RESUME
Vera Cruz en 1938. Le « Rital», aventurier international, arrive dans la ville où il rejoint l'avocat Calvez, éminence grise d'une bande de conjurés qui ont décidé de supprimer l'actuel Président. C'est le Rital, tueur à gages de grande réputation, qui doit tirer sur lui. On l'installe dans une chambre face à la demeure de Ca-mito, la, maîtresse du Président que celui-ci va bientôt venir retrouver en secret. Durant son attente, le « Rital » a pour compagnon le petit-fils de l'ancien Président qui,, dès que la révolution aura triomphé, sera promu au rang de héros national. Face à l'idéalisme et à la juvénilité du jeune homme, le « Rital » qui l'a surnommé, par dérision, Chico, exprime en les exagérant son cynisme et son nihilisme. Parfois même, pour l'endurcir, il brutalise ou utilise le jeune homme comme son domestique. Peu après, il décide de modifier son plan et de s'introduire au sein même de la maison de Camito pour y frapper le Président. Quand celui-ci pénètre chez sa bien-aimée, il est abattu par la première balle du « Rital ». Chico veut tirer sur Camito mais son arme a été enrayée par le « Rital » qui éprouvait à l'égard de la maîtresse du Président une secrète admiration. C'est alors que Calvez va mettre en pratique ses plans : il ordonne que le « Rital » et son compagnon soient supprimés lors d'un guet-apens sur la route. Mais par son adresse, le « Rital » échappe aux membres du petit commando lancé à ses trousses et les tue un à un. Il est maintenant évident aux yeux de Chico que ses compagnons sont des traîtres et des crapules. D'ailleurs, la révolution échoue totalement et le pouvoir passe entre les mains du plus rétrograde des généraux. Le cynisme du « Rital » était donc amplement justifié. Se postant sur un pont « le Rital » décimera tous les chefs des conjurés. Au coeur de la lutte, Chico le sauvera par un coup de fusil providentiel. Mais le « Rital » ne veut pas entendre parler d'amitié. En fait, il veut éviter au jeune homme de partager son propre destin qui, dit-il, ne saurait se terminer qu'au bout d'une corde. Aussi, quand Chico s'avance vers lui le blesse-t-il d'une balle à la cuisse. Puis il va déposer le blessé dans la maison de sa fiancée, dont il sait qu'elle le soignera bien. Après quoi, il saute dans un wagon de marchandises, continuant sa destinée de tueur à gages.
© Les fiches du cinéma 2001

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : José Giovanni
Auteur de l'oeuvre originale John Garrick
Dialogues : José Giovanni
Sociétés de production : P.A.C. - Production Artistique et Cinématographique, Valoria Films, Cinetel, Da Ma Produzione (Rome)
Directeur de production : Alain Quefféléan
Directeur de la photographie : Georges Barsky
Ingénieur du son : René-Christian Forget
Musique : François de Roubaix
Décorateur : Jean-Jacques Caziot
Monteur : Kenout Peltier
Genre : aventures / policier
Durée : 1H45
Tournage : Mexique du 17 octobre au 28 décembre 1967
Sortie France : 6 avril 1968

DISTRIBUTION
Lino Ventura (Le Rital)
Rosa Furman (Camito)
Xavier Marc (Miguel Juarez dit Chico)
Aurora Clavel (Emma)
Augusto Benidies (Calvez)
Marco Antonio Arzate
René Barrera
Farnesio de Bernal (le président)
Carlos López Figueroa (Ruiz)
Enrique Lucero (le Bosco)

AUTOUR DU FILM

Pour sa deuxième réalisation (après LA LOI DU SURVIVANT), José Giovanni retrouva Lino Ventura qui avait déjà été l'interprète d'adaptations de ses romans : CLASSE TOUS RISQUES, LES GRANDES GUEULES, LES AVENTURIERS, LE DEUXIÈME SOUFFLE. Leur collaboration se poursuivit avec DERNIER DOMICILE CONNU (1970) puis LE RUFFIAN (1983).

LE RAPACE fut tourné au Mexique, avec des acteurs locaux dont Rosa Furman, que l'on revit dans LA BATAILLE DE SAN SEBASTIAN d'Henri Verneuil (1969). Enrique Lucero, que Giovanni reprit dans LA SCOUMOUNE (1972), et Xavier Marc, fils d'un torero et neveu d'un peintre tous deux fort célèbres dans leur pays.

CRITIQUES

Mon avis

Curieux film de José giovanni, à la fois western, film d'aventures, huit-clos théâtral et réflexion sur l'engagement politique, l'idéal révolutionnaire bafoué. Le rapace, on le voit, reste une tentative de western à la française, pas tout à fait aboutie mais suffisamment original et dépaysant pour retenir l'attention. Lino Ventura campe un mercenaire rital, encore un personnage qui en impose, cynique et sans illusion sur les causes révolutionnaires, uniquement intéressé par l'argent. Sur la très belle et envoutante musique de François de Roubaix, c'est un réel plaisir dans le premier quart d'heure de s'attacher à ses pas , de le voir fumer, jouer avec ses mégots et manger perpétuellement de l'oignon cru (manie récurrente du rital, "le personnage croque des oignons crus pour tenir, par l'haleine, les gens à distance dixit Giovanni dans ses mémoires"). On pourrait trouver cette entrée en matière un peu lente mais elle nous permet d'apprécier la formidable présence de Lino à l'écran et son magnétisme. Le film connaît des problèmes de rythme par la suite, prend son temps mais sait dégager une atmosphère séduisante et s'attacher à la psychologie des personnages. Une grande partie se concentre dans un huit-clos entre le rital et le jeune chico, l'évolution de leur rapports, le cynisme de l'un sapant à dessein la fougue révolutionnaire de l'autre pour déboucher sur de l'amitié. L'action reprendra ses droits à la fin quand il s'agira d'éliminer le président dictateur en place et de sauver sa peau.
Le rapace, bon film inégal, mérite d'être redécouvert par rapport aux autres films du tandem Giovanni / Ventura plus diffusés et reconnus.

Autres critiques

"La réussite de José Giovanni me paraît assez exceptionnelle pour mériter un hommage (..). LE RAPACE est un défi délibéré à ceux qui doutent d'un cinéma français capable d'aborder des sujets réservés au western (..). A mon sens, LE RAPACE est l'un des meilleurs films d'aventures de classe internationale qu'on ait faits en France depuis le temps qu'on s'évertue à imiter le cinéma étranger" (Henry Chapier in "Combat" 24 avril 1968).

"L'amitié virile et l'engagement politique sont habilement abordés dans cet excellent film d'aventures".
(Télé Cable Sat Hebdo)

"Action, aventure et amitié virile se doublent ici d'une intéressante réflexion sur l'engagement politique, soutenue par la puissante composition de Lino Ventura"
(Télé Star)

"Lino Ventura crève une fois de plus l'écran et en impose sacrément en héros solitaire dans ce bon film d'aventures viriles solidement mis en scène par José Giovanni, l'un des meilleurs artisans du polar à la française des années 70."
(Télé7)

VIDEOS


De passage à Genève, Lino Ventura, en compagnie du réalisateur José Giovanni, parle de leur dernier film, Le rapace. Emission de la RSR - Carrefour - 21.10.1968

AFFICHES





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