RESUME
1e et 7e sketchs : Un retraité, recueilli par les religieuses de Saint-Vincent de Paul, jure comme un charretier, au grand effroi des Soeurs qui se signent chaque fois et décident bientôt de le renvoyer. Mais survient un évêque, en visite, qui se trouve être, comme par hasard, l'ami d'enfance du vieillard. Il lui donne l'absolution pour ses jurons, à condition qu'il apprenne les dix commandements. A la fin du film, on retrouve le retraité chez l'évêque qui perd la mémoire à force de boire et n'arrive plus lui-même à se souvenir des dix commandements. 2e sketch : Une femme trompe son mari avec un milliardaire pour se faire offrir un collier de grand prix. Elle place ce collier parmi des bijoux de pacotille, dans une valise qu'elle dépose à la consigne. Elle déclare à son mari avoir trouvé le bulletin et lui demande de retirer l'objet. Le soir, en rentrant chez elle, elle trouve sa meilleure amie, devenue entre temps la maîtresse de son mari, en possession du collier que celui-ci vient de lui offrir. 3e sketch : La soeur d'un séminariste, poussée à se prostituer par un homme du milieu responsable de plusieurs crimes, se tue de désespoir. Son frère renonce à sa vocation pour tenter de faire arrêter le proxénète. Craignant que le tribunal ne lui inflige que quelques mois de prison, il s'arrange pour se faire tuer par le trafiquant, quelques instants avant l'arrivée de la police. 4e sketch : Dieu arrive dans une ferme, fait un faux miracle, puis repart, quand il est arrêté par des infirmiers d'un hôpital psychiatrique partis à sa recherche. 5e sketch : Un jeune homme apprend que sa mère n'est pas la femme de son père, mais une actrice en vogue. Il lui rend visite dans sa loge. Elle veut flirter avec lui, quand il lui révèle qu'il est son fils. Pour ne pas être en reste, elle lui déclare que son père n'est pas son véritable père. Le jeune homme retourne chez ses " parents " et leur témoigne plus d'affection encore. 6e sketch : Un caissier (J.-C. Brialy), révoqué par son patron, laisse, avant son départ, cambrioler la banque par un gangster (Louis de Funès). Il finit par reprendre la valise qui contient le butin lorsqu'il est rejoint à nouveau par le gangster. Ils se mettent d'accord pour partager le montant du vol, Hélas, la valise ne contient qu'un saucisson et un litre de gros rouge. Elle a été échangée par erreur dans un café avec celle d'un clochard qui se fait arrêter par la police.
© Les fiches du cinéma - 2000

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Julien Duvivier
Scénario  : Julien Duvivier, René Barjavel
Auteurs de l'oeuvre originale : David Alexander d'après une nouvelle (Homicide point ne seras),William Link d'après une nouvelle (Bien d'autrui ne prendras), Richard Levinson d'après une nouvelle (Bien d'autrui ne prendras), Maurice Bessy (Luxurieux point ne seras - Tes père et mère honoreras
Adaptation : René Barjavel, Pascal Jardin
Dialogues : Henri Jeanson (Dieu en vain ne jureras -Tes père et mère... - Les dimanches...), René Barjavel (Luxurieux point ne seras - Homicide point ne seras - Un seul Dieu tu adoreras ), Michel Audiard (Bien d'autrui ne prendras)
Sociétés de production : Filmsonor,Mondex Films, Procinex, Incei Films, Almos Mezo
Directeur de production : Ralph Baum
Distributeur d'origine : Cinedis
Directeur de la photographie : Roger Fellous
Ingénieur du son : Guy Chichignoud
Musique : Michel Magne, Guy Magenta, Georges Garvarentz
Assistants-réalisateurs : Tony Aboyantz, Pierre Desfons
Monteur : Paul Cayatte
Sortie en France : 14 septembre 1962
Procédé image 16 mm - NB
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2H07

DISTRIBUTION
Michel Simon (Jérôme Chambard - Dieu en vain ne jureras - Les dimanches tu garderas)
Lucien Baroux (l'évêque - Dieu en vain ne jureras - Les dimanches tu garderas)
Micheline Presle (Micheline - Luxurieux point ne seras)
Françoise Arnoul (Françoise Beaufort - Luxurieux point ne seras)
Mel Ferrer (Philip Allan - Luxurieux point ne seras)
Claude Dauphin (Georges Beaufort - Luxurieux point ne seras)
Charles Aznavour (Denis Mayeux - Homicide point ne seras)
Lino Ventura (Garigny - Homicide point ne seras)
Fernandel (Dieu - Un seul Dieu tu adoreras)
Alain Delon (Pierre Messager - Tes père et mère honoreras)
Danielle Darrieux (Clarisse Ardant - Tes père et mère honoreras)
Madeleine Robinson (Germaine Messager - Tes père et mère honoreras)
Georges Wilson (Marcel Messager - Tes père et mère honoreras)
Jean-Claude Brialy (Didier Marin - Bien d'autrui ne prendras)
Louis de Funès (Antoine Vaillant - Bien d'autrui ne prendras)
Claude Nollier (la mère supérieure - Dieu en vain ne jureras)
Marcel Dalio (le bijoutier - Luxurieux point ne seras)
Maurice Biraud (l'inspecteur - Homicide point ne seras)
Henri Vilbert (Alexandre - Homicide point ne seras)
Maurice Teynac (le père supérieur - Homicide point ne seras)
Germaine Kerjean (la grand-mère - Un seul Dieu tu adoreras)
Gaston Modot (le grand-père - Un seul Dieu tu adoreras)
Roland Armontel (Monsieur Mercier - Tes père et mère honoreras)
Hubert Noël (l'amant de Clarisse - Tes père et mère honoreras)
Dominique Paturel (le comédien - Tes père et mère honoreras)
Armande Navarre (Janine - Bien d'autrui ne prendras)
Noël Roquevert (l'inspecteur - Bien d'autrui ne prendras)
Denise Gence (la chaisière - Bien d'autrui ne prendras)
Jean-Paul Moulinot (le directeur de banque - Bien d'autrui ne prendras)
Jean Carmet (le clochard - Bien d'autrui ne prendras)
André Gabriello (le brigadier - Bien d'autrui ne prendras)
Albert Michel (le marchand de primeurs - Dieu en vain ne jureras)
Claude Piéplu (un vigile - Luxurieux point ne seras)
Aimé de March (un vigile - Luxurieux point ne seras)
René Lefèvre-Bel (le majordome de Philip - Luxurieux point ne seras)
Clément Harari (un homme de main de Garigny - Homicide point ne seras)
Guy Mairesse (un homme de main de Garigny - Homicide point ne seras)
Claudine Maugey (la fillette - Un seul Dieu tu adoreras)
René Clermont (le père - Un seul Dieu tu adoreras)
Josette Vardier (la mère - Un seul Dieu tu adoreras)
Gaby Basset (l'habilleuse - Tes père et mère honoreras)
Robert Le Béal (le metteur en scène - Tes père et mère honoreras)
Yves Barsacq (un agent - Bien d'autrui ne prendras)
Edmond Ardisson (un agent - Bien d'autrui ne prendras)
Jean Luisi (l'adjoint corse de l'inspecteur - Bien d'autrui ne prendras)
Madeleine Clervanne (Delphine - Les Dimanches tu garderas)
Claude Rich (la voix du diable)

AUTOUR DU FLM

- La séquence de prologue sert de prétexte pour montrer le Diable – sous la forme d’un serpent – se jouant de la faiblesse des humains. Les Dix Commandements sont donc transgressés au cours des cinq sketches suivants, chacun d’eux traitant parfois de deux ou trois commandements (le prologue concerne les jurons).

- C'était la troisième et dernière incursion de Julien Duvivier dans le genre du film à sketches qu'il avait déjà illustré avec UN CARNET DE BAL (1937) et SIX DESTINS (Tales of Manhattan, 1942).

- Le troisième sketch réunit trois acteurs d'UN TAXI POUR TOBROUK : Lino Ventura, Charles Aznavour, Maurice Biraud.

- Le sketch « L'œuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement », dialogues de Pascal Jardin (second épisode, sorti seulement en Allemagne et au Japon) a été coupé au montage et sa distribution était la suivante :
Dany Saval : Mauricette/Tania
Roger Nicolas : Paulo, le mari de Tania
Henri Tisot : Philippe Dancourt
Betty Becker : Une amie de Mauricette
Mireille Darc : Une amie de Mauricette
Sherry Young : Une amie de Mauricette
Pierre Sergeol : Le concierge
Bernard Musson

DIALOGUES

- Belle arme! C'est du combien?
- C'est du onze. Fabrication Yougoslave. Ca vous traverse un éléphant à vingt mètres
- En Yougoslavie, je voit pas très bien l'utilité?
- Non, c'est pour vous dire que ça peut traverser un caissier parisien
L. de Funes / J.C Brialy

- Rendez-moi mon argent et j'oublie tout.
- Votre argent?... Je ne comprends pas
- Il est à moi, je l'ai volé
L. de Funès / J.C Bialy

- L'amour, ce n'est qu'un sujet de conversation.

- Ce collier est une phrase d'amour parfaite.

- Ah parce que tu appelles ça des petites filles! Et les trottoirs? t'appelles ça des jardins d'enfants?

- Bien mal acquis ne profite jamais, à celui qui ne l'a pas volé.

- Des mecs comme moi on en fait plus. Ma femme a perdu beaucoup quand elle est morte


CRITIQUES

Mon avis

Film à sketches, au casting impressionnant rassemblant toutes les grandes vedettes de l'époque, le diable et les dix commandements est très inégal mais reste plaisant à regarder. La comédie, à première vue légère, est vite teintée d'un pessmisme profond, la marque du grand metteur en scène Julien Duvivier, qui a donné tant de chefs d'oeuvre au cinéma français mais qui ici livre une oeuvre plus mineure. Le procédé du film à sketches liés par un fil conducteur est bien connu mais là ce fil est un peu mince et pas très crédible.
Les numéros d'acteurs sont nombreux, on appréciera tout particulièrement Michel Simon dans les deux sketches du début et de la fin, ainsi qu'Alain Delon d'une grande justesse et émouvant face à sa mère cachée, une célèbre actrice jouée par Danielle Darrieux. Quant à Lino Ventura, dans le troisième sketch (Homicide point ne seras), il joue le rôle d'un truand, trafiquant de drogues et proxénète, dont le frère séminariste d'une de ses filles qui s'est suicidée, cherche à se venger. C'est un personnage habituel pour lui, Lino fait preuve encore d'une belle présence, il donne la réplique pour la deuxième fois à Charles Aznavour, après "Un taxi pour tobrouk" et il le retouvera dans "la métamorphose des cloportes". Le sketch tranche sur les autres, par son côté film noir au final désespéré et figure parmi les meilleurs du film avec le 4 ème sketch très poétique avec un Fernandel surprenant, dans le rôle de Dieu, rien que cela.

Autres critiques

"Film à sketches, souvent très amusant (le sketch des deux vieux confrontés à Dieu lui-même), parfois triste (l'histoire des parents adoptifs) et dans la ligne pessimiste de Duvivier, mais qui reste quand même assez superficiel en regard d'autres oeuvres du même metteur en scène. Il faut surtout apprécier à leur juste valeur le numéro des acteurs dont celui de Michel Simon."
Daniel Collin - guide des films Jean Tulard

"En ce temps-là, on aimait beaucoup les films à sketches. Qui étaient presque toujours mauvais. Celui-ci n'est pas bien flambard, mais en souvenir du cinéaste que fut Duvivier, on peut se laisser aller..."
TéléObs

"Julien Duvivier n'a pas attendu la mode des films à sketches du début des années 60 pour pratiquer cet exercice (Un carnet de bal, en 1937). Il récidive ici avec une oeuvre mineure, mais très plaisante. Les six histoires concoctées par le trio Michel Audiard, René Barjavel, Henri Jeanson oscillent entre le comique de boulevard (quiproquo entre une femme, son mari et son amant autour d'un collier) et la brillante comédie (dispute de deux voleurs au sujet d'une précieuse valise). La distribution impressionnante est dominée par un Michel Simon inénarrable. De l'excellent cinéma de papa, n'en déplaise à la Nouvelle Vague."
G.C.

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