RESUME
« Le Gorille », de son nom Géo Paquet, ancien officier parachutiste et agent du S.R., a été enfermé par la police à la Centrale de Melun : il s'en évade pour découvrir qu'un de ses collaborateurs a été torturé et supprimé par une bande de trafiquants de devises dont l'activité se double d'espionnage. « Le Vieux », le colonel commandant le S.R., charge « Le Gorille » de remonter la filière et de débusquer l'ambassade à qui profite les documents volés. Lancé sur la piste des trafiquants, « Le Gorille » aboutit chez un de ses anciens camarades. Pris par le gang, il arrive à s'échapper et identifie le premier échelon du réseau, Wescot, un fonctionnaire de l'O.N.U.. Celui-ci capture de nouveau son adversairee et le livre à la torture : le Gorille ne devra son salut qu'à sa femme, elle aussi du S.R. Mais, concurremment, la D.S.T. qui s'entête à faire cavalier seul dans l'affaire finit par considérer Geo Paquet, dit « Le Gorille », comme un individu dangereux pour l'ordre public et cherche à l'arrêter. Ayant déjà neutralisé une partie du réseau, « Le Gorille » tend un traquenard aux autorités de la bande. L'ambassade comprend, elle aussi, que ses agents sont brûlés et elle les fait abattre sur le lieu du guet-apens. Comme à la fin, il n'y a plus que des cadavres muets, la D S.T. ne fait plus de difficultés, et « le Vieux » peut envoyer « Le Gorille » en vacances.
© Les fiches du cinéma 2001

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Bernard Borderie
Scénario  : Bernard Borderie
Auteur de l'oeuvre originale Antoine-Louis Dominique
Dialogues : Bernard Borderie, Antoine-Louis Dominique,Jacques Robert
Société de production : Les Films Raoul Ploquin, Pathé Cinéma
Producteur : Raoul Ploquin
Directeur de production : Jean Mottet
Directeur de la photographie : Louis Page
Ingénieur du son : Louis Perrin
Musique : Georges Van Parys
Assistants-réalisateurs : Jacques Rouffio, Paul Nuyttens
Monteur : Pierre Gaudin
Genre : Espionnage/Action/Comédie
Durée : 1h42
Sortie France : 01 Septembre 1958

DISTRIBUTION
Lino Ventura (Géo Paquet dit Le Gorille)
Charles Vanel (Berthomieu dit Le Vieux)
Pierre Dux (Veslot)
Bella Darvi (Isoline)
Marie Sabouret (Chaboute)
René Lefèvre (Blavet)
Robert Manuel (Casa)
André Valmy (Mauricet)
Jean-Pierre Mocky (Sébut)
Jean Mercure (Directeur de la D.S.T.)
Yves Barsacq (Berthier)
René Bergeron (1er inspecteur de l'hygiène)
Michel Bernay
Robert Berri (Combinat)
Lucien Blondeau
Jean-Roger Caussimon (Léon)
Maurice Chevit (2ème inspecteur de l'hygiène)
Henri Crémieux (Pallos)
François Darbon (Popaul)
Emile Genevois
Guy Henry (Un inspecteur)
Guy Mairesse (Le tueur)
Jean Max (Smolan)
Germaine Michel
Alain Reynaud
Jean-Marie Rivière(Valério)
Marcel Rouzé
Jean-François Seiler (L'inspecteur principal)

AUTOUR DU FILM
C'est le rôle du Gorille qui a véritablement lancé Lino Ventura comme vedette à part entière. Le Gorille est la création du romancier Antoine L. Dominique, alias Dominique Ponchardier (1917-1986), lui-même ancien des services secrets et Compagnon de la Libération, qui fut Haut Commissaire à Djibouti. De 1954 à 1961, il écrivit 41 aventures du Gorille avant d'interrompre la série à la demande du général de Gaulle, qui lui confia le poste d'ambassadeur de France en Bolivie. À nouveau sollicité pour tenir le rôle, Lino Ventura déclina l'offre et suggéra Roger Hanin, qui le remplaça dans deux séquelles, LA VALSE DU GORILLE de Bernard Borderie (1959) et LE GORILLE A MORDU L'ARCHEVÊQUE de Maurice Labro (1962). Le rôle du " Vieux " fut tenu une nouvelle fois par Charles Vanel dans le premier puis par Pierre Dac (lui aussi ancien Compagnon de la Libération) dans le second. Une série de télévision reprenant le personnage fut tournée en 1989-1991, co-produite par la France, l'Italie et l'Allemagne, et comprenant 13 films avec en vedette Karim Allaoui et François Périer dans le rôle du " Vieux".

CRITIQUES

Mon avis

Ce film d'espionnage classique des années 50 assura une vrai popularité à Lino Ventura avec un rôle qui lui collera à la peau, alors qu'il n'aura été qu'une seule fois le gorille, Roger Hanin reprenant le flambeau. On est parfois dans la parodie, les touches d'humour dans les dialogues et les scènes d'action sont bienvenues pour contrebalancer une intrigue moyennement captivante. Certes le film a sans doute un peu vielli mais il se laisse encore voir avec plaisir, avec un Lino en super forme, irréristible quand il pulvérise à mains nues des armoires ou soulève une voiture pour la retourner et faire barrage à ses poursuivants, faut dire que le gorille ce sont "deux cent livres hiver comme été". Autre séquence mémorable : la torture au chalumeau du gorille par l'acoyle du méchant joué par Jean-Pierre Mocky, dont il ne faut pas oublier l'acteur qu'il était à ses débuts avant de devenir le réalisateur qu'on connaît et qui est abondamment traité sur le site. Cette scène nous vaut une vision à mourir de rire du faux poitrail exagérément velu de Lino. Le personnage ne fait pas dans la dentelle mais ce n'est pas ce qu'on attend de lui. Lino aura à coeur dans ses films suivants d'être plus exigeant et de montrer d'autres facettes de son jeu. Il sait ce qu'il doit au film dont le succès a assuré sa notoriété auprès du grand public mais très vite refusera de se laisser enfermer dans la cage dorée d'un gorille tout d'une pièce, sans nuance ni sentiment particulier, "le fauve est lâché" fera déjà évoluer sensiblement le personnage de l'agent secret. Bernard Borderie, futur réalisateur de la série des angélique, fait preuve d'une certaine efficacité dans la mise en scène et on aura plaisir à retrouver de bons acteurs tels que Charles Vanel, Pierre Dux, Robert Manuel.


Autres critiques

"Dans la famille des espions célèbres, chronologiquement coincé quelque part entre Lemmy Caution et James Bond, Géo Paquet (!), alias le Gorille, brille d'un éclat tout particulier. Représentant franchouillard de cette dangereuse et souterraine profession, le bougre use de la patate et de la châtaigne en guise de gadgets, démasquant d'autres espions mal intentionnés avec la délicatesse suggérée par son surnom.
Populaire héros de série noire, il doit sa gloire de cinéma à la bobine bourrue de Lino Ventura, ex-catcheur révélé quatre ans plus tôt dans Touchez pas au grisbi, de Jacques Becker. Bernard Borderie dirige le costaud débutant aux limites de la parodie, dans un joyeux déluge de baffes et de coups de feu à l'ancienne, où l'on croise avec bonheur d'autres trognes mythiques du cinéma français, de Charles Vanel à Pierre Dux. Un peu oublié aujourd'hui, ce réjouissant primate en mission secrète fit l'objet de plusieurs suites, auxquelles Lino Ventura, qui se dirigeait vers des rôles plus exigeants, refusa de participer. C'est donc ce Gorille-là, et seulement lui, qu'il faut savourer allègrement."
Cécile Mury - Télérama

"Spécialiste des films d'action légèrement parodiques, Bernard Borderie a su garder le clin d'oeil humoristique sur cette histoire d'espionnage avec (nombreuses) bagarres."
Jacques Siclier - Télérama

"Premier et meilleur épisode des aventures de Géo Paquet, alias le «Gorille». Bourru et pince-sans-rire, Lino Ventura semble comme un poisson dans l'eau dans la peau de l'agent des services secrets créé par Antoine Dominique. Artisan consciencieux, Bernard Borderie insuffle à ces aventures mouvementées un rythme soutenu, mâtiné d'humour, et en dépit de ces multiples rediffusions, le plaisir éprouvé reste intact. Du bon «cinoche» à la française, solide et divertissant."
Télé7

"Lino Ventura impose sa stature dans ce film d'espionnage qui ne se prend pas au sérieux. Le rythme est rapide, l'humour constant, les poursuites et les bagarres rondement menées. Du cinéma d'action sans prétention, mais efficace."
Claude Bouniq-Mercier - Guide des films Jean Tulard

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