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RESUME Dans les dernires jours de la guerre d'Indochine,une jeune Eurasienne se porte volontaire pour aider un groupe de mercenaires à détruire un dépôt d'arme près de la frontière chinoise.
La guerre d'Indochine, 1954. Détaché auprès des militaires français, le capitaine américain Brock prend le commandement d'un petit groupe de soldats de la Légion Etrangère afin de détruire un dépôt de munitions situé dans les montagnes à la frontière de la Chine, et fournissant en armes les troupes de Hô-Chi-Minh. La section se compose du capitaine français Caumont et du caporal Pigalle, de Goldie, un Noir Américain, du caporal allemand Kruger, d'un Hongrois, Andreades, d'un Chinois, Leung, et d'une eurasienne. Cette dernière, propriétaire d'un cabaret, a été l'épouse légitime de Brock, qui l'a abandonnée pour s'engager dans la guerre de Corée lorsqu'elle a donné naissance à un enfant aux yeux bridés... Lucky Legs, qui trafique avec les forces communistes pour s'approvisionner en alcool et connaît la position exacte du dépôt d'armes, a accepté de coopérer contre l'assurance que son fils pourra aller vivre aux Etats-Unis. Parvenus à destination, les hommes du commando minent la forteresse pendant que la jeune femme réussit à endormir la méfiance du commandant du camp, le major Cham qui, amoureux d'elle, lui propose de l'emmener en URSS avec son fils. Au dernier moment, Cham se rend compte qu'il a été trahi. Dans son bureau au flanc de la montagne, Lucky Legs le précipite dans le vide par-dessus la balustrade et met elle-même le feu au détonateur, mais elle périt dans l'explosion. Brock emmènera son fils en Amérique en souvenir de celle qu'il n'a cessé d'aimer.
FICHE TECHNIQUE Réalisateur : Samuel Fuller Scénario : Samuel Fuller, Homer Croy Producteur : Samuel Fuller Photographie : Joseph F.Biroc Décors : John Mansbridge Musique : Max Steiner, Victor Young Distribution : 20th Century-Fox Durée : 97 minutes Sortie USA : 22 Mai 1957
DISTRIBUTION Gene Barry (Sgt. Brock) Angie Dickinson (Lucky Legs) Nat 'King' Cole (Goldie) Paul Dubov (Capt. Caumont) Lee Van Cleef (Major. Cham) George Givot (Caporal Pigalle) Gerald Milton (Pvt. Andreades) Neyle Morrow (Leung) Marcel Dalio (Le père Paul) Maurice Marsac (Col. De Sars) Warren Hsieh (Le fils de Brock) Paul Busch (Cpl. Kruger) James Hong (Charlie) William Soo Hoo (Moi Leader) Walter Soo Hoo (Guard) Weaver Levy (Khuan)
AUTOUR DU FILM - En 1957, Samuel Fuller réalise deux films Quarante tueurs et China Gate, et l'on peut noter certaines similitudes entre les génériques de ses deux films, comme la présence de Gene Barry, Paul Dubov ou encore celle de Gerald Milton. On peut également noter qu'il a retrouvé l'acteur Barry Sullivan dans Shark ! en 1970.
- Dixième film de Samuel Fuller, CHINA GATE est, après LE JUGEMENT DES FLÈCHES (Run of the Arrow, 1957) le second produit par sa propre firme, Globe Enterprises Prod. Jugé trop primaire sur le plan de l'analyse politique concernant la guerre française d'Indochine, il demeure inédit en France. L'écrivain Romain Gary, alors consul de France à Los Angeles et qui trouva le film, montrant la colonisation comme une bonne affaire maquillée sous des prétextes nobles. Fuller put le tourner grâce au soutien de Darryl F. Zanuck, président de la 20th. Century-Fox qui le distribua. Fuller engagea Angie Dickinson pour le rôle de Lucky Legs : elle avait prêté sa voix à Sarita Montiel pour LE JUGEMENT DES FLÈCHES.
- Pour incarner Goldie, Fuller avait choisi un chanteur noir dont il avait vu le portrait sur une pochette de disque, Nat King Cole. Zanuck lui déclara alors que c'était hors de question, étant donné le petit budget du film. Mais Fuller s'entêta et rencontra Nat King Cole, qui fut séduit par l'idée et accepta de jouer dans le film. Le musicien Victor Young mourut durant le tournage. Au générique, la musique porte la mention.
- Sam fuller sur le film : "Je suis le seul à aimer ce film. Il est basé sur des faits réels. J'en adore la mise en scène et le message. Mon héros est un hypocrite qui n'a pas le courage de vivre avec une fille à demi indigène qu'il a mis enceinte. Peut-être que je n'ai pas su m'expliquer. Je ne voulais pas glorifier la guerre, ni l'expliquer. La guerre ne s'explique pas plus que le cancer. Je voulais montrer que tout était absurde, puisque des anciens ennemis pouvaient devenir des alliés. Je ne prêche pas la guerre, même contre le communisme. La première scène résume le film : un enfant affamé court dans des ruines. Voilà la véritable image de la guerre."
CRITIQUES
Mon avis
Film inédit en France, China Gate est un des rares films, pour ne pas dire le seul, à évoquer le Vietnam dès 1957, préfigurant bien avant l'heure la guerre du Vietnam. Fuller a toujours été fasciné par l'Asie. Avec ce film il renoue avec le film de guerre et la description d'une patrouille de la légion étrangère avec des légionnaires de nationalités différentes qui s'enfoncent dans la jungle (entièrement reconstituée en studio) et combattent pour le même objectif (la destruction d'un dépôt de munitions aux mains des chinois communistes caché dans un tunnel près de la frontière chinoise), même si ce n'est pas ce qui les motive intimement. La patrouille est composée d'un allemand, vétéran de l'armée d'Hermann Goering, d'un français, d'un blanc américain Brock, d'un noir américain Goldie (interprété par le chanteur Nat King Cole) et d'une Eurasienne Lucky Legs (de père français et de mère chinoise). Ils ne combattent pas patriotiquement pour l'Amérique autant qu'ils le font contre eux-mêmes : la situation de guerre est une extension de leurs conflits internes. L'hongrois se bat contre l'esprit d'un jeune soldat russe qu'il a tué lors de la seconde guerre mondiale et qui revient le hanter. Goldie finit ce qu'il avait commencé en Corée : "Il y a toujours beaucoup de communistes dans les parages" et combat peut-être parce ce qu'il ne pouvait pas avoir d'enfant. Le français, ex-policer agent de la circulation, réagit contre sa vie précédente excessivement organisée et croit trouver la liberté dans la guerre. Quant à Brock, il est confronté à son racisme. Tous les personnages comme dans les autres films de guerre de Fuller souffrent d'une accumulation de plusieurs choses. On va encore taxer Fuller d'anti communisme primaire, mais ce n'est pas les "Bérets verts" et Fuller ne s'attaque en aucune façon à l'idéologie communiste. Il dresse le portrait de mercenaires qui se retrouvent dans la légion étrangère pour la plupart pour échapper à des conflits personnels avec eux-mêmes. De plus, les aventures de ces intrépides soldats luttant contre "le péril jaune" finissent par passer au second plan par rapport au thème central : le racisme. Fuller traite la question à travers l'histoire personnelle de Brock, un légionnaire d'origine américaine, de son ancienne femme, une aventurière eurasienne, qu'il a quitté depuis 5 ans et la naissance de leur enfant dont il ne supportait pas les yeux bridés. Il nous est vraiment montré comme un immonde raciste irresponsable. Après bien des doutes et des péripéties, il prendra conscience qu'il ne lutte pas contre le communisme par intérêt ou par conviction idéologique, mais par amour pour un enfant dont il faut assurer la liberté.
Le seul personnage féminin du film, l'eurasienne Lucky Legs (littéralement Jambes chançeuses, tout un programme !) est très intéressant et réussi, c'est d'autant plus rare et original de trouver un tel personnage central dans un film de guerre, généralement dépourvu de femmes. Il est interprété par la sublime Angie Dickinson, dont Fuller ne se lasse pas de filmer les longues jambes qui ont fait la renommée de l'actrice. L'année suivante, elle jouera aux côtés de John Wayne dans le très célèbre western Rio Bravo. Lucky Legs est donc une prostituée locale qui tient un bar à opium. Elle est recrutée car son petit copain, le major Cham (joué par Lee Van Cleef) est le guérillero communiste qui dirige l'armée de la porte de Chine où se trouvent les munitions qu'il faut détruire. Elle accepte la mission si son enfant de 5 ans qu'elle a eu avec Brock peut obtenir des papiers pour aller en Amérique. Elle va conduire la patrouille jusqu'à la forteresse de la porte de Chine en distrayant les lignes ennemies, en leur faisant boire du cognac et en faisant notamment chanter la Marseilllaise aux gardes comunistes. Elle servira surtout de révélateur à son ex mari en le mettant face à son racisme. C'est un personnage sacrificiel, un peu dégoûté de tout ce qu'elle a enduré.
Le style de Fuller est très efficace, pour faire entrer le spectateur dans l'histoire, il n'hésite pas à utiliser une voix off sur fond d'images d'archives pour situer le contexte et donner des informations nécessaires à la compréhension de l'histoire. Ainsi dès le début, un narrateur en voix-off nous informe que le film est dédié aux missionaires français qui sont venus en Indochine, il y a 300 ans et ont mis le pays sur la voie de la prospérité. Puis il nous informe de l'invasion des japonais en 1941 et de comment les chinois communistes sous la houlette de leur leader Ho Chi Minh (président nord-vietnamien de 1954 à 1969) ont combattu les français et par la suite les ont chassés. Le film commence avec les occupants français combattant les chinois communistes en 1954 et les américains, après la débacle de la guerre de Corée, fournissant des armes en cachette aux français. Fuller sait aussi remarquablement utiliser la bande son en la rendant riche d'effets à l'image de la scène où le légionnaire français raconte qu'il était agent de police à Pigalle et où son récit est ponctué de coups de sifflet, le montrant en train de régler la circulation,l'intégration de ces sons à la musique et aux dialogues accentuant l'effet comique de la situtation racontée. Il faut noter pour les admirateurs de Nat King cole qu'il chante dans le film par deux fois la chanson titre "China Gate". China Gate, film peu visible et méconnu, n'est sans doute pas un grand Fuller mais reste réussi et contient plusieurs magnifiques scènes typiques de son style.
Autres critiques
"L'Asie, et une leçon de tolérance autour d'une action guerrière : comment les simples américains débarqués en Orient peuvent lentement se familiariser avec des formes de pensée qui les déconcertent, et qu'ils sont tentés de refuser sans autre forme de procès, appuyés par leur puisance, le poids de leur pays dans le monde, immense béquille utilisable en toutes circonstances, et qu'il est parfois douloureux de quitter pour marcher tout seul." Olivier Amiel - in Samuel Fuller éditions Henri Veyrier.
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