RESUMEDon Birnam est un écrivain médiocre qui ressent toujours plus le besoin de s'évader dans l'alcool pour oublier son impuissance littéraire. Son frère Wick l'entretient financièrement et ne lui ménage ni critiques ni reproches. A l'inverse sa fiancée, Helen, le comprend, tente de lui redonner confiance. Mais rien n'y fait. Don boit encore plus et a de plus en plus besoin d'argent. Il vole d'abord celui qu'a laissé son frère pour la bonne. Puis il cherche en vain à vendre sa machine à écrire car c'est samedi, jour du Sabbat et toutes les boutiques des prêteurs sur gages israélites de la 3e Avenue sont. fermées. Tenaillé par son irrépressible besoin de boire, Don ira jusqu'à tenter de voler, dans un bar, le sac à main de sa voisine. Nouvel échec, nouvelle humiliation et toujours les lancinantes et atroces souffrances de l'état de manque. Affaibli, inconscient, Don fait une chute et est transporté à l'hôpital Bellevue de New York, section des alcooliques où son calvaire culminera dans une terrible crise de delirium tremens.
De retour chez lui, Don ne voit plus qu'une issue: la mort. Il gage le manteau de fourrure d'Helen et s'achète un revolver. Mais la jeune fille le supplie de lutter encore, avec elle, de tenter de reconquérir sa dignité. Don y parviendra-t-il?
FICHE TECHNIQUERéalisateur : Billy Wilder
Producteur : Charles Brackett
Production : Paramount Pictures, U.S.A.
Scénario : Billy Wilder, Charles Brackett
D'après l'oeuvre de Charles Jackson
Directeur de la photographie : John F. Seitz
Compositeur : Miklós Rózsa
Monteur : Doane Harrison
Chef décorateur : Hans Dreier
Genre : Drame, Classique
Durée : 1h 41min
DISTRIBUTIONRay Milland (Don Birnam)
Jane Wyman (Helen St. James)
Phillip Terry (Wick Birnam)
Howard Da Silva (Nat the Bartender)
Frank Faylen (Bim)
Mary Young (Mrs. Deveridge)
Anita Sharp-Bolster (Mrs. Foley)
Frank Orth (Opera Cloak Room Attendant)
Lewis L. Russell Charles St. James)
Doris Dowling (Gloria)
ANECDOTESLe film remporta quatre Oscars: ceux du meilleur film, de la meilleure mise en scène, du meilleur scénario et du meilleur acteur. Une pluie de récompenses prestigieuses vint donc couronner une œuvre à laquelle ses producteurs et les journalistes spécialisés ne croyaient pourtant guère. D'abord, parce que Ray Milland, acteur jusqu'alors cantonné dans des rôles de jeune premier sans problèmes, ne semblait pas le mieux choisi pour incarner le pitoyable Don Birnam. Ensuite parce que Billy Wilder n'avait encore mis en scène, à Hollywood, que trois films, dont deux " mineurs", c'étaient: UNIFORMES ET JUPONS COURTS (The major and the minor, 1942), LES CINQ SECRETS DU DÉSERT (Five graves to Cairo, 1943), et un troisième, important mais plutôt dérangeant: ASSURANCE SUR LA MORT (Double indemnity, 1944), qui avait attiré l'attention de la censure sur les évidentes tendances au réalisme critique de son réalisateur. Enfin parce que le sujet, l'alcoolisme, était de ceux dont les studios pensaient qu'ils n'intéressaient pas le public. A ce scepticisme général vint s'ajouter l'hostilité des fabricants de whisky, inquiets d'une peinture trop cruelle des méfaits de leur production et celle, plus inattendue, des ligues anti-alcooliques qui craignaient la contagion de l'exemple. Obstiné, Wilder exigea, nouvelle entorse aux habitudes des studios, de tourner en plein New York, sur la 3e Avenue, dans un vrai hôpital, créant ainsi un univers si réaliste et un personnage si crédible que Ray Milland resta plusieurs années, dans sa vie d'acteur et d'homme, marqué par ce rôle au point d'être moqué ou agressé, dans la rue, pour son ivrognerie de cinéma, que beaucoup avaient fini par croire réelle.
- Du livre de Charles Jackson, Wilder et Brackett avait gommé, dans leur scénario, l'homosexualité de Don Birnam!
- Le poison obtient en 1945 les Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur. Ray Milland obtient ensuite le prix d'interprètation pour ce rôle au premier festival de Cannes.
Pourquoi Ray Milland
Pour Le Poison, Billy Wilder voulait José Ferrer dans le rôle principal de l'alcoolique. Mais après divers réflexions, son choix porte sur Ray Milland, pensant qu'un homme séduisant attire plus la sympathie, et que le public serait vraimment de son côté pour qu'il arrête de boire, ce qui n'est pas le cas du premier choix.
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