RESUMEPrague. A.L. est vice-Ministre des affaires étrangères. Pourtant, malgré ses "états de service" et son passé irréprochable (en Espagne dans les Brigades Internationales, en France dans la Résistance, puis déporté dans un camp nazi) il est suspecté, surveillé, traqué : certains de ses collègues évitent de lui adresser la parole; au ministère des décisions sont prises sans même le consulter... Un dimanche de janvier 1951, dans une rue écartée, deux voitures encadrent celle de A.L. Des hommes armés surgissent, l'entraînent, lui passent des menottes, l'aveuglent; c'est un véritable enlèvement, non une simple arrestation. Au secret pendant des mois, A.L. a parfois l'impression de devenir fou : le temps s'efface, il lutte contre le manque de sommeil, la soif, ses mains sont enchaînées. Il est soumis à des interrogatoires tantôt brutaux, tantôt insinuants. Tout son passé, tous ses actes, semblent avoir changé de sens. D'abord il nie tous les méfaits imaginaires dont on l'accuse, pensant que la vérité éclatera un jour. Mais au fil des semaines, des mois, sa résistance s'effrite car il comprend qu'il n'est pas la victime d'une erreur mais bien d'une machination judiciaire. Par épuisement, par désespoir et parce qu'on lui demande de rendre ce dernier service à la cause, il finit par avouer tous les crimes dont on l'accuse. Dès sa disparition, sa femme a fait des démarches pour le retrouver, mais elle se heurte au silence des officines bureaucratiques. Très vite sa situation change : elle perd son emploi, ses enfants sont chassés de l'école. Lorsqu'à l'ouverture du procès elle apprend que son mari a avoué toutes sortes de crimes, elle le désavoue publiquement. A.L. ne sera pas condamné à mort. Après 1956, il sera réhabilité, retrouvera sa femme et ensemble ils reconstruiront une nouvelle vie.
FICHE TECHNIQUERéalisation : COSTA-GAVRAS (1970)
Scénario : Jorge SEMPRUN
D'après le récit de Lise et Artur LONDON
Directeur de la photographie : Raoul COUTARD (Eastmancolor)
Décors : Bernard EVEIN
Coproduction : Les Films Corona, Les Films Pomereu (Paris), Fonoroma, Selenia Cinematografica (Rome)
Distribution : "Valoria"
Genre : Drame
Durée : 140 minutes
DISTRIBUTIONYves MONTAND (Anton Ludvik)
Simone SIGNORET (Lise, sa femme)
Gabriele FERZETTI (Kohoutek)
Michel VITOLD (Smola)
Laszlo SZABO (Le policier)
Jean BOUISE (Le patron de l'usine)
et
Marc EYRAUD, Michel ROBIN, Antoine VITEZ, Jacques RISPAL, Gérard DARRIEU, Gilles SÉGAL, Charles MOULIN, Michel BEAUNE ANECDOTESCosta-Gavras vient de terminer Z lorsqu'il porte à l'écran le récit au1obiographique d'Artur London, ancien Ministre des Affaires Etrangères de Tchécoslovaquie, sur le Procès de Prague (nov. 1952) dont il est l'un des trois rescapés. Comme son précédent film, celui-ci connaîtra un immense succès. Yves Montand avait déjà été la vedette de deux films précédents de Costa-Gavras, COMPARTIMENT TUEURS (1965) et Z (1969) avant d'être encore l'interprète principal de ÉTAT DE SIEGE (1973).
CRITIQUESMon avisAutres critiques VIDEOSAFFICHES PHOTOS