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1966 - LES AVENTURIERS

RESUME
Manu, moniteur d'aéro-club, et Roland, ex-pilote de course, sont deux amis inséparables. Manu se voit offrir une forte somme pour passer en avion sous l'Arc de Triomphe. Tandis qu'ils préparent cet exploit, ils font la connaissance de Laetitia, une jeune femme sculpteur sur métaux.

Manu échoue à cause du drapeau tricolore déployé sous l'Arc. Sa licence lui est retirée, mais il réalise qu'il a été victime d'une mystification. Alors qu'ils "corrigent" les snobs qui se sont moqués d'eux, l'un d'eux évite les coups en parlant d'un avion rempli d'or tombé au large de l'Afrique...

À bord d'un chalutier, le trio recherche l'épave. Alors qu'ils commençaient à désespérer, ils recueillent le pilote de l'avion. Mais ce seul survivant est traqué par des tueurs. Le trésor est enfin découvert. Lorsque les tueurs surgissent, Laetitia est tuée par une balle perdue. Manu et Roland, qui étaient tous deux amoureux d'elle, immergent son corps revetu d'un scaphandre.

De retour en Europe, ils remettent sa part à un petit neveu de la jeune femme et Roland achète, en souvenir d'elle, un fort situé en pleine mer.

À Paris, la bande retrouve Manu et le suit un jour qu'il revient au fort. Après un rude combat, les assaillants sont repoussés. Manu, blessé à mort, à l'ultime consolation d'apprendre que Laetitia l'aimait. C'est du moins ce que lui dit Roland...

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Robert Enrico
Auteur de l'oeuvre originale José Giovanni
Dialogues : José Giovanni, Pierre Pelegri
Sociétés de production : SNC - Société Nouvelle de Cinématographie, Compagnia Generale Finanziaria Cinematografica (Rome)
Directeur de production : Paul Laffargue
Directeur de la photographie : Jean Boffety
Ingénieur du son : Daniel Forget
Musique : François de Roubaix
Décorateur : Jacques d' Ovidio
Monteur : Jacqueline Meppiel
Genre : Aventures/Drame/Romance
Durée : 1h52
Sortie France : 12 Avril 1967

DISTRIBUTION
Alain Delon (Manu)
Lino Ventura (Roland)
Joanna Shimkus (Laetitia)
Serge Reggiani (Le pilote)
Paul Crauchet (L'assureur)
Guy Delorme (Un tueur)
Odile Poisson (Yvette)
Irène Tunc (La secrétaire de Kyobaski)
Thérèse Quentin (La tante)
Valery Inkijinoff (Kyobaski, le producteur)

AUTOUR DU FILM

Après LES GRANDES GUEULES (1965), Robert Enrico emprunta à José Giovanni le sujet de son nouveau film, mais ne garda que certains épisodes du roman. De plus, il supprima un personnage masculin pour le remplacer par une femme. Il pensa tout d'abord confier le rôle à Bibi Andersson mais finalement le donne à une jeune actrice canadienne, Joanna Shimkus. Elle avait joué précédemment dans DE L'AMOUR de Jean Aurel (1965) et dans le sketch de Jean-Luc Godard de PARIS VU PAR... (1965). Elle retrouvera Enrico en 1968 pour TANTE ZITA et HO ! et tournera sous la direction de Losey dans BOOM !. Elle épousera le comédien Sidney Poitier en 1976.

José Giovanni devait se servir d'un épisode refusé par Enrico comme scénario de son premier film, LA LOI DU SURVIVANT (1967), qu'il réalisa avec Michel Constantin et l'actrice canadienne Alexandra Stewart. Les deux films sortirent à quelques semaines d'intervalle.

LES AVENTURIERS fut tourné à Djerba, en Lozère et au Fort Boyard, au large de La Rochelle, devenu célèbre depuis grace au jeu télévisé portant ce nom.

"J'ai voulu exploiter un aspect merveilleux chez Ventura, dit Enrico, c'est son tempérament italien, très exubérant, passionné. Il raconte des histoires en faisant des gestes. Ce n'est pas comme d'habitude, l'homme qui parle par monosyllabes."

CRITIQUES

Mon avis
Film devenu un peu culte avec les années et qui engendre une vrai nostalgie d’un cinéma d’aventures à la française disparu de nos écrans depuis bien longtemps, de duo d’acteurs comme on en fait plus, chaque star ne tirant pas la couverture à lui avec une entente faisant plaisir à voir et enfin nostalgie d’un cinéma de pur divertissement n’excluant pas le charme, l’élégance , le dépaysement et l’émotion.

Même si l’amitié virile est célébrée dans le film, les personnages féminins ne sont pas sacrifiés comme c’est souvent le cas, ici le personnage de Laetitia, jouée par la sublime Johanna Shimkus est traité à part égale avec les deux héros masculins et participe comme eux des mêmes rêves et aspirations.
C’est aussi un film reposant qui prend son temps dans le bon sens du terme, qui ne sacrifie pas à l’action tout azimuts (qui ne confond pas accélération et rythme) et laisse les personnages respirer tout comme les spectateurs.

Lino Ventura est plus détendu et naturel que jamais (même barbu dans la partie africaine) , c'est Lino tel qu'on l'aime chaleureux, déconnant (jouant du tam-tam dans son garage) et généreux (donnant quand-même une part du trésor aux parents minables de Laetitia à cause de leur môme sympa). Il ne faut pas oublier que c'est lui et non Alain Delon dans le film à qui Laetitia avoue son amour juste avant de mourir.

Autres critiques
"Sans doute (avec Les grandes gueules) le meilleur de Robert Enrico. Avec pour prétexte un trésor près des côtes du Congo, il exalte l'amitié (entre hommes, bien sûr, mais aussi, plus rare, entre hommes et femmes) et l'aventure avec un grand A. On y croise des personnages de méchants voleurs(un petit côté tintin plane sur tout ça). Le duo Delon-Ventura fonctionne impeccablement et Joanna Shimkus, qui joue Laetitia, est bien jolie. Delon, tout susurrant, fit un succès de la chanson composée par François de Roubaix."
Télérama - Pierre Murat

"Robert enrico, qui avait déjà bien démarré avec Les grandes gueules transforme ici son essai. Les aventuriers est un beau film, romantique et dur, sur l'amitié et le dépaysement. Delon, qui s'était forgé une image de héros froid, se révèle ici un personnage sensible, pur et vulnérable. L'intrusion du personnage féminin, joué par Joanna Shimkus, dans cette histoire d'hommes passe très bien. Autre point fort du film : la métamorphose physique de Delon et Ventura au cours de leur aventure maritime."
Guide des films Jean Tulard - Henri Guieysse

"Au gré d’un scénario au parfum de Tintin, Robert Enrico célébrait la franche et très belle camaraderie (virile ou pas), mais surtout le charme sans borne de ces hommes qui mettent tout leur courage à rester des enfants. Bronzés et les tifs au vent ou le cœur à marée basse quand la mort teinte le film de mélancolie, Delon et Ventura sont beaux comme des camions."
Télérama - Guillemette Olivier-Odicino

"Le cinéma français a, semble-t-il, définitivement perdu la recette du grand cinéma d’aventures. Où est passée la relève des Henri Verneuil, Robert Enrico, José Giovanni, Philippe de Broca… ? Y en a-t-il jamais eu une ? Constamment dénigré par la critique officielle pour qui la Nouvelle Vague fut l’alpha et l’oméga du cinéma et par les producteurs qui préfèrent miser sur les comédies lourdingues à grand spectacle, le film d’aventures à la française est entré dans un purgatoire duquel on désespère qu’il sorte un jour. Continuons à jouer les aigris et les passéistes sans espoir et replongeons-nous avec nostalgie dans la vision de l’un de ses meilleurs représentants. En 1967, Robert Enrico réunit Alain Delon et Lino Ventura pour cette formidable et chaleureuse chasse au trésor que constitue Les Aventuriers, dans laquelle les deux stars charismatiques interprètent deux copains au grand cœur, et casse-cou dans l’âme, associés dans une aventure exotique qui les mènera des côtes du Congo jusqu’à un célèbre fort maritime délabré (que les téléspectateurs connaissent aujourd’hui sous le nom de Fort Boyard). Entourés de la superbe Joanna Shimkus et de l’irremplaçable Serge Reggiani, Delon et Ventura, duo de choc et de charme, sont les représentants d’un certain esprit du cinéma français désormais mort et enterré. Plongeons à nouveau dans un grand bain de nostalgie, agrémenté par la musique inoubliable du regretté François de Roubaix."
Dvdclassik.com - Ronny Chester

VIDEOS

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