RESUME
Marceau Léonette est un policier sorti du rang, devenu inspecteur principal à cause de ses seuls mérites. L'arrestation d'un chauffard ivre, fils d'un grand avocat, brise soudainement sa carrière, car l'avocat prétend que Marceau a abusé de son pouvoir. Marceau est muté dans un petit commissariat de quartier. Là, avec une jeune femme, Jeanne, qui s'est engagée dans la police pour donner un sens à sa vie, il traque le maniaque dans les cinémas. Besogne ingrate entre toutes. Jusqu'au jour où Marceau et Jeanne sont chargés, par un service spécial, de retrouver un certain Roger Martin, témoin capital, pour confondre un assassin. Or l'instruction dure depuis cinq ans et Martin se cache par peur d'être abattu par les hommes de main de l'accusé. Le procès va avoir lieu dans quelques jours et Marceau et Jeanne n'ont que peu de temps pour retrouver Martin. L'obstination de Marceau, jointe aux idées inventives de Jeanne, vont peu à peu débroussailler les éléments de la vie privée de Martin. Les deux enquêteurs, découvrent que celui-ci vit avec sa petite fille, atteinte d'un mal hépatique congénital. Marceau et Jeanne suivent une piste constituée par les pharmacies où le père a acheté les médicaments de sa fillette, puis le docteur qui la soigne. En possession de l'adresse du docteur, Marceau est "tabassé" par les hommes de l'accusé. Mais ceux-ci n'arrivent pas à récupérer le papier sur lequel est inscrite 1'adresse. Le lendemain, Marceau et Jeanne contactent Martin alors qu'il se rendait chez le docteur. Bien protégé, Martin peut témoigner au procès et faire condamner l'assassin. Mais, démuni de protection après son témoignage, il sera assassiné dans un jardin public. Ecoeurée par les méthodes et la négligence de la police, Jeanne démissionne. Pour Marceau, il est trop tard pour repartir à zéro. II regagne son commissariat, avec les félicitations de ses supérieurs.
© Les fiches du cinéma 2001

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : José Giovanni
Auteur de l'oeuvre originale Joseph Harrington
Adaptateur : José Giovanni
Dialogues : José Giovanni
Sociétés de production : Cité-Films (Paris), Valoria Films, Parme productions, Simar Films, Rizzoli Film (Rome)
Directeurs de production : Jacques Rouffio, Louis Daquin
Distributeur d'origine : Valoria Films
Directeur de la photographie : Etienne Becker
Musique : François de Roubaix
Décorateur : Jean-Jacques Caziot
Monteur : Katia Peletier
Genre : Policier
Durée : 1h 40min.
Sortie France : 25 février 1970

DISTRIBUTION
Lino Ventura (Marceau)
Marlène Jobert (Jeanne)
Philippe March (Roger Martin)
Michel Constantin (Greg)
Béatrice Arnac (Silvia)
Gilette Barbier (l'épicière)
Luc Bartholomé (Jo Raison)
Michel Charrel (Raisin)
Paul Crauchet (Loring)
Albert Dagnan (Arnold)
Germaine Delbat (Mme Lenoir)
Max Desrau (Thouin)
Pierre Frag (l'homme aux sandwiches)
Jacques Galland (directeur P.J.)
Guy Héron (Soramon)
Stan Kroll (Kropniak)
Serge Marquand (le gueulard)
Monique Mélinand (Mme Loring)
Alain Mottet (Franck)
Bernard Musson (le pharmacien)
Marcel Pérès (Lenoir)
Jacques Richard (un inspecteur)
Hervé Sand (Gravel)
Bianca Saury (Marie Martin)
Jean Sobieski (Aden)
Dominique Zardi (un maniaque)

AUTOUR DU FILM

"Car la vie est un bien perdu quand on n'a pas vécu comme on l'aurait voulu"... Cette phrase du poète roumain Mihai Eminescu, José Giovanni l'a placée en conclusion de son film, à propos duquel il déclarait : "L'idée m'avait passionné de montrer un flic qui marchait à pied dans la ville, qui ne prenait pas de bagnole rapide, ni tout ce folklore qu'on voit dans les films. Je l'ai fait pour cette raison, ce film, en contrepoint de tout ce qui existait." DERNIER DOMICILE CONNU est devenu depuis un classique du cinéma policier français.

Avant de passer lui-même à la réalisation, Giovanni avait adapté quatre de ses romans pour des films interprétés par Lino Ventura (CLASSE TOUS RISQUES, LES GRANDES GUEULES, LE DEUXIEME SOUFFLE, LES AVENTURIERS) et même collaboré au scénario du CLAN DES SICILIENS, C'est donc tout naturellement qu'il fit appel à lui pour son premier film, LE RAPACE (1968), puis pour DERNIER DOMICILE CONNU et enfin pour LE RUFFIAN (1983).

Marlène Jobert a souffert durant le tournage d’avoir un rôle bien moins consistant que celui de Lino, mais elle regrettera avec le temps d’avoir eu cette attitude, elle reconnaîtra que d’avoir tourné avec lui reste un grand souvenir.

Box office : le film fut un succès et a atteint les 2 millions d'entrées France
ENTREES France TOUTES EXPLOITATIONS : 2 241 100
ENTREES Paris 1ère EXPLOITATION : 352 955
ENTREES Paris TOUTES EXPLOITATIONS : 431 02

CRITIQUES

Mon avis

Très bon film policier, Dernier domicile connu bénéficie d'une histoire classique d'enquête à suspense sur la recherche d'un témoin capital pour faire tomber un assassin. Le film s'attache aux pas du duo d'enquêteurs formés par Ventura et Jobert, ce qui est l'occasion de déambuler dans le Paris de l'après 68 et de découvrir des personnages pittoresques. Le duo de flics est ici original, face à Ventura, le flic intègre aux méthodes brutales, injustement rétrogradé dans un commissariat de quartier du XVIII ème arrondisseemnt, la toute jeune stagiaire Marlène Jobert fragile et séduisante, qui va vite déchenter face aux méthodes policières. Il paraît qu'ils ne sont pas bien entendus sur le tournage, à l'écran le couple fonctionne plutôt bien. Ventura est tel qu'en lui-même, tout intériorisé, humain malgré tout, son personnage n'est pas tout d'une pièce et nous le devinons très désenchanté et solitaire. Il a perdu sa femme et son fils dans un accident de voiture, cela nous est dit dès le début et explique qu'il n'a plus que son métier pour lequel il se donne corps et âme, il ne croit plus à grand chose dans la vie. Bref un personnage très désespéré, magnifiquement interprété par Lino Ventura. Le film peut paraître un peu daté par moment mais reste près de quarante ans après toujours captivant et agréable à voir. José Giovanni a écrit une histoire solide dont il sait maintenir le suspense jusqu'au bout, son savoir faire est indéniable, c'est surement un de ses meilleurs films.
La musique de François de Roubaix est très belle, vraiment marquante et magnifie encore plus le film, elle est indissociable du souvenir que l'on garde du film.
Il faut aussi souligner la double fin du film, qui aurait pu se terminer sur un happy end mais le dernièr retournement et la toute dernière scène ne laisse place à aucun optimisme mais cadre bien avec le propos génnéral qui dénonce la façon dont est pratiquée la justice, qui ne se soucie pas de la protection du citoyen, sauf quand cela sert ses propres intérêts.

Autres critiques

"C’est la transposition d’un excellent roman de série noire, dont l’intrigue était située à New York. A partir d’un suspense purement policier, José Giovanni a tracé le portrait psychologique d’un flic – remarquablement interprété par Lino Ventura – qui est une sorte de force en action, et non un héros. Marlène Jobert tenait, ici, son deuxième grand rôle. Semé de détails vrais, traversé par des personnages authentiques ou pittoresques dans le Paris populaire de l’époque, Dernier Domicile connu est peut-être le meilleur film de l’inégal José Giovanni."
Jacques Siclier - Télérama

""La vie est un bien perdu quand on n'a pas vécu comme on l'aurait voulu". Cette citation, qui conclut le film, achève de lui donner un goût d'amertume. Car, par le biais d'une enquête traditionnelle, Giovanni dénonce les méthodes policières où la fin justifie les moyens. Il le fait avec humanisme, dans un film sobre, précis, efficace, où Lino Ventura apporte toute la puissance de sa présence et de son talent."
Claude Bouniq-mercier - Guide des films Jean Tulard

"Du cousu main, pas déplaisant, mais qui manque quand même un peu de surprise."
Pascal Mérigeau - Téléobs.

"C'est bien connu, au cinéma, les flics les plus teigneux et les plus perspicaces sont ceux qu'on blâme, qu'on humilie et qu'on placardise. Flanqué d'une jeune stagiaire (Marlène Jobert, fondante comme un bonbon à la menthe), Lino Ventura, inspecteur solitaire, sort du bois de son commissariat pour retrouver le témoin-clé d'un procès. Lui-même auteur réputé de la «Série noire», José Giovanni adapte ici le premier volet d'une trilogie de l'écrivain Joseph Harrington et gagne ses galons de réalisateur à succès.
Ce film sobre et nerveux est emblématique du cinéma policier français des années 1970. Cette enquête de routine, rythmée par la musique de François de Roubaix, repose sur une vision particulièrement amère du métier de policier. Acoquiné dans sa jeunesse au milieu, Giovanni plaide pour un certain code de l'honneur bafoué par une génération de petits voyous dénués de scrupules. Le contraste est d'autant plus saisissant entre la force tranquille du fauve Ventura et l'ingénuité de Marlène Jobert."
Jean-Philippe Guerand - Téléobs

"Un face-à-face de qualité et une certaine dénonciation des moeurs policières par un des spécialistes du polar «à la française» des années 70."
L'internaute tv.

AFFICHES




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Début du film