RESUMEDans un vallon retiré et difficilement accessible de l'Alabama, Sagamore Noonan exploite, soi-disant, une petite ferme. En réalité, il passe son temps à fabriquer du whisky et à neutraliser par les tours les plus pendables la curiosité du shérif et de ses adjoints. Il a fait venir, pour l'aider à écouler son tord-boyaux, son frère Doc, un citadin plein de bagou qui est arrivé flanqué de son fils Billy, un bambin fort déluré d'une huitaine d'années. Il y a aussi l'oncle Noé. Mais on ne peut compter sur lui pour faire fructifier l'affaire familiale : cet ancien prédicateur au cerveau dérangé s'épuise, en invectivant contre le monde des mécréants, à construire une hétéroclite embarcation pour survivre au prochain déluge. Les frères Noonan offrent (c'est façon de parler) l'hospitalité un jour à d'étranges campeurs. La radio leur révèle bientôt que l'oncle Simeon et sa nièce Caroline, effeuilleuse soi-disant anémiée, sont les auteurs et les receleurs d'un fabuleux cambriolage de diamants. Billy qui prend des leçons de natation avec la gracieuse donzelle, dévoile que la charmante personne ne voile son académie que d'un bikini couvert de pierres scintillantes. Un échantillon qu'il rapporte confirme à ses père et oncle qu'ils tiennent une intéressante piste. Mais le précieux vêtement attire sans tarder dans les parages de menaçants curieux coiffés de borsalinos qui s'entretuent gaillardement à la mitraillette. Un peu effrayée, la belle, vêtue de son seul bikini, s'enfuit dans les marais voisins. Le shérif ne peut que ramasser les morts et s'étrangle de fureur car les Noonan, ploucs fort avisés, attirent une foule immense en affichant des offres de récompenses à qui retrouvera la fugitive et les routes sont inextricablement embouteillées. Une kermesse monstre installe chez eux ses baraques : revues sexy, hamburgers, feux d'artifice, etc. Les Noonan s'enrichissent sans vergogne. Ils ont aussi, les petits malins, retrouvé Caroline qu'ils mettent, avec son unique vêtement, soigneusement de coté. Enfin le shérif, qui a fait appel à des bull-dozers, découvre, jubilant, et le fameux alambic et l'effeuilleuse séquestrée. Fuite éperdue des Noonan sur l'arche de l'onclé Noé, qui sombre aussitôt. Mais, on l'a vu, les Noonan savent nager !
© Les fiches du cinéma 2001 FICHE TECHNIQUERéalisateur : Gérard Pirès
Auteur de l'oeuvre originale Charles Williams
Dialogues : Gérard Pirès
Sociétés de production : Capitole Films, Copro Films, Fides - Fiduciaire d'Editions de Films (Paris), Les Films de la Pleiade (Paris)
Producteurs : Pierre Braunberger, Nat Wachsberger
Directeur de production : Roger Fleytoux
Distributeur d'origine : CFDC - Compagnie Française de Distribution Cinématographique
Directeur de la photographie : Edouard Michaud
Ingénieur du son : M. Rophé
Musique : Ludwig van Beethoven, Ferry-Weinnecke, Les Ekseptions
Assistant-réalisateur : Claude Miller
Monteur : Françoise Garnault
Lieux de tournage : Italie (Orvinio, Rieti, Lazio)
Genre : Comédie policière
Durée : 1h30
Sortie France : 15 Janvier 1971
DISTRIBUTIONLino Ventura (Sagamore Noonan)
Mireille Darc (Caroline Tchou Tchou)
Jean Yanne (Doc Noonan)
Nanni Loy Jacques Dufilho (Noé)
Georges Beller Gigi Bonos Georges Demestre (Billy)
Philippe Ogouz Rufus (Wesson)
Monique Tarbès AUTOUR DU FILMDeuxième long métrage de Gérard Pirès après EROTISSIMO (déjà avec Jean Yanne), FANTASIA CHEZ LES PLOUCS constituait pour Lino Ventura une nouvelle occasion (après L'ARME A GAUCHE de Claude Sautet, en 1965) d'interpréter un film inspiré d'un roman de Charles Williams, fameux auteur de série noire particulièrement adulé par François Truffaut. Claude Miller, qui collabora souvent avec ce dernier au cours des années soixante-dix, était ici réalisateur de deuxième équipe. Venu rendre visite à Mireille Darc sur le décor du tournage à Orvinio, près de Rome, Alain Delon effectua une très courte apparition (le temps de dire ok let's go) non créditée au générique. Nanni Loy et Gigi Bonos étaient doublés en français respectivement par Raymond Gérôme et Guy Piéraud.
CRITIQUESMon avisUn rôle inhabituel pour Lino Ventura dans une comédie 100% déjantée. On nage ici en plein burlesque, loufoquerie avec des gags absurdes, énormes. Lino est très bon dans son personnage de Sagamore Noonan, bouilleur de cru clandestin, toujours en salopette et fumant le cigarillo.
Il est naturellement comique et n'a pas besoin d'user de tics ou d'en faire des tonnes pour susciter le rire. On sent qu'il a dû bien s'entendre avec Jean Yanne sur le tournage.
Pour en revenir au film, il est un peu raté et reste très daté seventies, notamment dans les couleurs et vêtements affichés. La faute à un scénario assez mince, des dialogues moyens (il aurait fallu Michel Audiard pour y insufler un peu de génie), le film s'étire un peu péniblement jusqu'à une fin décevante. Mireille Darc traverse le film quasiment toujours topless (mais filmée de loin, on est en 1970), en bikini recouvert de diamants et passe son temps à faire trempette dans l'eau avec le gamin.
Il aurait fallu un peu plus de subtilité dans les péripéties et les gags. Le réalisateur Gérard Pires s'attarde surtout sur les voitures de police qu'il retourne et fracasse dans tous les sens dans des courses poursuites effrénées. Bien des années plus tard, il aura l'occasion avec TAXI de jouer encore plus aux voitures.
Autres critiques"Le roman de Charles Williams est désopilant, d'autant que cette critique du sexe et de l'argent est vue par les yeux innocents du petit Billy, ce qui crée un savoureux décalage. Le film se contente de l'anecdote et, de ce fait, est loin d'atteindre à la même loufoquerie. Les gags sont souvent répétitifs, et la complaisance dans la vulgarité n'est pas loin. A signaler une brève apparition d'Alain Delon."
Guide des films Jean Tulard - Claude Bouniq-Mercier.
"La chevauchée fantastique du dérisoire, un cirque picaresque crépitant de gags qui se répliquent du tac au tac."
Pierre Billard
"Mené tambour battant, le récit déferle sur nous. Les gags fusent. C'est la marée de l'humour noir, du non-sens, de la plaisanterie absurde".
Jean de Baroncelli
"On retrouve ici le comique destructeur de certains dessins animés américains"
Jacques Siclier
"Il manquait au cinéma français un grand film burlesque. Le voici. C'est un délire de tous les instants et de toutes les images"
Robert Chazal
"Une fête du non-sens, une véritable kermesse de l'absurde, une caricature écervelée du monde contemporain et de ses mythologies. "Fantasia chez les ploucs" , entreprise de dislocation du langage cinématogaphique, abolit d'un seul coup le mouvement conformiste et rétrograde qu'on déplore si souvent dans nos petits films à la française"
Henry Chapier
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