RESUME
Membre obscur d'une troupe ambulante qui promène « Lorenzaccio » à travers la France, Simon Belin, qui a du talent et point de caractère, est un soir témoin d'un meurtre. La justice et la presse s'emparent de lui, il a sa photo dans les journaux ; Bianchi, son directeur, lui confie la vedette du spectacle au dépit d'Alexandre Bérimont, jeune premier prolongé. Jeanne Fortin, qui joue les utilités et fait l'habilleuse et l'aimait en silence, se met en ménage avec lui. Confronté avec un suspect, Ferrari, Belin le reconnaît, sous la pression morale de la justice, de son Imprésario et de son désir de publicité. Ferrari est condamné à vingt ans de travaux forcés et promet à Belin qu'il le retrouvera. La troupe part en tournée en Bretagne ; Plougasnou, Plougastel. puis en Normandie. A Lisieux, Belin apprend l'évasion de Ferrari et un coup de téléphone lui signifie qu'il lui reste trois jours à vivre. Dès lors, l'acteur va être en proie et au remords et au dégoût d'avoir fait condamner un innocent, et à la terreur panique de la mort. Il devient îrrascible et déprimé, égoïste et méchant. C'est la pauvre Jeanne qui supporte le poids du drame. Simon se met sous la protection de la police qui le fait garder par l'inspecteur Ceccaldi. Au Havre, où Ferrari attend Simon qui doit fuir le lendemain en Amérique, l'inspecteur est abattu au cours de la représentation par le gangster. Ce dernier échappe à la police qui le traque, grâce à Jeanne qui le mène à son hôtel. Feignant le coup de foudre pour le dur, elle se livre à lui et le tue. Simon est libéré, mais il s'est empoisonné. Sans doute en réchappera-t-il et continuera-t-il, égoïste et vaniteux, sa vie auprès de Jeanne.
© Les fiches du cinéma 2001

FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Gilles Grangier
Scénario : Gilles Grangier, Michel Audiard, Guy Bertret
Auteur de l'oeuvre originale Peter Vanett
Dialogues : Michel Audiard
Société de production : International Motion Pictures
Directeur de production : André Deroual
Distributeur d'origine : Les Films Fernand Rivers
Directeur de la photographie : Armand Thirard
Ingénieur du son : Lucien Lacharmoise
Musique : Joseph Kosma
Assistant-réalisateur  : Jacques Deray
Monteur  : Jacqueline Douarinou
Genre : Policier
Durée : 1h25
Tournage : Paris, France ;Saint-Maurice, Val-de-Marne, France du 15 avril 1957 au 7 juin 1957
Sortie France : 12 mars 1958

DISTRIBUTION
Daniel Gélin (Simon Belin)
Jeanne Moreau (Jeanne Fortin)
Lino Ventura (Lino Ferrari)
Joëlle Bernard (Mauricette)
Georges Flamant (Inspecteur Segalier)
Roland Armontel (Alexandre Bérimont)
Yannick Arvel (Thérèse)
Albert Augier (Dédé)
Guy Bertret
Maurice Biraud
Aimé Clariond (Charlie Bianchi)
Edy Debray
Jean Degrave (réceptionniste de l'hôtel)
Maurice Gardett
Gabriel Gobin
François Joux (secrétaire du commissaire)
Charles Lemontier
Jacques Marin (le gendarme)
Moustache (Davros)
Jacques Muller
Dominique Page
Georges Peignot (patron du café)
Marcel Pérès (propriétaire du théâtre)
José Quaglio (un acteur)
Evelyne Rey (Belina)
Jean-Marie Rivière (un comédien)
Liliane Robin
Robert Rollis (Lucien Moriso)
Jean Toulout (président des Assises)

AUTOUR DU FILM
- Abonnée aux films noirs dans les années 50, Jeanne Moreau tourna quatre fois dans la décennie aux côtés de Lino Ventura.
A ce film, il faut ajouter TOUCHEZ PAS AU GRISBI, de Jacques Becker (1954), L’ÉTRANGE MR. STEVE, de Raymond Bailly et ASCENSEUR POUR L’ÉCHAFAUD, de Louis Malle (1957).

- Le tournage commença sans que le montage financier du film soit terminé. La productrice Paulette Baudrillart dut chercher, alors que le tournage suivait son cours, des financements pour permettre au film d'être terminé. Faute de moyens, les extérieurs dans des décors naturels (port du Havre, théâtre de Versailles) furent privilégiés et le film fut filmé en un temps record.

- Le premier assistant-réalisateur n'est autre que Jacques Deray qui s'entendit bien avec Lino au point qu'il le dirigera plus tard dans 2 films "Avec la peau des autres" et "Un papillon sur l'épaule".

- C'est le deuxième des trois films que Lino tourna sous la direction de Gilles Grangier : après "LE ROUGE EST MIS" avec Gabin et avant "125 RUE MONTMARTRE" en 1959.

CRITIQUES
Mon avis
Petit film de série qui se laisse voir et sur lequel il n'y a pas grand chose à dire. La trame de suspence policier est très mince : quand et comment va se manifester le truand injustement condamné et évadé de prison (joué par Lino Ventura) pour se venger d'un acteur obscur en tournée théâtrale.
Au final, on assiste plus à la description d'une troupe de théâtre en pleine tournée avec les vieilles gloires qui s'accrochent , les jeunes aspirants au vedettariat et le vieux directeur exhubérant et passionné (magnifiquement joué par Aimé Clariond).
Les dialogues de Michel Audiard sont bons mais ils ne sont pas aussi délirants qu'ils le seront dans ses autres films.
Lino Ventura a un second rôle un peu étoffé (il est même crédité à part dans le générique d'ouverture et attire bien notre attention) mais cela ne le sort pas de l'emploi de mauvais garçon aux épaules larges. Il montre une très légère part d'humanité en prêtant son manteau au personnage joué par Jeanne Moreau qui semble prendre froid lorsqu'il la prend en otage en s'enfuyant du théâtre.

Autres critiques

"Puisque le titre nous le dit par avance admettons que Trois jours à vivre soit un film "policier". Mais ce genre est tellement répandu que l'on préférerait oublier l'histoire de ce crime , de ce criminel, de ce policier, pour ne voir que l'agencement adroit d'une aventure bien contée et d'un milieu particulièrement bien évoqué : celui des petites tournées théâtrales de province, des mauvais comédiens qui ont la vedette et des bons artistes jeunes et passionnés - encore - pour l'art"
Le progrès, 11 mars 1958

"En dépit de son titre, Trois jours à vivre ne fait pas partie de la série noire. Pas de sang à la une, pas d'énigme policière; une étude psychologique dans un cadre donné;[...]Daniel Gélin[...]est de surcroît écrasé par Jeanne Moreau, qui est, décidément, une très grande actrice."
C.M.T., Radio Cinéma Télévision, 30 mars 1958

"En bref, un film qui se laisse voir, mais dont le dénouement est connu dès les premières images."
L'humanité-dimanche, 23 mars 1958

"De bons acteurs mal dirigés défendent tant bien que mal une histoire qui aurait pu être psychologiquement passionnante."
Télérama, 23 ocotbre 1967

REPLIQUES

"- Dédé, tu vérifieras les costumes. Raccourcis les manches et élargis les fendards, Alexandre rejoue Lorenzo demain à Rouen.
- Le pauvre vieux...
- Il est ravi!
- Ah non, je parlais de Lorenzo."
A.Clariond/A.Augier

- Nous chassons le tigre cher monsieur.
Et quand on chasse le tigre, qu'est-ce qu'on fait ?
On attache une chèvre à un piquet et on prend l'affût.
Inspecteur segalier (Georges Flamant)
- Et vous me confiez le rôle de la chèvre? Vous me flattez,merci."
Simon Belin (Daniel Gélin)

"T'as plus que trois jours à vivre,Simon. Et tu vois, au lieu de téléphoner,j'aurais pu venir et te descendre.
Mais ce que je veux,c'est que tu aies le temps d'y penser[...]. Je veux que t'en baves pendant ces trois jours comme moi j'en ai bavé pendant six mois."
Lino Ferrarri (Lino Ventura)

Lino :"Tenez... Je ne veux pas que vous mouriez... même de froid!"
Jeanne  : "Oh... Je ne vous imaginais pas prendre soin de moi!"
Lino : "Vous fatiguez pas, allez! Les boniments, les petits sourires, je ne suis pas client."

AFFICHES


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