carcéral de la famille américaine : on retrouve les motifs qu'Elia Kazan, via Steinbeck, avait développés dans A l'est d'Eden. Mais ce n'est plus seulement la figure du père qui est ici en accusation. Kazan règle leurs comptes à toutes les valeurs d'une société américaine à la fois puritaine et hypocrite. Tandis que certains « appétits », comme la soif de pouvoir, l'appât du gain, le plaisir de la bonne chère, sont licites, le désir sexuel est frappé d'un tabou infamant.
L'équilibre miraculeux du film tient à son contexte historique : la violence du krach de Wall Street vient comme justifier a posteriori l'atmosphère de décadence hystérique... La scène finale, bilan apaisé d'un rendez-vous manqué, ouverte à toutes les interprétations (qui regrette quoi ?), est une des plus belles jamais tournées par Kazan."
Aurélien Ferenczi -
Télérama"ce Kazan-là est assez rarement programmé à la télévision. Raison supplémentaire pour ne pas le rater, car on s'en souvient comme d'un grand film, porté par des acteurs considérables."
Pascal Mérigeau -
Téléobs"S'agirait-il du plus beau film d'Elia Kazan ? Il a du moins poussé là à son comble, avec ses comédiens, le style Actors Studio, cette école dont il fut l'un des fondateurs. Certes, aucun de ceux qui assistèrent aux premiers cours (Marlon Brando, Montgomery Clift, Sidney Lumet, Eli Wallach, Karl Malden...) ne se retrouvent au générique. Mais on jurerait que Natalie Wood et Warren Beatty ont de tout temps été formés à cette école. «A cette époque, dira pourtant Kazan de Warren Beatty, cette future vedette était un jeune homme maladroit et gauche qui sortait du lycée et cherchait à échapper à l'influence de son père.» N'empêche, par sa pesanteur convulsive, son érotisme viril (plus viril en tout cas que celui de Brando), ses expressions si délibérément intériorisées, Beatty illustrait bien les moiteurs introspectives d'un style de jeu dont on se demande s'il n'est pas aujourd'hui prodigieusement daté.
Difficile, certes, de voir «la Fièvre dans le sang» après n'importe quel film interprété par Gary Cooper ou Robert Mitchum, ces acteurs génialement imperturbables. Mais le film de Kazan est tout de même formidable. Cette sombre, cette torride histoire de jeunes gens qui s'aiment, dans le Kansas de la crise de 1929, et que le puritanisme ambiant pousse vers la frustration, la névrose, le malheur, est admirablement écrite par William Inge. Mieux, elle s'accorde à ce style de mise en scène et surtout d'interprétation. Répétons-le, «la Fièvre dans le sang» est un grand film de l'histoire du cinéma."
Frédéric Vitoux -
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