RESUMELes retrouvailles d'un groupe d'ex-résistants, organisées par Marie-Octobre, nom de code du personnage interprété par Danielle Darrieux. Les anciens camarades ont mené leur vie durant ces années, mais ce soir ils vont devoir revivre une soirée fatidique, celle où le chef de leur réseau a trouvé la mort, trahi par l'un d'eux.
La recherche du traître met en lumière la personnalité de chaque membre du réseau, mais aussi et surtout celle de Castille, son chef, personnage fort mais différent de la légende qui s'était tissée autour de lui.
De nombreuses années après la Libération, dix anciens résistants du réseau "Vaillance" sont invités dans un château par Marie-Hélène Dumoufin, dite Marie-Octobre, aujourd'hui directrice d'une maison de couture. Jadis leur réseau fut démantelé et leur chef tué. Marie-Octobre rappelle ce drame à ses compagnons puis leur déclare qu'il y a un traitre parmi eux et que cette réunion a pour but de le démasquer.
Chacun des invités, à tour de rôle, exprime alors ses soupçons : M' Simoneau, l'avocat; Blanchet, l'ouvrier; Marinval, le boucher; l'abbé Le Gueven; le docteur Thibaud; Renaud-Picart, le commanditaire; Rougier, l'imprimeur; Vandamme, le contrôleur des contributions et Bernardi, le tenancier de boîte de nuit. Marie-Octobre et Victorine, la vieille servante, sont également suspectées.
Après maints affrontements, il s'avère que Rougier s'était approprié une somme importante destinée au réseau, avant d'abattre Castille, leur chef - à la fois par intérêt et par jaloVsie - au moment où la Gestapo investissait les lieux où se trouvaient réunis tous les membres.
Démasqué, Rougier se fait suppliant, mais Marie-Octobre, dont Castille fut le seul amour, se saisit d'un revolver et l'abat avant de se livrer à la justice...
FICHE TECHNIQUERéalisation : Julien Duvivier
Scénario, adaptation et dialogues : Julien Duvivier, Henri Jeanson, d'après Jacques Robert
Directeur de la photographie : Robert Lefebvre
Compositeur : Jean Yatove
Monteuse : Marthe Poncin
Chef décorateur : Georges Wakhévitch
Production : Orex Films et Abbey Films
Producteur : Lucien Viard
Durée : 1h 35min
Genre : Drame/Guerre
Tournage : 17 novembre 1958 - 10 décembre 1958
Sortie France : 24 Avril 1959
DISTRIBUTIONDanielle Darrieux : Marie-Hélène Dumoulin dite Marie-Octobre
Bernard Blier : Julien Simoneau
Robert Dalban : Léon Blanchet
Paul Frankeur : Lucien Marinval
Jeanne Fusier-Gir : Victorine
Paul Guers : Père Yves Le Guen
Daniel Ivernel : Robert Thibaud
Paul Meurisse : François Renaud-Picart
Serge Reggiani : Antoine Rougier
Noël Roquevert : Etienne Vandamme
Lino Ventura : Carlo Bernardi.
AUTOUR DU FILMTourné en vingt-trois jours ce film demeure l'un des plus grands succès de l'après-guerre du tandem Duvivier-Jeanson. Adapté très librement d'un roman de Jacques Robert, MARIE-OCTOBRE permet à chacun de ses interprètes un grand numéro d'acteur. On peut noter que, lors de l'exclusivité du film, l'entrée des salles était rigoureusement fermée durant les vingt dernières minutes, ceci afin de ne pas déflorer le coup de théâtre final. Par la suite MARIE-OCTOBRE fut joué, également, au théâtre.
CRITIQUESMon avisMarie Octobre est un grand huit clos théâtral autour de la magnifique Danielle Darrieux, interprète du rôle titre. Chaque acteur (et quelle distribution de Paul Meurisse à Lino Ventura en passant par Serge Reggiani, Paul Guers, etc) exécute sa partition de manière naturelle et convaincante. Le talent du très grand réalisateur Julien Duvivier sait faire passer le côté théâtral, parfois étouffant que peut avoir un film se déroulant dans un décor unique, en variant les points de vue et en passant habilement d’un personnage à un autre. Les rebondissements sont habilement amenés et le film n’a pas trop subi les outrages du temps.
Lino Ventura interprète le rôle d’un directeur de club de strip-tease, ancien catcheur (clin d’œil à son ancien métier) et a l’occasion de varier un peu son registre, en ne jouant pas une brute toute d’une pièce, même si son personnage est le plus rustre et violent de tous les autres protagonistes masculins, tous potentiellement coupables d’avoir tué leur ancien camarade de la résistance et d’avoir donné le réseau. Lino a l’occasion de se frotter à de grands acteurs et de bénéficier de bons dialogues. Avec ce film, on peut être amené à regretter qu’il n’ait jamais fait de théâtre, sa forte présence, son naturel confondant auraient à coup sur fait merveille comme ici.
Autres critiques"Succulent polar à rebondissements, Marie-Octobre est sans conteste une des plus belles pièces de la Collection « Pathé Classique ». En 90 minutes à peine, le film recèle quasiment tout ce que le cinéma a de meilleur en termes d’acteurs, de mise en scène, de photographie, d’intrigue et de rebondissements. Pas de bagarres énergiques, pas de courses-poursuites, pas de cascades, mais que du jeu, du pur jeu de comédie. Adapté fort librement d’un roman éponyme de Jacques Robert, Marie-Octobre est mis en scène par Julien Duvivier, certainement l'un des plus grands cinéastes des années 50-60 (celui qui n’a jamais vu sa version de Poil de Carotte avec l’immense Harry Baur ne connaît pas la définition du mot « Chef d’oeuvre »), (Voici le temps des assassins). Artiste rigoriste, Duvivier considère qu’un film doit d’abord raconter une bonne histoire, servie par des acteurs excellents et des techniciens performants. Parfois maltraité par les critiques – qui lui reprochent un éclectisme par trop populaire – mais respecté et apprécié par les gens du cinéma (Orson Welles et Ingmar Bergman, entre autres, n’ont jamais tari d’éloges à son sujet), Duvivier trouve en Marie-Octobre la quintessence de son cinéma. Un des chefs-d’oeuvres absolus de sa carrière.
A cause de son unité de lieu et de temps – proche de ceux du théâtre filmé – Marie-Octobre est tourné dans la chronologie de son histoire en à peine vingt-trois jours. L’intrigue, dégraissée et réduite à sa portion congrue, évite tout dépassement, tout débordement inutile pour n’aller qu’au plus simple et au plus direct. Direct comme les dialogues écrits par Henri Jeanson (Hôtel du Nord, Pépé le Moko). Le dialoguiste, précurseur d’Audiard, signant ici les diatribes et les joutes verbales qui comptent parmi les plus savoureuses de toute l‘histoire du cinéma français. En fin artisan, Duvivier sait que tout le sel de son histoire et des brillants phrasés de Jeanson resteraient d’une platitude ennuyeuse sans l’apport essentiel d’acteurs habiles et cohérents. En film choral qui se respecte, Marie-Octobre réunit ainsi quelques-uns des plus immenses acteurs du cinéma français d’après-guerre."
Tom Ponchard -
DVDRAMA "Chaque acteur joue consciencieusement son rôle, et donne au spectateur un sentiment d'imprévisible prévisible. Si on ne peut se douter de l'identité du traître, on ne se doute par contre de ce que vont faire les acteurs qui retrouvent leur emploi habituel. Du cinéma facile, bien fait, mais sans réelle surprise."
Daniel Collin -
Guide des films Jean Tulard"La mise en scène est plutôt balourde (encore que...). Outre l'interprétation, l'intérêt réside moins dans la découverte du traître qui, quinze ans auparavant, a donné un réseau de résistants à la Gestapo. Mais de voir ce que sont devenus ces ex-résistants dans la France douillette des années 50 : des commerçants, des notables, étrangers les uns aux autres et à leur idéal passé. Si Duvivier avait eu la bonne idée de supprimer l'insupportable musique de Jean Yatove, le film aurait été deux fois meilleur."
Pierre Murat -
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