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Johansson - 2008 - VICKY CHRISTINA BARCELONA


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"Le joyeux exil de Woody Allen
Voici l'étape espagnole du Woody Allen European Tour. Exilé de sa bulle new-yorkaise pour cause d'épuisement de son crédit auprès des studios hollywoodiens, Woody Allen a débuté ce voyage européen depuis déjà quatre ans, pour son plus grand bénéfice artistique et financier. Après trois incursions successives en Angleterre (Match Point, 2005, Scoop, 2006, Le Rêve de Cassandre, 2007), et avant une probable halte en France, Vicky Cristina Barcelona, comédie sentimentale tournée à cent à l'heure, invite le public à un exubérant arrêt ibérique.
C'est à Barcelone, baroque et fiévreuse capitale catalane, que se déroule ce qu'il ne faut pas craindre de nommer l'espagnolade. Là, un beau matin, débarquent à l'aéroport deux belles jeunes femmes américaines, invitées à passer l'été par les parents éloignés de l'une d'entre elles résidant dans la ville.
Le film procède en partie de l'antagonisme qui caractérise ce tandem. Vicky (Rebecca Hall), la brune élégante, est une sage étudiante qui termine un mémoire sur l'identité catalane et a laissé au pays son fiancé, jeune businessman aussi piquant qu'un pot de yaourt. Cristina (Scarlett Johansson), la blonde explosive, est une épidermique velléitaire en quête de vocation artistique, d'expériences nouvelles et de sensations fortes.
Le réalisateur va donc s'amuser à soumettre ces deux modernes jouvencelles à un jeu trépidant qui brouille la donne de départ. Du moment où elles posent le pied sur le sol espagnol, les événements ne cesseront de s'accélérer, les esprits de s'échauffer, les coeurs de s'affoler. L'obtention de ce précipité passe par l'ajout d'un puissant réactif local. Il s'agit de Juan Antonio (Javier Bardem), artiste peintre exalté et ténébreux, qui, de notoriété publique, n'est jamais vraiment sorti de la relation passionnelle et violente qu'il entretient avec son ex-femme, Maria Elena (Penélope Cruz), qui a pourtant failli le trucider d'un coup de couteau.
Plus que les charmes réels de l'individu, c'est cette rumeur qui incite Cristina, avide de romanesque, à en tomber raide amoureuse lorsqu'elle le croise au vernissage d'une exposition. Et c'est sa faim d'expérience passionnelle qui l'incite à répondre favorablement à l'artiste lorsqu'il propose sans détour aux jeunes femmes de passer un week-end en sa compagnie à Oviedo pour y admirer une sculpture rare du Christ et y faire accessoirement l'amour à trois après un bon dîner. Rétive à cet épicurisme frelaté, Vicky, qui bat froid Juan Antonio, se laisse pourtant entraîner dans l'aventure par Cristina.
Et ce qui doit arriver n'arrive justement pas. Victime d'une inflammation ibérique de son ulcère, Cristina s'alite, et c'est Vicky, dont la froideur cache des trésors romantiques insoupçonnés, qui se laisse finalement subjuguer par l'arsenal vieux style (dîner aux chandelles, guitare au clair de lune...) que déploie à son intention le bellâtre tourmenté.
Mais le retour à Barcelone renverse de nouveau la donne, avec l'arrivée du fiancé de Vicky, qui organise leur mariage en Espagne, et l'installation de Cristina, conquise à son tour en quatrième vitesse, avec Juan Antonio. Chez qui ne tarde pas à débarquer Maria Elena, tout juste sortie d'une tentative de suicide, et avec la folie furieuse de laquelle Juan Antonio et Cristina finissent par composer un ménage à trois, façon corrida.
L'histoire, basée sur l'accumulation des péripéties, l'accélération des ellipses et le retournement des situations, se poursuit bien au-delà de ce point et le spectateur l'appréciera pour ce qu'elle est : une fantaisie débridée servie par d'excellents acteurs et des moments de comique jubilatoire, notamment dans l'outrance échevelée que Bardem et Cruz confèrent à la perversion morbide de leur relation.
Mais le film recèle bien d'autres intérêts. L'intelligence de son style d'abord, dont la vitesse et la perpétuelle fuite en avant des personnages s'accordent avec l'architecture baroque de Barcelone, très présente dans le film. Mais aussi bien la manière dont cette fable utilise l'imagerie populaire, voire les clichés les plus éculés (sur l'Amérique aussi bien que sur l'Espagne) pour en tirer, dans la tradition du classicisme hollywoodien, une vérité universelle sur l'inconstance des sentiments.
Mais ce détour européen, qui est aussi un retour en grande forme cinématographique, permet surtout de lancer une ultime hypothèse sur le cinéma de Woody Allen. La manière exceptionnelle dont le cinéaste retrouve ses fondamentaux en filmant hors de son territoire, là où tant d'autres les perdent, fait penser qu'il n'aura jamais complètement été ce réalisateur juif new-yorkais qu'on a voulu qu'il soit. Du moins pas davantage qu'il n'est aujourd'hui anglais ou espagnol. En vérité, Allen n'est rien d'autre qu'un alien, étranger à tout, à commencer par lui-même. Il est par conséquent partout chez lui, où chacune de ses apparitions (qu'il soit ou non à l'écran) est une disparition de plus. Ce programme instable, Woody Allen l'avait définitivement formulé dans un chef-d'oeuvre intitulé Zelig (1983). A 70 ans passés, il en accomplit le destin, et c'est assez magnifique."
Jacques Mandelbaum - Le monde

"Woody et ses sabots
Chronique de mœurs vaine et caricaturale
Woody Allen raconte avec une coupable candeur qu’il ne comprenait rien aux paroles que s’échangeaient devant la caméra Javier Bardem et Penélope Cruz. S’exprimant dans leur langue d’origine, les deux vedettes brodaient, tandis que le cinéaste, lui, se contentait de filmer. Ou de faire la sieste ? Car, avec le recul, on trouve le procédé d’autant plus désinvolte que Vicky Cristina Barcelona manque précisément de consistance, variation romantique dont la nature volatile tranche avec plusieurs antécédents autrement affûtés du New-Yorkais.
Vicky… boucle en fait sur une note ensoleillée une campagne européenne entamée en Angleterre (Match Point, Scoop, le Rêve de Cassandre), avant retour au pays (à suivre : Whatever Works). Non moins en roue libre que le metteur en scène, deux jeunes et jolies Américaines au tempérament opposé - c’est précisé d’emblée par une voix off expéditive - s’en viennent en Espagne faire la tournée des vieilles pierres et, pourquoi pas, tâter de l’étalon ibère. Justement, la blonde et la brune rencontrent Juan Antonio, un chaud Latin - le système pileux fait foi -, artiste peintre qui ne demande qu’à les croquer, tout en ayant encore pas mal de trucs à régler avec son ex, une brunette non moins méditerranéenne et caricaturale.
Avachi dans les stéréotypes mordorés, Woody Allen, 72 ans, filme tout cela avec une obligeance qui suggère la myopie quand, à la série de portraits qui n’élève jamais un débat englouti dans les mœurs bohèmes, se superpose un décor pesamment patrimonial (tous les poncifs touristiques défilent, mais Allen, de Paris à Venise, est coutumier du fait).
Parmi tous les noms prestigieux qui ornent l’affiche, aucun ne signe une prestation mémorable ; sinon, dans un registre hystérique pénible, Penélope Cruz, à qui personne n’a eu la présence d’esprit de crier : «Coupez !»"
GILLES RENAULT - Libération

"Il y a une blonde, Cristina, c'est bien Scarlett Johansson, il y a une brune, Vicky, mais, surprise, ce n'est pas Penélope Cruz. Elle, c'est pour un peu plus tard. Woody Allen est comme ça : les stars viennent à lui, ses génériques se remplissent comme les soirées les plus glamour de la planète, et lui gère cette abondance sans trop forcer son inspiration. D'autres cinéastes auraient tout misé sur le capiteux tandem Scarlett-Penélope, en rejetant dans l'ombre les autres personnages féminins. Dans ce film-ci, il y a trois beaux rôles de fille, et elles n'ont même pas l'air de se marcher sur les pieds, ni d'être rationnées en répliques.
Donc, la brune Vicky (jouée par une quasi-inconnue exquise, Rebecca Hall) débarque avec la blonde Cristina pour un été de villégiature et de réflexion à Barcelone, dans la villa d'amis quinquas. L'avenir, c'est maintenant : Vicky est sur le point de se marier et de boucler un travail universitaire, Cristina doit faire le point sur ses velléités de carrière artistique en mitraillant les oeuvres de Gaudí. Mais un homme va vite interférer dans leurs méditations touristiques. Peintre à la mode, Juan Antonio les aborde au restaurant presque exactement en ces termes : voulez-vous faire un tour à Oviedo dans mon avion et coucher avec moi là-bas ?
Avec l'âge, Woody Allen s'amuse de plus en plus à jouer du sex-appeal de ses acteurs - médailles d'or dans cette discipline -, mais en les dotant de l'esprit, de la culture et de l'éloquence auxquels les personnages alléniens ont souvent eu droit à travers les décennies. Javier Bardem, irradiant la testotérone, formule non seulement ses propositions sexuelles avec l'aplomb et la nonchalance d'un don Juan, mais aussi avec des arguments dignes d'un philosophe présocratique - on exagère à peine. Face à lui, les deux jeunes femmes, irrésistiblement belles, en débattent à leur tour avec un certain brio intellectuel. Ce mélange hormones et jus de crâne produit un comique étincelant, doublé d'une sensualité à la limite de l'insoutenable. Bienvenue chez Woody Allen 2008.
A vrai dire, la révolution remonte à Match Point, premier Allen délocalisé en Europe (à Londres), première collaboration avec Scarlett Johansson. Depuis lors, le maître semble tenir la formule d'un cinéma insubmersible, à la fois d'une éternelle jeunesse et d'une maturité insondable. Si Woody le septuagénaire apparaît de moins en moins à l'écran (une seule fois en quatre films), ses héros sexy sont confrontés à des situations et des dilemmes qui recèlent les questions capitales de toute une vie.
Vicky Cristina Barcelona, qui a tous les attraits d'un délicieux marivaudage sur fond de carte postale, est ainsi un traité des passions humaines à l'acuité implacable. Au début, Cristina, impulsive, émancipée, en quête de sensations et de possibles, ne ­demande qu'à suivre Juan Antonio, tandis que Vicky, réservée, casée, rationnelle, ­ferait tout pour éloigner son amie de cette tentation inopportune. Ensuite, c'est une autre histoire. Et plus encore avec l'arrivée du fiancé new-yorkais de Vicky, bon gars tout sauf fascinant, et avec le retour de l'ex de Juan Antonio, furie dépressive et brûlante, artiste elle aussi, nocive pour les autres autant que pour elle-même - Penélope Cruz, efficace dans l'autodérision.
Comme si chacun était appelé à devenir tôt ou tard le contraire de ce qu'il paraissait, disait ou croyait être, tous se révèlent incapables de stabiliser leurs sentiments et leurs aspirations. Tous sont condamnés à éprouver de l'insatisfaction dans un désir réalisé comme dans un désir frustré, et du manque dans la plénitude déclarée. Cristina/Scarlett, « certaine seulement de ce qu'elle ne veut pas », inapte à se reconnaître durablement dans une relation ou une activité, est la quintessence de cette incomplétude, qui condamne à l'errance perpétuelle. Mais, à l'opposé, le couple d'hébergeants plus âgés incarne la tris-tesse d'avoir tenu un cap coûte que coûte, par prudence, en s'empêchant de trop ­regarder sur les côtés.
Woody Allen est diabolique, jouissant manifestement de toutes ces impasses tragiques qu'il répertorie et caractérise avec un rien. Il est aussi indispensable comme ­jamais, peut-être le seul à savoir faire une fête de tant de désabusement, et nous laisser, malgré les illusions perdues, sur l'ivresse d'un d'été merveilleux."
Louis Guichard - Télérama

"Impayable Woody Allen ! Malgré la résurrection MATCH POINT, le cinéaste n’avait pourtant pas confirmé avec le gentillet SCOOP, avant de s’effondrer sur LE REVE DE CASSANDRE. Avec VICKY CRISTINA BARCELONA, il démontre que sa vitalité n’est pas morte. Après sa triple escapade anglaise, Allen s’envole cette fois pour l’Espagne, et ce nouveau changement de décor est payant. Malgré un scénario banal (les caprices de l’amour, ici entre deux touristes américaines et des Barcelonais) et prévisible, Allen parvient à tisser une toile d’une fraîcheur communicative, souvent hilarante et empreinte d’une malice débordante. Le cinéaste n’a pas son pareil pour caricaturer tendrement les travers de ses personnages, qu’il s’agisse d’artistes bohèmes un peu snobs ou de parvenus moralisateurs et installés dans une vie trop sage. Le tout sur un arrière-plan furieusement carte postale, qui brocarde le regard passéiste et naïvement romantique des Américains sur l’Europe. S’ajoute à ce tableau une direction d’acteurs au poil : Scarlett Johansson et Rebecca Hall sont sensuelles à souhait, Javier Bardem irradie de magnétisme, et Penélope Cruz livre une performance hystéro-comique absolument irrésistible. Du cinéma champagne à hauteur de la verve « allenienne » que l’on aime tant."
Aurélien Allin - MCinéma.com

"L'amour, toujours. Woody Allen, infatigable, n'en finit pas d'en percer tous les mystères. À bientôt 73 ans, il a su garder cette éternelle jeunesse de cœur et d'esprit, cette insatiable curiosité qui lui permettent d'explorer avec humour, mélancolie et profondeur la passion, ses tourments et les fantasmes amoureux. Vicky Cristina Barcelona, long-métrage, est un marivaudage exquis, drôle, cruel, joyeusement immoral. Un Jules et Jim inversé dans lequel Javier Bardem, amant à la virilité dévastatrice, arrive à faire cohabiter sous le même toit, deux natures, Scarlett et Penélope, le yin et le yang. Après sa trilogie londonienne qui se concluait sur une tragédie, Le Rêve de Cassandre, le réalisateur qui tourne plus vite que son ombre, trouve élan et inspiration sous le soleil de la Méditerranée. Barcelone et Gaudi filmés par Woody, c'est un peu carte postale, un peu cliché mais sa vision pittoresque, chaleureuse est celle d'un New-Yorkais amoureux de l'Europe. Quant à ses interprètes, ils sont tous sexy en diable et furieusement sensuels, de Scarlett Johansson l'égérie à Javier Bardem et Penélope Cruz pour lesquels il a écrit les rôles de Juan Antonio et de Maria Elena, en passant par Rebecca Hall, la belle découverte du film"
Emmanuèle Frois - Le Figaro

"Après trois films consécutifs à Londres, Woody Allen continue son périple européen en posant sa caméra dans les rues de Barcelone et d’Oviedo. Cette fois-ci, alors que sa trilogie britannique, était marquée par le cinéma noir et évoquait, pour Match point en particulier, Claude Chabrol, le cinéaste new-yorkais ravive le souvenir de l’oeuvre juvénile et solaire d’Eric Rohmer dans sa peinture de badinages d’été, certes légers mais loin de l’inconséquence.
Vicky Cristina Barcelona est avant tout l’histoire d’une rencontre, celle d’un auteur urbain, bourgeois, septuagénaire, toujours dans l’attente du fameux coup de vieux qui ne veut pas frapper, avec la fameuse capitale catalane, célèbre pour ses airs de fiesta incessants, son magnétisme architectural et l’ardeur de son soleil éternel qui attire la jeunesse du monde entier. Dans ce lieu charismatique à l’énergie bouillonnante, Woody Allen a rechargé ses infatigables batteries pour un nouveau tournant dans une carrière déjà riche en réjouissances. Bien lui en a pris puisque la force créatrice de la ville de Gaudi a plongé notre cinéaste new-yorkais favori dans un maelstrom de romances qui se situent quelque part entre le fantasme universel de libertés sublimes, l’initiation sentimentale et sexuelle savoureusement comique et le désenchantement consécutif qu’impose la maturité.
A ce jeu délicieux, ce sont deux jeunes touristes américaines, antinomiques de caractères (la brune rigide prédisposée à une vie déjà toute tracée, Rebecca Hall, une révélation, et la blonde tempétueuse qui a besoin de se retrouver dans l’anarchie européenne, Scarlett Johansson, toujours impeccable et désormais une habituée chez Allen), qui viennent se frotter à la nonchalance du grand sud de notre continent. Leur rencontre avec les tumultueux autochtones, Javier Bardem et Pénélope Cruz (tous deux conjugués au plus-que-parfait), ancien couple au bord de la crise de nerf (ou en plein dedans, tout dépend de l’instant) déclenche très vite des troubles vaporeux et grisants, et installe, entre deux soubresauts, une philosophie épicurienne nourrie aux dialogues exquis à la Rohmer (les réminiscences de Pauline à la plage et de son Conte d’été reviennent de temps à autre) et à la méditation cultivée sur l’art dans un décor aéré nous évoquant les fragrances naturelles de la Catalogne qui n’est jamais présentée comme un ensemble urbain ultra touristique, mais plutôt comme un paradis de vieilles pierres et de branches protectrices. Au final, le dernier opus de Woody Allen dégage un pouvoir de séduction irrésistible dopé par une narration fougueuse et un casting sémillant. De quoi démontrer une fois de plus la force de caractère du cinéaste, toujours loin de la sénilité, célébré comme jamais au box office américain puisque Vicky Cristina Barcelona lui a offert l’un de ses plus gros succès personnels aux USA."
Frédéric Mignard - aVoir-aLire.com

"Acheter un costume neuf, c'est déjà voyager à l'étranger. Woody Allen, lui, préfère annexer l'étranger pour en faire une colonie de l'Upper West Side de New York : mêmes névroses, mêmes démêlés sentimentaux, mêmes raquettes de tennis, mêmes adultères doux. Dans «Vicky Cristina Barcelona», le cinéaste observe les couchers de soleil, la cathédrale de Gaudí, les Ramblas et deux filles qui couchent. C'est bien dans sa manière : la comédie est soyeuse, les répliques sont acides et, qu'on se le dise, «la vie est ennuyeuse, pleine de douleur et n'a aucun sens», sinon celui d'inciter à faire des films charmants. Accessoirement, Woody Allen a aussi tenu un (faux) «journal de tournage» publié par le «New York Times» dans lequel il assure que son film est l'histoire de deux juifs de Hackensack qui mettent sur pied une société d'embaumement par correspondance.
C'est faux. «Vicky Cristina Barcelona» raconte les tours et détours de Cristina (Scarlett Johansson) et de Vicky (Rebecca Hall). La première est blonde, un peu fofolle, prête à tout. La seconde est brune, fiancée, rigide. Malgré les protestations de Vicky, les deux filles, en voyage d'agrément à Barcelone, acceptent l'invitation d'un peintre, Juan Antonio (Javier Bardem), pour un week-end et, chacune à sa manière tombe amoureuse de cet artiste séduisant. L'ennui, c'est que le bonhomme a un fil à la patte : une ex-épouse, Maria Elena (Penélope Cruz), totalement caractérielle, suicidaire, envahissante, agaçante, sublime. Le triangle d'amour commence à se désintégrer... Les personnages se croisent, s'aiment, se détestent, se désirent, sur fond de musique flamenco et de remarques incongrues de Woody Allen. Ainsi, dans son journal de bord, il note que sa chambre d'hôtel est «de première classe». Il ajoute : «L'établissement promet le raccordement à l'eau courante l'année prochaine.» C'est bien dans sa manière : foin de la politesse, qui n'est que le cache-misère des passions. Place aux récriminations. Plus loin, Woody Allen se compare à Gaudí. «Nous avons beaucoup de choses en commun», dit-il. Tous deux défient les conventions, «Gaudí avec son architecture audacieuse, et moi, en portant un bavoir dans la douche». Les conventions, en effet, sont un tantinet froissées dans le film, où les échanges amoureux ressemblent à ceux des artistes fin de siècle à Montmartre : le peintre couche avec l'une, couche avec l'autre, et le cinéaste fait une élégante variation sur le thème de «Jules et Jim». Rien de neuf là-dedans, mais quel talent ! Avec les années, Woody Allen ne se livre plus à ses gags favoris : maladresses concertées, quiproquos sur-mesure, blagues juives, remontrances de psychanalyste. Il laisse ses personnages se promener, vivre leur vie, et c'est un conte moral qu'il nous offre, imprégné de la chaude lumière du Sud. Comme dans «Hannah et ses soeurs», il s'amuse à tricoter des love stories incertaines; comme dans «la Rose pourpre du Caire», il crée des héroïnes en proie à la confusion; comme dans «Crimes et délits», il s'intéresse à la culpabilité de ses créatures. C'est comme une petite musique de nuit : on reconnaît les thèmes, on note les contrepoints, on chantonne la mélodie, c'est connu mais c'est neuf. Woody Allen a beau se moquer de lui-même dans son journal - «L'idée de Javier d'ajouter une scène d'invasion de Martiens avec des soucoupes volantes n'est pas très bonne» -, il usine des films sérieux, ou presque. Souvenez-vous de ces merveilles qu'étaient «Comédie érotique d'une nuit d'été» ou «Radio Days» : sous une apparente insouciance, les préoccupations étaient sombres. L'humour n'était là que pour se tirer d'embarras, pas pour se tirer d'affaire. Selon Woody Allen, la vie est absurde, la mort ennuyeuse, et nous ne sommes qu'invités à la table du destin, pour briser le pain de l'amertume. C'est dire toute l'importance du ramasse-miettes.
Au fond, «Vicky Cristina Barcelona» est un film grave sur un sujet léger. Non : c'est plutôt un film aérien sur un thème lourd. Non : c'est une oeuvre amusante qui tend à la philosophie. Reprenons : c'est un film qui... que... Woody Allen est un pessimiste amusé, un illusionniste à l'esprit de cactus, un amoureux de ces femmes qui laissent sur le coeur une buée légère. Depuis ses débuts, depuis son premier film, «Lily la tigresse», en 1966, il ne cherche qu'une chose : la clé du monde. Ce qui tombe bien : nous aussi."
François Forestier - Le Nouvel Observateur

"Vicky et Cristina, deux jeunes américaines en vacances à Barcelone, sont entraînées dans une surprenante série d'aventures amoureuses avec un peintre charismatique et son ex et impétueuse épouse.

"Bonne nouvelle, on a retrouvé Woody Allen. Tel qu'on l'aime. Drôle, inventif et volubile. Charmeur, bavard et virevoltant.
C'est un prompt rétablissement, un an après le sinistre Rêve de Cassandre, facteur de déprime pour lui-même et pour ses spectateurs. Comme s'il avait été la victime d'un trop long séjour dans la grisaille de l'autre côté de la Manche, peut-être. Il a mis le cap sur le sud, à Barcelone, «parce que c'est là qu'on m'a donné de l'argent pour faire un nouveau film,» racontait-il avec candeur lors de sa venue au festival de Cannes.
Il n'a pas fait le voyage seul, ayant embarqué avec lui l'exquise Scarlett Johansson qu'il met pour la troisième fois en tête de générique. Elle partage les lumières des projecteurs avec deux envahissantes gloires locales, Penelope Cruz et Javier Bardem. Il faut y ajouter Rebecca Hall, c'est la Vicky du titre, pour une prestation très effarouchée: débarquant en Catalogne avec sa copine américaine Cristina, elle attend sagement son prochain mariage avec un jeune homme bien sous tous rapports, au contraire de son amie délurée toujours en quête de sensations fortes.
Ca tombe bien. Au soir d'un vernissage d'exposition, elle tombe sous la coupe d'un peintre sensuel et provocant. Javier Bardem donc, qui lui propose un week-end d'escapade du côté d'Oviedo, histoire d'explorer les beautés de la ville, de boire du bon vin et de faire l'amour. Et d'échapper ainsi à la furie de son ex-épouse, l'hystérique Penelope Cruz avec laquelle il entretient encore des relations sauvagement ambiguës.
Sans doute un tel scénario n'aurait-il pas déplu à un certain Almodovar. En attendant, c'est le facétieux Allen qui s'y colle, pour trousser une comédie au final un peu désenchantée et mélancolique sur la magie de l'amour. Derrière un marivaudage alerte, il laisse percer quelques doutes et interrogations qui imprègnent de sagesse et de raison ses rêves de passion éternelle. Sous quelque forme qu'il soit pratiqué, l'amour n'en finit pas de tendre ses pièges et d'installer ses mystères, surtout quand il met aux prises de tels tempéraments. Bien sûr tout ça est abordé sans gravité, dans un décor ensoleillé qui stimule toutes sortes d'embardées. Woody Allen se régénère moins en Espagne qu'il n'avait pu le faire en Angleterre avec Match point. Il livre ici une friandise de cinéma aux saveurs piquantes et fugaces. Ca s'oublie aussi vite que ça se consomme avec délice. Mais pourquoi bouder son plaisir?
Ouest France - La Rédaction

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